Bron: FelixArchief nr. 1968#396
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NOTRE VEDETTE
Marguerite CLARK
Miss Clark dans Restes, Mademoiselle I
Nous n’avons vu d’elle, ces derniers temps, que deux films, mais aussi quels joyaux: Veuve par procuration et Restez Mademoiselle, resteront des types de délicieuses comédies; où l’espièglerie se mêle à la malicieuse bonne humeur, et qui console les plus grognons des sketchs sans scénarios presque et sans saveur qui déparent souvent l’écran américain.
Dans la pénurie de ces productions, amalgame bien dosé de situations aussi drôles qu’imprévues, Marguerite Clark déploie un entrain endiablé qui lui attire dès le début toutes les sympathies. La
charmante artiste est pétillante d’esprit et un seul de ses sourires suffit pour dérider le spectateur le plus morose. Enfin, ce film est de la bonne comédie bien faite pour plaire à tous les publics. Veuve par procuration est tiré de la comédie écrite de Catherine Chisholm Cushing, scénario de Julien Crouw-ford Ivers.
Le Thème?
Supposez que pour des raisons très sérieuses une jeune femme se voit dans l’obligation de se dire la veuve du mari d’une de ses amies.
Supposez qu’ayant fait connaissance du cousin de feu « son mari » elle en devienne éperdument éprise et qu’elle se voit obligée de jouer à ses yeux la comédie de la veuve inconsolable.
Supposez qu'introduite dans une famille très aus-tèrer et, par ses larmes feintes et son charme personnel, cette pseudo veuve en devienne l’enfant gâté.
Supposez tout ce qui peut arriver de plus imprévu à une aussi charmante simulatrice, tel le retour d’un mari qu’elle n’a jamais ni vu ni connu, et ™n. heureusement pour l'inconsolable et véritable veuve, se trouve être en bonne santé...
Supposez bien d’autres choses, et dites-nous si Veuve par procuration vous vous en tireriez aussi adroitement que la fine et spirituelle Marguerite Clark.
Et maintenant, que nous avons remémoré cette oeuvrette du metteur en scène Walter Edwards, présentons notre vedette dans Restez Mademoiselle. C’est une nouvelle de Martin Taylor qui permit à Alice Eylen d’en établir le scénario que Walter Edwards fut également chargé de mettre en scène.
On conte d’ailleurs, que le travail de réalisation de ce film donna lieu à plus d'un incident amusant ou remarquable. Contons à titre d’anecdote un de ceux-ci:
On prétend qu’en Californie un metteur en scène de cinéma peut trouver tous les emplacements voulus pour présenter n'importe qu’elle scène, c’est du reste pour cela que cette partie de l’Amérique a été choisie pour tourner les plus grands films. Or, quand Walter Edwards lut avec Marguerite Clark le scénario de Restez Mademoiselle, il aperçut que la plupart des scènes se passaient dans une ville d’eau.
Il en fut enchanté, car il connaissait tout près de Los Angeles un hôte! splendide qui ferait juste son affaire. Le tout était d’avoir maintenant la permission du propriétaire, qui est très jaloux de la bonne réputation de son hôtel, et qui, certainement, ne permettrait pas que l'on « tourne » n’importe qu elle scène chez lui.
Sans succès, M. Edwards passa une demi-jour-née pour convaincre le propriétaire. Finalement? pour se débarrasser d'un cinématographiste aussi tenace, et étant bien certain que ses clients refuseraient, le propriétaire dit qu’il allait proposer de
L’histoire est amusante et bien que tout s’y arrange au mieux des intérêts de tous, nous la suivons avec un certain plaisir. Marguerite Clark a de ces mines si charmantes qu’il serait bien difficile de ne pas s’apitoyer sur son sort. Evidemment, ça n’apporte rien de nouveau, mais l’ensemble forme un film d'une certaine fraîcheur qui n’est pas pour lui nuire; bien au contraire. La mise en scène est excellente ainsi que la photographie. Marguerite Clark est une exquise demoiselle, qui met au service de son personnage toute sa jeunesse et sa naïveté.
EMKA.
Marguerite Clark dans Restez, Mademoiselle!
tourner dans ce film. A la grande surprise du propriétaire et à la vive joie de M. Edwards il acceptèrent tous, et l'idée de tourner un film les amusa beaucoup.
C’est pour cela (n’en parlez à personne), que les gens du monde représentés dans Restez Mademoiselle /jouent si naturellement leurs rôles.
Le scénario succinct vaut d’être conté:
Annabel Line, charmante jeune fille, vivait entre sa mère et son jeune frère Tom. Elle compte beaucoup pour faire fortune sur son talent de peintre, mais elle voudrait être fixée, aussi demande-t-elle avis au célèbre peintre William Ranier. Celui-ci n’ayant pas répondu à sa lettre elle décide d’aller le voir à Renaldo-sur-Mer. Là elle fait connaissance de Morton, un jeune millionnaire qui s'ennuie terriblement. A la suite de diverses circonstances, elle l’épousera ».
ALLEMAGNE
A signaler.
Le (professeur Schaaf vient de réussir à mettre au point iuin procédé appelé à un énorme succès; il s’agit en Toccurremoe d’une préparation pour imprégner les filmas positifs et les rendre absolument incombustibles.
Le professeur Schaaf fait remarquer avec juste raison que par sa méthode, tout film positif peut être imprégné, ce qui permet de ne' pas avoir à changer l’outillage comme c’est le cas avec les ininflammables étrangers.
Après essai il a été démontré que tout film imprégné avec la méthode Schaaf ne pouvait brûler; le film soumis à une température élevée finit seulement par fondre.
Tout danger d’incendie est exclu.
SIMPLE COMPARAISON
Une grande ville d’Amérique: Los Angeles, par exemple.
Un metteur en scène doit tourner un passage en pleine rue; aussitôt, le service d’ordre fait arrêter immédiatement la circulation, et le policeman, si l’on a besoin de lui, reste dans le « champ » de l’appareil.
Une grande ville d’Europe: Paris. Nous
l’opérateur dresse son appareil et, tout à l’heure, elle apparaîtra, ses cheveux blonds inondés pour une prise de vue de quelques secondes; avides, des curieux s’arrêtent...
Surgit un brigadier, flanqué d’un sergent de ville; il intime à l’opérateur l’ordre de plier, bagage. En vain l’homme insiste, promet d’être bref, de tourner, s’il le faut, un « bout », rien
sommes dans la cour du Havre; Thorloge de la gare Saint-Lazare marque quatre heures environ et la circulation des voitures est presque réduite à néant. Depuis le matin, il fait un beau temps dont les pluies de ces dernières semaines retardaient l’espoir; le soleil éclaire la place de ses rayons prématurément chauds, la lumière est belle, des choses sèches prennent des tons chantants.
Un taxi s’arrête; trois hommes en descendent. porteurs d'appareils de prise de vues. Dans un coin, cachée par une colonne qui soutient une arcade près la terrasse d'une brasserie, une femme stationne, volontairement mal vêtue; par la main, ele tient un enfant, un acteur, comme elle... Les gens passent près du groupe, indifférents. La femme sourit,
que pour le brigadier qui, ainsi, possédera son portrait animé. Incorruptible, le brigadier de police, qui exécute une consigne, menace d’envoyer tout le monde au poste, et force reste à l’autorité. De son coin, la femme a compris; résignée, elle obéit au signe discret du metteur en scène, qui la f«it monter en auto.
— Et dire, me confie Guérin, l’opérateur, que j’attends le so feil depuis quinze jours! J’ai pris déjà un bout ce matin, ici, et j’ai dû m’en aller; je vais essayer de tourner le reste gare du Nord; en. somme, toutes les gares se ressemblent... à un brigadier près. Tout de même* monsieur, vous pourrez raconter qu’en France, Ton soutient l’art et l’industrie du cinéma...
(« Les Annales ».) Georges MAZELLA.
Marguerite Clark dans Veuve par procuration.
Los Canadiens vont an Cinéma.
Urne réceinte statistique fait ressortir à 1 million 82,885 dollars, le montant de la taxe perçue sur les spectacles dans l’Ontario. Un calculateur patient estime que chaque Canadien dépens annuellement 5 dollars, soit près de 75 francs, pour aller au cinéma.
Chariot se lâche.
U/n procès des plus curieux se plaide actuellement à Los Angeles. Clrarlie Chaplin vient d'introduire une action judiciaire contre un sosie qui a copié sa canne, sa moustache, ses grands pieds, son rire et tourne des films sous le nom de Charlie qui est le sien.
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George Fitzmaurice, le renommé metteur en scène de « Paramount » est un artiste dans toute l’acception du mot. Né en France, il y fit presque toute son éducation. Il a d’ailleurs conservé l’influence de cette belle éducation artistique et toutes ses productions pour « Paramount » s’en ressentent très agréablement.
Dès son jeune âge, Fitzmaurice voulut être artiste et il fit ses premières études dans les principales écoles artistiques de Paris. Par la suite, il se laissa tenter par le Cinéma et la merveilleuse occasion qu’il y vit d’employer ses rares qualités artistiques.
C’est dans la maison Pathé qu’il fit ses débuts.
Son talent original et le soin qu’il apporta aux moindres détails furent bientôt remarqués et il gagna rapidement la place qu’il occupe aujourd'hui dans ie monde cinématographique parmi les premiers metteurs en scène du monde.
Chez « Paramount », il s’occupa d’abord exclusivement de la mise en scène des films tournés par Elsie Ferguson. L'1-ureuse union ’ des talents de ces deux artistes donna des résultats merveilleux et toute une série de productions vrai-m e n t exceptionnelles s e succédèrent.
C’est alors que «Para-
Deux Français qui se dévouent à l’art cinégraphique américain: Paul Iribe et Georges Fitzmaurice.
GEORGE FITZMAURICE
mount» signa avec George Fitzmaurice un nouveau contrat suivant lequel il devait diriger des films spéciaux pour «Paramount» sous le nom de « Productions George Fitzmaurice ».
Toutes ces productions ont remporté un accueil enthousiaste auprès du public qui sait qu’un film 4 dirigé par George Fitzmaurice est toujours artistiquement mis en scène, et que tous ses sujets présentent un puissant intérêt psychologique et humain.
Les scénarios de ces Productions spéciales sont écrits par Ouida Bergère, la femme de George Fitzmaurice, dont «Paramount» s’est réservé la collaboration en même temps qu’il s’attachait celle de M. Fitzmaurice.
George Fitzmaurice est un fervent des sports, et de l’aviation en particulier. Chaque matin, quand le temps le permet, il quitte sa petite maison de Long Island pour aller faire une randonnée dans un hydroavion appartenant à un de ses amis. Il y prend d’ailleurs un tel plaisir qu’ii a récemment commandé un avion pour son usage personnel. Ajoutons que ce distingué metteur en scène n’a pas hésité à tourner, iui-même, certaines scènes en avion à plus de deux mille mètres de hauteur.
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Dans une paisible bourgade dont les habitants sont restés fidèles aux mœurs patriarcales — Sto-nyville — vivent très simplement le vieux papa Aimé Kerran et sa brave femme. Ils ont deux enfants: une fille mariée à un homme du monde, Georges Rodange, et un fils, Arthur, qui habite la grande ville, tout comme sa sœur et son beau-frère. Les vieux parents sont donc restés seuls dans leur rustique maison; toutefois, ils espèrent bien que leurs enfants viendront assister à leur fête de Noël.
Dans la haute société où il s’est introduit, Arthur a rencontré une jeune fille très jolie, Louise Leblanc, orpheline et héritière des millions de Jacques Mortimer. Louise a une tante, de lignée aristocratique et très fière de son arbre généalogique: aussi voit-elle d’un mauvais œil que sa nièce va faire une mésalliance, car si elle considère Arthur comme un très gentil garçon, elle ignore tout do ses parents, et de Stonyville, où ils demeurent. Aussi bien, la tante, Mme Mortimer, exprime-t-elle ses appréhensions au sujet de la famille du jeune homme; et Louise, pour en savoir davantage, se décide à aller à Stonyville. Dans l’entretemps, le père et la mère Kerran ont reçu une lettre de leur fils Arthur qui déclare ne pouvoir assister à la fête de Noël, et une autre assez énigmatique et légèrement ironique de Mme Mortimer, la tante de Louise, et les deux braves vieux sont au désespoir de constater que, si leurs enfants ne veulent assister h leur veillée de Noël, c’est qu’ils rougissent de la condition modeste de leurs parents.
Louise, donc, arrive à Stonyville et se fait passer pour la nouvelle institutrice. La mère Kerran, après réflexion, se dit qu ’après tout, son mari et elle ont vécu par trop retirés, et que, si tous deux apprenaient les belles manières ils pourraient se présenter convenablement chez leurs enfants, dans la grande ville, le jour de Noël. Aussi bien, la mère Kerran demande à la pseudo-institutrice, qui n’est autre que la fiancée d’Arthur, de les aider à apprendre le bon ton; et une complète transforma-
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Prachtig tooneelspel in 5 d. met MARIE PREVOST in de hoofdrol
tion sc produit chez les braves vieux, métair phosés en aristocrates, ou presque. Louise, elle, -a plait chez ses « élèves » en l’art de se présenter, de sorte que c’est elle, à présent, qui apprend à connaître les charmes de la vie simple et rustique.
Dans l’entretemps, chez Mme Mortimer, chez Arthur, sa sœur et son beau-frère, on craint toujours que les parents du jeune homme, les « provinciaux », mal dégrossis, ne viennent gâter la Ote et compromettre les fiançailles. M. et Mme Kerjn viennent, en effet, mais ils ont pris le costume et les manières du grand monde, grâce aux ieçurs que Louise leur a données. Aussi bien, la jeune fille a compris, qu’il faut, avant tout, respecter ses père et mère de quelque condition qu’ils soient: elle a conçu une grande sympathie pour les parents de son fiancé, et c’est sans rougir eu elle avoue à ce dernier que la soi-disant institutrice qui a fait l’éducation mondaine des vieux pnerls, c’est elle-même.
Un Scandale Parisien
Liane Demarest est une jeune et jolie Américaine, élevée à taris. Basile Hammond est le filleul de la grand’mère de Liane dont il est vaguement cousin.
Basile qui s’est consacré corps et âme à l’étude des sciences archéologiques 11e connaît de la femme (pie les momies, couchées dans les musées et qui dorment depuis quatre mille ans dans leurs bandelettes. Appelé à Paris par une société savante, avant de s’embarquer il promet à la vieille Madame Demarest « d’observer » sa petite-fille Liane et de lui faire tenir un rapport sur ses faits et gestes.
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Arrivé h Paris, Basile s’applique à sa double tâche, la science et Liane, avec un égal souci. Aussi le voyons-nous télégraphier à la vieille dame: « Liane est impossible, elle fume; elle boit, elle danse; elle flirte. » lit Liane s’applique d’autant plus à le scandaliser. Loin d’être aussi dévergondée qu’elle voudrait le lui faire accroire, mais dans le but d’embarrasser Basile à l’extrême, elle vient une nuit, le trouver dans sa chambre; à une heure plutôt indue, sous quelque fallacieux prétexte.
Devant cet acte « irréparable » Basile se croit dans l’obligation de réparer.
Après maints épisodes tragi-comiques, Basile, invité dans la famille apprend à mieux comprendre Liane et il la comprend si bien qu’il lui donne son cœur. Trop tard, car Liane est promise à une espèce de comte noceur et décavé, que les parents de Liane, un peu gobeurs, ont accepté.
Desespéré de voir Liane perdue pour lui à jamais, et après s’être battu à coups de poings, d’abord — en duel ensuite, avec le comte, Basile décide de retourner à ses momies.
Mais Liane qui ne l’entend pas ainsi, et qui elle aussi, a donné son cœur au « sauvage » prend une résolution et l’exécute.
Lorsque Basile, sur le steamer qui le ramène en Amérique prend les vagues â témoin de son désespoir, une main -se glisse légèrement sous son bras et une voix tremblante murmure â son oreille: « le m’en vais voir grand’mère et tout lui confesser; je lui dirai même que je me suis inscrite à bord sous le nom de... Madame Basile Hammond. »
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Film très attendu, très discuté aussi avant et lors de sa présentation à Paris, « Le Miracle », œuvre de M. G. L. Tucker, est une belle page de délicate psy-kologie où l'auteur a Opprimé, avec une rare souplesse, les métamorphoses possibles des instincts humains.
Voici d'ailleurs le scénario, tiré du roman de M. F. Packart.
Dans les interlopes quartiers de la « Ville chinoise » de New-York, les autos de l'agence Cook transportent des touristes qui, avec appréhension, visitent ces bas-fonds.
Une des autos s’est arrêtée. Les voyageurs contemplent avec pitié un pauvre homme tout recroquevillé, aux membres abominablement tordus. Une quête est faite aussitôt et le produit
*est remis à l’infirme, nnu sous le nom de « La Grenouille ». De là les touristes pénètrent dans un bar louche à la fois fumerie d’opium et rendez-vous de personnages suspects. Une fille est là, assise dans une attitude prostrée; son visage exprime une douloureuse résignation; elle est bientôt brutalisée par un individu qui semble avoir un ascendant puissant sur elle; et de nouveau, les visiteurs font une collecte pour arracher la femme à cette misérable condition.
Un jeune homme élégant prend toujours l’initiative de ces générosités... Et
voici mejntenant l’envers de toutes ces « misères ». La fille a gagné sa chambre située au-dessus du bar. Son « brutal » compagnon l’a retrouvé, et bientôt est venu les rejoindre le pauvre estropié de tout à l’heure, maintenant détend ses membres, se redresse. Cette Cour des Miracles va se partager le butin extorqué à la naïveté des gogos. La porte s’ouvre, paraît le jeune homme qui, naguère, mêlé aux touristes, prenait l’initiative des générosités, et qui n’est en réalité que Tom Burke, impressario de la bande.
Mais, ce jour-là, Tom Burke, refuse de répartir le produit qui lui est, dit-il, nécessaire à monter une belle affaire. Il relate l’existence, dans un petit village, d'un patriarche qui fait des miracles. Le plan de Tom Burke est de se servir de « La Grenouille » pour simuler un authentique miracle; il organisera toute une mise en scène, de nature à séduire le public qui, certainement, ne marchandera pas ses dons.
Et Tom Burke se met aussitôt en campagne.
Au village, le vieillard, écrit lentement sur un papier le mystère de son pouvoir miraculeux. Il suffit seulement que celui qui souffre veuille résolument ne plus souffrir pour que le mal s'évanouisse de son corps, Tom Burke écrit à ses amis de venir le rejoindre. On fera passer Rosie
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jamais de l’aimer et le conduit auprès du vieillard. Cependant, l'auguste patriarche semble avoir accompli sa tâche ici-bas. Et lentement, le surhomme, les yeux tournés vers l'au-delà, s'éteint au milieu des membres de la bande qui ont tous compris désormais leur devoir et se promettent d'inaugurer à partir
de ce jour une vie toute différente,
Pour réaliser ce thème, le réalisateur a fait appel au talent des meilleurs parmi les artistes de la Paramount: Betty Compson, c’est une Rosie, rendue avec toute la sincérité et le sentiment dont est capable cette brillante artiste; Thomas Meighan campe un
B* ÜHKKKKKgÆiSKK»• < |
Tom Burke d'un réalisme saississant, tandis que Lone Chaney, J.-M. Dumont et Joseph Dawling (le patriarche) réalisent des types supérieurement présentés.
Le Miracle est parfait au point de vue de la technique; la photo est lumineuse à souhait. Le scénario peut paraître discutable, on ne peut nier cependant qu’il soit attochant et propre à faire naître une action vive, captivant l’attention. Le Miracle est un des bons films que nous verrons cet été à l’écran.
EMKA.
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Bruges va subitement jouer les Los-Angèfes et sans qu’aucune prévision l’eût laissé soupçonner, les metteurs en scène les plus cotés se sont abattus sur elle et y tournent à loisir.
C'est tout d’abord M. Henry Roussell, le réalisateur des Visages voilés et Ames closes et l’auteur applaudi de La Vérité, qui déjà est arrivé à Bruxelles et a pris toutes ses dispositions pour tourner à Bruges et dans les environs un scénario de grand souffle, qu'il a écrit lui-même, et qui portera comme titre: Les Opprimés ou Les Flandres sous
Philippe IL
M. Paul Flon, auteur du film patriotique Belgique,
compte tourner également à Bruges un film intitulé: Bruges-la-Morte.
Enfin, comme nous l'annoncions, d’autre part, M. J. de Baroncelli tourne à Bruges, pour le compte de la t Belga-Film », les extérieurs de La Tour du Silence, qui sera suivie d’un autre film intitulé; Le Fleuve.
Est-il nécessaire de confirmer que les Flandres sont heureuses de l’honneur qui leur est fait?
Le charme des merveilleux sites de la Belgique et toute la poésie des paysages flamands ont été enfin découverts par des cinéastes en quête d’inédit. Mieux vaut tard que jamais I
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ceci
magne du marché cinématographique mondial où elle s’est taillée de haute lutte une situation prépondérante et incontestée entre les grandes puissances cinématographiques.
En matière d’art, le patriotisme n'est plus de mise. Bannir sous un vague prétexte de patriotisme mesquin et outrancier l’Allemagne de nos écrans est un leurre, une chimère irréalisable.
D’autre part, constatons — et parait piquant — que plusieurs patriotards, peut-être même de ceux qui ont beau jeu à déblatérer le film allemand, ne se font pas scrupule en d’autres domaines — ô inconscience humaine! voilà bien de
COUD!
l’Allemand à écouler
son ingénieuse camelote.
Loin de nous le dessein de prêcher la reprise des relations économiques avec l’Allemagne. L’art seul nous guide, et nous faisons à nouveau notre profession de foi d’internationaliste artistique: une œuvre vraiment digne de ce nom, d’où qu’elle vienne, a droit de cité.
N’admirons pas un film allemand pour son origine, aimez-le pour son caractère artistique (les « navets » y croissent aussi comme l’herbe folle).
N’ayez garde de négliger le côté artistique qui devrait avoir la prédor. nance sur le côté commercial, qui trop souvent tient le gros morceau.
Le film allemand a fait ses preuves: nous aurons l’occasion de le démontrer. La victoire cinématographique allemande est incontestable et universelle.lnclinons-
AVÀNT-PROPOS
En haut: Pola Negri dans Le Chat de la Montagne.
Au milieu: Scène du Chat de la Montagne. Metteur en scène Lubiesse.
En bas: La célèbre artiste Scandinave Pola Negri dans Le Chat d: la Montagne.
Sommes-nous en droit de nous féliciter du retour du film allemand parmi nous ou devons-nous, enflammés d'une ardeur vengeresse digne des Euménides, nous dresser dans notre superbe au-devant de cette invasion d’un genre inédit?
A notre sens, il serait superflu, voire ridicule de s’y opposer; on ie saurait décidemmént préten-ire rayer arbitrairement l’Aile-
Deux scènes de Ver/tas Vindt.
nous devant sa supériorité. Foin de ces mesquineries étroites! Revendiquons pour lui si pas une prédilection marquée, du moins une appréciation intelligente et impartiale du public à son égard.
Or donc la franche réintroduction du film allemand fut un honnête succès. Aussi bien Anne de Boleyn, le Cabinet du docteur Ca/igari, Danton, Lady Hamilton, Loulou de Montmartre, Lady Go-diva, le Radeau de la Mort, le Chat de la Montagne... que sais-je encore? sont là pour l’attester.
Vous tous, amis lecteurs, serez contraint de l'avouer: vous les avez applaudis.
Ciné-Revue, sous ces directives émanées d'une saine logique, a conçu le projet de consacrer une série d’articles à l’étude sérieuse du film allemand. Puisse-t-elle contribuer à vous donner sur lui une opinion exacte tenant entre l’enthousiasme sectaire et le parti-pris révoltant!
Nous publions un premier billet ci-après sur:
L'HISTOIRE DANS LE FILM
S'il est un peuple qui a saisi tout l’intérêt qu’avait le cinéma à pousser ses indiscrètes investigations au cours du passé, c’est à coup sûr l’Allemagne.
Elle a évalué la première à son exacte importance le large champ aux trouvailles heureuses que présentaient les archives historiques; et il est permis de dire qu'elle a tiré forces profits en violant ses poussiéreuses archives.
La réputation du film historique allemand n’est plus à faire. Basé sur toute une théorie (l'Allemagne raffole des systèmes I), il est un cas typique de ce que peut une race qui
procède avec méthode et met dans la balance de la réussite le poids de ses qualités raciques. L’Allema-. gne est fermement consciente du rôle social que joue le film historique; ce rôle tient en ces mots: faire revivre les grands exemples que l’on voit dans l’histoire, les faire revivre en ce monde d’expression essentiellement populaire qu'est le ciné. Ces films admirablement bâtis donnent l’illusion de la vérité historique. Le pédantisme y est un gêneur, les connaissances ne sont que les fondations. Point n’est besoin d’être sérieusement documenté sur les à-côtés d'une époque, ceci est plutôt du ressort du décorateur. Il convient — ceci a son importance — de rendre l’esprit du temps et non pas ses dehors. L’esprit du temps doit imprégner la mise en scène, le détail subsidiaire n'est que la résultante. Ainsi le réalisateur qui n’a à sa disposition qu’une connaissance toute relative des caractéristiques d'une époque peut donner naissance à une belle production historique.
Usant ici d’une comparaison expressive du docteur Ernst Sohn - Wiener dans son étude aussi courte que serrée qu’il a consacrée à cette question, je dirai qu'il est indispensable que « le décorateur, costumier et le régisseur envisagent le film comme s’ils étaient architecte, tailleur et maître des cérémonies de l’époque dont ils sont les animateurs », ce qui revient à donner libre cours à leur fantaisie.
Le public respecte le film conçu sur ces données et il ne songe pas à une mascarade historique futuriste-.
Vu sous cet angle, le film historique est l’illusion de la vérité et non pas un fatras de connaissances laborieusement arra-
Julie Solda, rôle de l'Impératrice Marie-Thérèse, dans Fiedericus Rv
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Cette synthèse d'une théorie bien charpentée voit sa réalisation intégrale dans le film historique allemand, car lui seul, — contrairement au film historique italien qui n'est, selon le mot de Pierre Henry qu’une belle photo et des foules bien sages, — a une parfaite compréhension de sa fin.
Une mise en scène qui n’a d'autre raison d'être que l’intrigue, qui l’intensifie et lui donne du relief, qui lui sert de repoussoir et non pas qui absorbe le scénario défectueux, et l’esprit du temps qui transpire en une tonalité générale, tout son secret est là. On y voit de légères tendances impressionnistes dans ces deux traits.
On lui a reproché une certaine lourdeur incontestable, mais toute race n’a-t-elle pas son empreinte propre qu’elle imprime à ses diverses manifestations?
chées aux documents et monuments historiques.
Au moindre anachronisme un rire ironique et hâbleur se déchaîne dans le public, qui n’est qu’un grand enfant, car il n’est pas si sot qu’on le croit généralement. Seulement il ne tient aucun compte de la petite dose de romantisme que comporte le cinéma. La vogue imbécile des films dits tranches de la vie de tous les jours refoulent au loin les bons films historiques. Ils sont méprisés, alors que la quotidienne banalité est idéalisée.
Le film historique acquiert par la vie une force d'expression intense. La vie supplée aux scenarii et fait toute f action. L'artiste n’est plus le fantoche anonyme qui se démène: C,est Henry IV, c’est Robespierre...
L’unique danger qui menace le film historique vient de lui-même, c'est la banalité.
Danton.
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On a vitupéré contre sa mauvaise fois évidente qui trouve son fondement dans le choix du sujet. Ils semblent avoir plaisir à mettre à contribution les archives de France et d’Angleterre, ce qui les conduit — peut-être même malgré eux — à assouvir indirectement le sentiment tout natural de la revanche. Ils font l’Anglais cruel, le Français débauché. C'est chose repréhensible, mais n'agissons-nous pas de façon identique î
Qu’il leur serait facile cependant de tirer de leur
passé glorieux des thèmes riches à développer! Exalter leurs empereurs, leurs génies, leurs grands hommes par le film ne les tenterait-il pas? S’inspirant du remarquable film Disraëli qui relate inté-ressamment un des épisodes marquants de l’existence si mouvementé du premier ministre anglais Disraëli (Georges Àrlit) qui, grâce à sa seule diplomatie, négocia envers et contre tous en faveur de la reine Victoria l'achat du canal de Suez, quel scénario palpitant ne serait pas la reproduction ciné-
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matographique des intrigues, telle l’affaire du télégramme d'Ems, de leur génial politicien Bismark!
L'activité cinématographique allemande a contracté une lourde dette envers l’histoire. L’affluence des films historiques sur le marché en fait foi. Nous avons vu et nous verrons Anne de Boleyn (Henny Porten, Emil Jannings), Danton (Werner Krauss et Emil Jannings), Lady Hamilton, Othello (Werner Krauss et Emil Jannings), die Rote Marianne, Galilée, Fredericus-Rex (reconnu bon pour la propagande militariste). Madame de Lavallière, der erste Kreuzzug (Jérusalem délivrée), Marie-Antoinette, Kaiserin Elisabeth von Oesterreich, die Nacht der Medecis, der Prinz von Homburg, Lafayette, le Comte de Charolais, le Comte d'Essex, la Fille de Napoléon, Madame du Barry, Ninon de Lenclos, le Marquis de Sade, La Pompadour...
Appréciez le film historique allemand, vous ferez preuve de sagesse et de goût; le siffleur ne sera toujours qu'un ignare malpoli.
Rob. d’ERPEYRE
Prochainement:
II. — Le Triomphe du Caligarisme.
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