Programme from 22 to 26 Feb. 1925



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#830

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0 Arrivi

I n avocat de talent, Claude Barsac est un arriviste forcené. Pour devenir riche il n 'hésite pas à voler, puis à tuer la maîtresse de son meilleur ami, Marquisette. L’ami de la morte, Mirande, est accusé. Barsac lutte contre le réquisitoire et obtient l'acquittement. Désormais lancé, Barsac devient directeur de journal, puis député, puis ministre. Où s'arrêtera-t-il? Sa maîtresse, Renée April, qui a son secret, en devient folle. Un témoin gênant 8SI supprimé. Puis, Barsac, accusé par Mirande, voit celui-ci succomber à une affection cardiaque. Les billets volés, et restitués mettrons la justice sur la voie. Mais une pierre Je fera rouler au bas du chemin qu’il a gravi en piétinant l’amour, l’ami lié et la morale. Les morts suspectes seront plus ou moins attribuées à Barsac, et l’audacieux aventurier touchera le sol, ses ailes repliées, d’aigle Blessé à mort.

PROGRAMME du 22 au 26 FEVRIER

1 Madame

!Î CDeQelukzoeker f

Claude Barsac, eeu «el talentvol advocaat, doch die slechts bekrompen van zijn werk leven kan, wil kosl wat kost «er komen ».

Hij zal er dan ook niet voor terugdeinzen de band Ie leggen op een millioen van de vriendin van zijn besten vriend de Mirande. Marquisette die Bern om raad was komen vragen er voor in Marquisette’s boudoir dringend en, eens dien eersten stap gedaan er niet voor terugschrikken de jonge vrouw Ie dooden door een bedwelmenden drank...

Op de Mirande weegt de zware beschuldiging van moord en hij kiest juist Barsac voor zijn verdediging.

Deze weet zijn pieidooi zoo treffend Ie maken, dal de Mirande wordt vrijgesproken, die echter voorlaan nog slechts één levensdoel heet't de ware moordenaar te vinden.

Favart . ,

Ouverture

J. Offenbach

PATHE - REVUE

Gazouillement du printemps C. Sinding

Partie de Plaisir

Comédie gaie interprétée par LUPINO LANE

ARRIVISTE

d’après le roman de F. CHAMPSAUR

Pendant la Pause

Récital pour Orgue

PROGRAMMA van 22 tot 26 FEBRUARI

J. Offenbach 0

Madama Favart

Openingstuk

PATHÉ - REVUE

Lenteruischen ... C. Sinding

Een plezier - partijtje

Blijspel vertolkt door LUPINO LANE

De Gelukzoeker |

naar de roman van F. CHAMPSAUR

Tijdens de Poos

Récitaal voor Orgel

Semainr pre chaîne

REGINALD

dans

DENNY

FOLLE JEUNESSE

Grande Comédie dramatique

Prochainement

RUDOLPH VALENTINO

dans le grand succes

Prisonniers bes Glaces

drame mondain

Barsac voelt nu de fataliteit van het gestolen loi id en hij wil er zich ten allen prijze van ontmaken. Hij gaat naar Nizza om er de fortuin de be-pioeven en twaalf maal heeft hij een gelukkige hand. Dan ontmoet hij plots Chesnard, de onderzoeksrechter in het « geval de Mirande » wiens blik dringt lot in het diepst van zijn wezen. Zoo wordt een zwijgend tweegevecht tusschen beide geleverd.

Met een list zal hij ’s anderendaags nog het geld aan een dorpspastoor uit den omtrek overhandigen met verzoek dit te doen bezorgen aan de Mirande.

Van zijn millioen ontlast doch in het bezit van een mooie som, op de speeltafel verdiend keert hij terug naar Parijs.

Daar wacht hem een pijnlijke verrassing. Zijn liefje Renée April, die eigenlijk heel de waarheid kende doch haar beminde niet wou verraden, werd verleerd door vreeselijke aanvallen eener ze-nuwkrisis en voor de eerste maal had Barsac bang van zijn verleden. Maar loch zegevierde andermaal de gelukzoeker in haar.

Hij werd bestuurder van een dagblad en aizoo een leidende figuur in de politieke wereld: het was de opgang naar de macht.

Niets meer zou hij voortaan nog ontzien. Een werkman die zijn verleden kent en hem komt beschuldigen zal hij kortweg vernietigen. Intus-schen heeft de pastoor het geld bij de Mirande’s notaris neergelegd en dat wekt nog dieperen argwaan bij onderzoeksrechter Chesnard die het plan opvat die zonderlinge doening te gaan door-vorschen.

Wanneer de Morande van Chesnard hiervan wordt op de hoogte gesteld wordt het hem als een plotse veropenbaring dat zijn vriend een aardige rol heeft gespeeld in zijn leven. Hij gaat naar hem toe ais beschuldiger doch stort plots ineen, door een hartkwaal getroffen.

Benige dagen later wordt Renee April, wier versland onherroepelijk teloor ging, in een krankzinnigengesticht opgesloten.

Boven al die puinen staat Barsac de gelukzoeker en nog klimt hij omhoog. Doch een dag zal zijn noodlot zich voltrekken en hoe hooger hij staat des te geweldiger zal de val zijn, de ineenstorting, de straf van deugen die om zijn trots te dienen, alle menschelijkheid en recht heeft verloochend.


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4e année

NOTRE VEDETTE IMEIELDEVILYI)

Une expression de doute et de songerie pourtant rendue avec grâce par Rachel Devirys, dans Le Réveil de la Maddalone.

Rachel Devirys, dangereusement séduisante dans Pour toute la vie.

Eh bien? Pourquoi pas?... puisque ça m’amuse... Sous le vain prétexte que je suis romancier, voudriez-vous que je ne touche pas à l’art? Et le cinéma en est un, c’est l’art même de la vie!...

Du reste, ne devrais-je y récolter que le plaisir de parler à une très jolie femme, très gracieuse et photogénique par dessus le marché, que je serais déjà payé de ma peine.

Car avec elle, au moins, je sais que je ne m’abuse pas. Je ne prends pas pour de la beauté ce qui n’est peut-être qu’attrait du diable, fausse joliesse relevée par l’audace des yeux ou Je pli étudié de la bouche. Non!

1 L’appareil a enregistré! Le redoutable objec-jü tif a fixé son oeil inflexible! Ce n’est pas un pauvre homne qui se laisse séduire par tous n les Je Ne Sais Quoi du monde, que je ne veux pas préciser, car vous autres, mes lecteurs, vous yü me comprenez fort bien...

\ Donc, me trouvant devant Madame Rachel! Devirys, star française, je sais que je vois une

S™ très jolie personne, de lignes exquises, et qui a l’air de ne pas se savoir jolie, qui reçoit avec une grande simplicité, en travailleuse qui -0 aime son art et qui en parle avec enthousiasme. Il faut voir ses yeux profonds s’allumer lorsqu’elle déclare;

— J’aime le cinéma.

— Ça se devine...

En même temps, on s’étonne. Car elle raconte ses débuts. Elle jouait au “ Palais Royal „ lorsque Rivers la 'remarqua. C’était en 1915. Quel chemin parcouru depuis lors!... Un chemin parfois dur, avec des bifurcations où l’on pouvait se tromper. Par exemple, avec des yeux pareils, avec ce masque fait pour la tragédie, la douleur, et tout l’amour, comment cette jeune fille

avait-elle été choisie pour jouèr le vaudeville

elle

ait montré du talent, c’est ce que je ne mets pas en doute, mais le directeur ne voyait donc pas qu’elle en montrerait davantage ailleurs? Comment égara-t-on cette étoile naissante vers la série comique des Plouf?...

Après tout, ce ne fut sans doute pas un malheur, puisque Rachel Devirys put ainsi se former à la technique spéciale des artistes de l’écran, et quand elle atteignit sa vraie place, elle possédait la maîtrise de son art.

Le sort voulait même qu elle jouât un peu le drame


pour elle-même. Dans Le Balcon de la Mort, le fameux accessoire; mal dirigé dans sa chute, la frôla. S’il était tombé quelques centi-timètres plus avant, je n’aurais pas eu l’extrême plaisir de converser avec cette jolie femme en l’admirant. Elle aurait été défigurée ou morte. Comme Madame Devirys est coquette, je suppose qu’elle aurait encore préféré le trépas... Puisque c’est, je vous le dis, une artiste née pour le drame!...

Dans un film qui va bientôt passer et qui a pour titre Visage d’Enfant, film où nous verrons Rachel sous les traits inattendus d’une jeune paysanne du Valais aux cheveux sagement tirés, elle a de nouveau joué avec le destin. Pour mieux

Prisca, puis Vidocq film à épisodes. C’est dans tout ça que vous avez applaudi Rachel Devirys.'

Vous la reverrez sans doute plusieurs fois cet hiver. D’abord dans Visage d’Enfant, qui vous promènera par la Suisse, ce qu’il est impossible de faire en chair et en os, depuis la crise des changes. Puis dans une série qu’elle commence en Espagne, et qui met

oenavente, vous la

trouverez dangereusement séduisante dans Pour toute la Vie. Viendront ensuite La Nuit de la Revanche et Le éüeil de 17fâaddalone.

A gauche: Agressive, soupçonneuse, dans cette scène de La Nuit de la ‘Revanche, qui reconnaîtrait la rieuse vedette de Visage d'Enfant?

Notre vedette dans sa loge aidant une artiste enfant à toilette.

Une délicieuse hypothypose empruntée à Visage d’Enfant, avec Rachel Devirys.

donner l’impression de l’horreur, du péril, pour mieux vous faire trembler, elle faillit se noyer dans le torrent de Gri-menz. Emportée par les eaux, roulée sur les rocs, elle ne fût sauvée qu’à grand peine. Mais vous avez certainement lu ce fait-divers dans les journaux..

Fervents du cinéma, vous vous rappelez La "Voix de l'Océan, Jlu delà des Ténèbres,

Ces derniers films ont été mis en scène par Etiévant.

A quelques jours près, j’allais manquer mon étoile, car Rachel Devirys s’envole une fois de plus. Elle va tourner Les Trois Grâces. Souhaitons que les deux autres la vaudront. (Voir suite p. 13)

A gauche: Dans Prisca, Rachel Deverys, la fille du berger, et le forgeron du village, son promis.

Dans le petit salon bleu de la villa modeste où les Drake, retour d’Europe, sont venus cacher leur amour.

Un amour de ménage, sans contredit que celui-là, puisque Carmelita de Corloba, la riche héritière d’un gros propriétaire argentin a, contre la volonté de son père, épousé par coup de tête, ou plutôt par un coup du dieu puissant qui s’appelle l'Amour, le jeune ingénieur Dudley Drake, rencontré à Paris.

/ Un amour de ménage, mais...

il y a un mais, puisque Carmelita. assise dans sa bergère, semble si soucieuse. El quel mais voulez-vous qu’il y ait sinon celui qui prend un jour à la gorge tous ceux qui se sont moqués de l’argent et n’ont obéi qu’à l’amour?

Amour, amour, quand tu nous tiens...

Ce qui tient Carmelita maintenant, c’est le souci d’argent. Certes, Dudley est beau, aimable, sympathique, le mari rêvé; mais Dudley, malgré sa valeur, dont personne ne doute, n’a pu encore mettre sur pied la grosse affaire qu’il médite. Il n’a pu encore trouver le commanditeur espéré

— Tu espères toujours, fnon chéri? a demandé tout à l’heure Carmelita.

— Si j’espère? mais je suis sûr, je réussirai, je suis sur le point de réussir. Tiens, demain, aujourd’hui peut-être.

Ce n’est pas la première fois qu’il affirme ainsi son assurance. Et Carmelita commence à douter. Elle ne doute pas de son Dudley. Elle doute du sort, de la chance. Elle est inquiète.

Elle est d’autant plus inquiète qu elle a un besoin pressant d’argent. Tout à l’heure, elle a reçu de la Présidente de l’Œuvre des Petits Lits Blancs dont elle est trésorière, une lettre de rappel, lui réclamant sans tarder 5,000 dollars qui sont dans la caisse de l’œuvre et que l’on doit payer aujourd’hui même à la Banque centrale.

Or, la caisse est vide.

Elle est vide, parce que Carmelita a dépensé cet argent des pauvres.

Vous pensez bien que lorsqu’on est la fille d’un multi-millionnaire, lorsqu’on a été accoutumée à dépenser largement non seulement selon le besoin et l’utilité, mais selon le caprice, on ne peut du jour au lendemain se plier au régime d’une petite bourgeoise. Surtout que l’on a retrouvé ici le Prince Rao Singh, le maharadjah de l’Inde, avec qui l’on a flirté à Paris, et que ce jeune seigneur, descendu d’un conte des Mille et une Nuits, est amoureux fou de la jeune femme et lui offre...

Que ne lui offre-t-il pas!

Carmelita songe, soucieuse, qu elle doit payer 5000 dollars et qu’elle ne possède que quelque argent du ménage.

Justement on frappe à la porte. Le Prince Rao Singh vient, comme tous les jours, offrir ses services.

— Belle Carmelita, dit-il de sa voix chaude où passent des intonations pareilles à des caresses de félin, je suis tout à vous. Disposez de moi, je vous prie. Je mets ma fortune à vos pieds,

La jeune femme songe. Oh! quelle horrible tentation soudain! Pourquoi ne profiterait-elle pas de l’offre du Prince? N’est-il pas un ami?

— Eh bien, oui, dit-elle haletante, oui, j’ai besoin de vous. Vous pouvez me sauver. Il me faut 5000 dollars, aujourd’hui même. Je donnerais tout pour les avoir.

— Tout? répète la voix chaude et féline.

— Oui, tout, répond la jeune femme, sans savoir ce qu’elle promet, sans songer que l’Oriental enregistre dans sa mémoire ces promesses inconscientes d’une femme aux abois.

Nous voici, quelques jours après, devant les juges.

Dudley Drake est accusé d'avoir blessé d’un coup de feu le Prince indien Rao Singh. Il est accusé? Il s’accuse plutôt, afin d’éviter un scandale qui souillerait sa


femme Carmelita. 11 pense bien qu'on ne pourra l’acquitter, que Rao Singh lui-même, dans ses réponses à l’interrogatoire, saura, loyalement dégager la responsabilité de l’ingénieur. Carmelita est là qui compte sur la droiture du prince.

Mais non! Le prince est un misérable qui poursuit une proie. Il veut l’emprisonnement de Dudley Drake, d’autant plus que la roue de la fortune a tourné pour le jeune ingénieur, que son affaire a réussi et qu’il est riche désormais. Dudley emprisonné, Carmelita sa maîtresse.

Mais voici que devant l’aveuglement des juges, la frivole Carmelita tressaille d’une énergie nouvelle et se lève pour faire éclater la vérité.

Ce n’est pas Dudley qui a blessé Rao Singh. C’est elle-même, Carmelita.

— Tais-toi, répète Dudley, je t'en prie.

— Pourquoi me taire? répliqua la jeune femme. Pour permettre à cet odieux personnage de cacher son épouvantable jeu? Non certes, je ne me tairai pas. Je dirai la vérité, toute la vérité.

Ah! bien oui, se taire! Elle n’y songe guère, la brave jeune femme. Elle est emportée par son indignation comme un fétu de paille par un torrent.

Elle dit son mariage d’amour, et la gêne des premiers temps, et son indélicatesse même de trésorière des Petits Lits Blancs. Elle s’humilie. Elle s’accuse. Elle dénonce sa frivolité et ses goûts de luxe.

Elle conte l’offre des 5,000 dollars et, quelques jours après, quand Dudley est revenu ivre de joie parce qu’il était riche, et qu’elle voulut rendre ce prêt à Rao Singh, la colère de celui-ci qui refusait de reprepdre cet argent, qui appelait sa débitrice une tricheuse et qui se jetait sur elle pour lui imprimer sur l’épaule le cachet de la flétrissure.

— C est alors que j’ai saisi le revolver et que j’ai tiré, moi, Carmelita Drake, pour défendre mon honneur et mon amour.

La jeune femme s’était effondrée.

Dudley s’approcha d’elle. Et lui prenant la tête entre les deux mains, il baisait ces yeux mouillés; et tous deux frissonnants goûtaient dans l’amertume des larmes la promesse d’un renouveau d'amour.

Jean BLAISE.

nianmanramiaaBBaiia

CMADAME SAMS-GÊM

adorable tTfâadame Sans-Gêne; jadis si délicieusement incarnée, à la scène, par notre grande Réjane; nous eussions évidemment préféré la voir in erprétée par une de nos artistes françaises, mais il paraît (soyons commerçants) que pour influencer les acheteurs, et impressionner favorablement le public d’outre-Atlantique, l’attraction d’une vedette américaine s’imposait.

Elle est certainement fort jolie, Miss Gloria Swanson dans son ravissant costume de blanchisseuse; ses bras nus. son beau regard clair et malicieux justifient l’amour que lui a voué le vaillant Lefèbvre magnifiquement campé par Charles de Rochefort, superbe et mâle artiste que les Etats-Unis ont adopté comme étoile de première

Parmi les metteurs en scène que le publie préfère, et dont le nom seul est une garantie du succès, Léonce Perret est, je crois, un de ceux qui réunit le plus d’admirateurs — c’est un artiste dont le vigoureux talent est toujours dans un continuel développement et dont la maîtrise, des plus consciencieuses, a su le porter en tête des artisans dont s’honore le film français.

A lui appartenait de faire revivre à l’écran cette

Voici, en un original assemblage, des scènes du film, des portraits, des instantanés pris en cour/t de prises de vue.

Nous convions nos lecteurs à les passer en rapide revue, avant de prendre connaissance de l'article dont elles constituent l'illustration. Ce -ont, de haut en bas:

— Une foule, où .arient les uniformes chamarrés et les atours féminins de l'époque impériale: de la figuration, sans doute, mais de la meilleure!

— Puis, un fort beau portrait de Miss Swanson, prenant l'air au balcon de l’hôtel Grillon, où elle est descendue pendant son séjour à Paris.

— A droite un amusant snap-shot, montrant Mmc Sans-Gène, blanchisseuse, s'essayant au maniement du tambour.

— En dessous, enfin. Miss Swanson, entourée de ses collaborateurs, à Compiègne: M. Forrest Holsey (derrière Miss Swanson sur la photo de gauche, à sa droite sur l'autre) et M. Léonce Perret, l’animateur de l'œuvre de Victorien Sardou.

Des aspects de prises de vue, des photos d'ateliers, d’amusants groupes bien étudiés, où partout on rettouve la reine du i film: Gloria Swanson, l’inimitable Mn, e Sans-Gêne.


grandeur, et qu'ils nous ont rendu, pour quelques mois!

Mais qu’elle est plus fine et ravissante encore, quand, dans son impressionnante robe d’apparat, la délicieuse duchesse de Dantzig, exquisement Sans-Gêne, ose braver les regards courroucés des sœurs de l’impériale altesse à la réception de la Cour de Compiègne.

Et voici qu’après toutes ces scènes de splendeur, où l’or des meubles, la richesse des costumes, le scintillement des pierreries font éclater le faste de l’apogée impériale, Léonce Perret, magicien, cherchant à traduire en toute simplicité l’épisode douloureux, nous a donné une image frappante d’une scène révolutionnaire en faisant défiler devant nos yeux des silhouettes de soldats hâves, splendidement déguenillés, hurlant le # chant sublime...et l’âme de la foule passe en nous....

Nous avons eu la bonne fortune, avant la présentation de ce film sur lequel nous reviendrons d’ailleurs, plus tard, d’obtenir de splendides photographies des principales scènes tournées au studio de Joinville, à Compiègne, à Fontainebleau, et dans les petits appartements de ces châteaux.

L’adresse avec laquelle le metteur en scène a su grouper le protagonistes de Sans-Gène incarnant à merveille tous les person

nages de ce film qui fera sensation, le porte, comme je l’ai dit, en tête de nos producteurs nationaux.

M. Léonce Perret était tout- désigné pour prendre la direction de cette réalisation qui se devait d'être hors-ligne, étant une production Paramount, à laquelle collaboraient quelques-uns des meilleurs parmi les stars des deux mondes. Notre compatriote sut s'assurer le concours du Gouvernement et des directeurs de musées. De ce fait, il lui fut permis de “ tourner „ à Fontainebleau et à Compiègne, aux lieux mêmes où se situent les pages les plus impressionnantes de l’action. De plus, des costumes et des bijoux qui furent la propriété de Napoléon Bonaparte, des impératrices Joséphine et Marie-Louise, purent être utilisés.

M. René Hubert, qui déjà avait préparé les principaux costumes de Monsieur Beaucaire, vfut chargé f(

pour Madame Sans-Gène. 11 s’était assuré la collaboration éclairée de M. Bouché, directeur du Musée Carnavalet, qui renferme la plus intéressante collection de souvenirs de l’époque impériale.

Le fameux costume du Sacre, porté par Napoléon lorsqu’il fut, ainsi que Joséphine, couronné à Notre-Dame, admirablement conservé eomme on sait, est revêtu par Emile Drain, remplissant le rôle de l’Empereur. Des tabatières ornées de 1’“ N „ impérial et enrichies de pierres précieuses, quittèrent les musées pour contribuer à créer l’ambiance nécessaire. On assure même qu’une régence sertie d’émeraude (don du Khédive d’Egypte) et que l’on retrouve sur de nombreux tableaux représentant l’Empereur, ainsi qu’un éventail de plumes porté par Marie-Louise à la première réception qui suivit son mariage, et plusieurs réticules tenus par dés dames de la Cour, ont leur place dans cette atmosphère d’épopée créée par le metteur en scène.

Continuant la série des plus beaux clichés du film, en haut, et de gauche à droite: comte de Neipperg (Warrick Ward), un portrait de la Maréchale

Lefebvre: deux scènes aux Tuileries avec Charles de Rochefort, notre compatriote, puis un tableau saisissant de vérité montrant l’enthousiasme des Parisiennes au seuil de la boutique de Mme Sans-Gêne, blanchisseuse; en dessous la maréchale donnant gaillardement le bras. à un " grognard „; l’Empereur en conversation avec le maréchal Lefebvre et le comte de Neipperg; la gente blanchisseuse lutinée par un galant; enfin, l’une recouvrant l’autre, Gloria Swanson en pauvre petite ouvrière, et en maréchale adulée et fêtée.

M. Hubert s’est attaché à retrouver dans des documents de l’époque tous les détails de costume et d’ornement, ne laissant au hasard aucune particularité de toilette, et tenant: à ce que les personnages adoptassent avec les atours du temps la manière de les porter avec grâce et naturel. En dehors des scènes prises aux lieux mêmes où l’action se situe, il fallut cependant pour remplacer les cadres de l’époque

transformés aujourd’hui, avoir recours à d’habiles palliatifs. .

( Voir suite p 13.)


(Suite)

Venir à Lexington, c’était pénétrer d’un seul coup au foyer de la rébellion, mais c’était aussi pour Nancy se rapprocher de son amour.

Le savait-elle? Non sans doute. "Nathn Holden ne l avait pas revue depuis cette fameuse séance de l’Assemblée provinciale.

Le jeune courrier se souciait bien de ses dépêches à présent. 11 y avait de l’ouvrage plus pressant à faire. Inhabile à tenir un fusil, Nathan s’initiait depuis quelques jours au métier des armes.

A Lexington? les recrues américaines travaillaient dur et il leur fallait le grand espoir de la Liberté pour que les hommes pussent accepter sans maugréer les dures obligations de la discipline.

Plusieurs fois il y en cul qui sortirent des rangs et jetèrent leur fusil. Mais ils revinrent toujours, et c’était chose touchante de voir ces paysans mal vêtus, ces vieillards qui cachaient leurs cheveux blancs, manœuvrer tout le jour et se préparer à mourir.

La première fois que Henri Montague, Nancy et

Charles ... qui avait mis ses rubans les plus délicats —-,

sc trouvèrent au milieu de ces miliciens, ils furent stupéfiés sans que ce fût chacun pour la même raison.

A droite;

Nancy

Montague

Et puis, il y avait, d’autre part, sa compagnie, ses camarades, la hâte qu’il avait d’être un soldat, de se jeter dans l’action.

Il pensa:

— Que vais-je faire?

A ce moment, dans les rangs, quelqu’un l’appela et, brusquement, prenant son parti, il courut à sa place. Mais tandis qu’il s’alignait, il ne quittait point Nancy des yeux et il la vit qui, d’un geste discret de la main, lui indiquait la taverne Buckman dont on voyait les fenêtres au-dessus des frondaisons basses.

D’un clin de paupières, il fit signe qu’il avait compris et, l’esprit plus tranquille, s’absorba dans le maniement d’armes.

POUR L inDEPEHDAriCE

fi a™

MEßICA

/fu-deaaus: Le vieux Tony dans Lexengton, foyer de rébellion.

j4 droite; Butler, le fléau du Nord.

Le père trouvait "Xa chose risible et se moquait volontiers Nancy pensait pitoyable: Ils se feront tous hacher. s

Quant à Charles, il les regardait avec une sorte denvie.il croyait bien, lui aussi, que ces gens-là allaient se sacrifier inutilement et ils fui apparaissaient soudain plus grands. S'il n'avait été attaché si fermement à son loyalisme au Roi et aux idées de son père, qui sait s'il n'eût pas pris place parmi ces soldats de la « dernière minute ».

Le lendemain de leur arrivée, ils avaient quitté la taverne Buckman pour parcourir Ip pays et ils étaient parvenus sur la place.

Une troupe de jeunes gens apprenait à faire feu. Les Montague les observaient depuis un moment avec des pensees différentes, lorsque soudain, sur l’autre côté de la route, un jeune homme qui venait d’enjamber un mur, apparut, son fusil à la main, et se dirigea vers la compagnie. Nancy poussa un petit

cri: elle venait de reconnaître Nathan et le jeune courrier, en la voyant, s’arrêta indécis au milieu de la route.

11 aurait voulu courir vers elle et lui parler, mais était-ce bien le moment? Nancy était là entre son père et son frère et, bien qu’elle fixât sur lui des yeux très doux, elle ne l’encourageait pas d’approcher.

Avec un haussement d'épaules, Sit Henri Montague partit, en entraînant les siens. Il n'avait pas pensé trouver tant d’enthousiasme chez ceux qu'il appelait encore les mutins >, et il rentra darts ses appartements avec une mauvaise humeur évidente.

Nathan Holden attendait impatiemment que le sergent les relâchât; pour la première fois ce jour, il montra quelques distractions à l’exercice.

Trop souvent, il regardait les fenêtres de la taverne et dès que les rangs furent rompus, il courut de ce côté.

Depuis le commencement des hostilités, la taverne Buckman était le grand club de Lexington. On s’y réunissait de jour et de nuit, et les dépêches de Boston y étaient affichées.

Les volontaires venaient y déposer un moment leurs

Encourageant le» rebelles k la résistance...

armes et s’y asseoir. On se passait les nouvelles, on s'encourageait dans la résistance.

Au moment où Nathan Holden y entra, un homme long et maigre discourait...

— ...Mais enfin, que peut-il y avoir de bon à tirer comme ça des coups de fusil?... On ne sait jamais où vont les balles... Est-ce que ce ne serait pas plus agréable de boire notre bière en jouant aux échecs? J’arrive du Nord, parce qu’il y a des Indiens, et je trouve ici des blancs redevenus sauvages...

C’était Jacob Hiers qui témoignait de sa malchance. 11 n’avait point été heureux en effet en prenant Lexington pour but de son voyage. 1

La guerre y paraissait encore plus imminente qu à New-York et le cordonnier ne retrouvait plus la paix de son âme.

Enfermé tout le jour dans la salle de la taverne, il ne sortait que la nuit en prenant grand soin de s’abriter derrière les 'murs, craignant toujours de recevoir une balle égarée.

— Prenez un fusil et venez avec nous, lui dit Nathan Holden, vous serez plus tranquille.

-Cette simple suggestion faillit provoquer un évanouissement de Jacob Hiers. A la seule pensée qu'il pût être un jour amené à tenir un fusil, il blêmit, un tremblement nerveux l’agita et il fut obligé de sortir.

Nathan riait devant tant de couardise, mais il n’était

pas venu pour s'occuper spécialement du cordonnier.

Il lui tardait de s’approcher de Nancy. Comment le recevrait-elle? Certes, il l’avait bien vue faire un signe pour lui indiquer la taverne, mais cela ne lui assurait t. as qu elle lu* bien disposée pour lui.

Il la cherchait pourtant avec ardeur, et comme Nancy, de son côté, s’attendait bien à revoir Nathan, elle était aux aguets à la porte de sa chambre, et les deux jeunes gens n’eurent aucun mal à se rencontrer.

Ils se trouveront soudain faice à face, de chaque côté de l’embrasure d'une porte, et ils se mirent à rire. Cela parut de bon augure à Nathan.

Tous deux s’écartèrent un peu des salles habitées et. parlèrent. Ils étaient heureux de se revoir, parce que les mêmes sentiments s’épanouissaient en eux.

Et pourtant, ce n’était que le troisième entretien qu’ils avaient ensemble, mais les troubles de l’époque, cette sorte de fièvre qui secouait le Nouveau Monde les grisait et exaltait les élans de leur coeur.

Pendant quelques minutes ils ne se dirent rien, mais chacun d’eux sentait l’émoi de l'autre. En vérité, il semblait qu’ils fussent déjà de vrais fiancés.

Et ce fut Nancy qui parla la première.

D’un ton mi-sérieux, mi-plaisant, elle dit:

— Si vous tenez que je lise vos vers, ne prenez pas les armes contre le Roi.

C’était là une chose très grave et Nathan Holden lui prit les mains. Sa

Nathan Holden.

physionomie triste montra à Nancy qu’il n’y avait point là un badinage de jeune homme. II la regardait comme en extase et elle comprenait soudain qu’il y avait en lui quelque chose de plus grand que l’amour qu’il ressentait pour elle.

Il le lui dit à voix basse, longuement et, chose extraordinaire, elle n’en fut pas dépitée, au contraire.

A mesure qu’il parlait, elle se sentait invinciblement attirée vers Nathan. Elle était plus émue quelle ne l’avait jamais été. Elle écoulait les phrases qu’il lui disait sur l’Indépendance et sur la Liberté, mais elle n’était sensible qu’au son de sa voix.

Elle s’apercevait qu’il avait des sentiments nobles et qu’i! les exprimait avec une douceur pénétrante. Les mots! Ce n’étaient que des mots, mais la chaleur du ton la ravissait...


Et elle se sentait toute petite et toute faible et prise, prise jusqu’au plus profond de son coeur.

Il termina en lui prenant les mains et il les porta jusqu'à ses lèvres. Elle défaillit presque sous cette caresse et elle murmura:

.— Loyal ou rebelle, je vous aime et yous aimerai jusqu’à la mort.

Et puis, comme si cette phrase avait soudain alarmé sa pudeur, elle se déroba, elle partit et il demeura là, plein d’amour et de joie, et il crut être l’homme le plus heureux du Nouveau Monde et de l’Ancien.

Ce fut au cours de cette soirée qu'on apprit que les troupes britanniques marchaient sur Concord pour s’emparer des dépôts d’armes et de munitions amassés par les rebelles et arrêter leurs chefs Hancock, et Adams.

Mais rien encore n'alarmait Lexington et la nuit s’annonçait tranquille et douce.

Depuis que l’ombre voilait l’aspect visible des choses, Nathan rôdait autour de la taverne, à cheval.

Il cherchait des yeux la fenêtre de Nancy. Il ne voulait point partir avant de l’avoir revue une

A chaque minute on attendait l'appel qui ferait prendre les armes, qui jetterait hors de leurs maisons les hommes de tout âge. La tension des esprits était extrême.

Et Nathan Holden attendait.

Il était minuit peut-être, lorsqu'il vit une fenêtre briller au premier étage de la taverne. Il s’approcha et vit Nancy.

La jeune fille ayant assisté au dernier whist de son père et paré pour la nuit son petit chat Kit, qui était de tous les voyages, venait à son tour de rentrer dans sa chambre.

Et comme c'était une jeune fille qui nç craignait pas d’avoir des superstitions, pour éloigner les sorcières, elle suspendait hors de sa fenêtre une boule de verre bleu.

Nathan jugea bon de saisir cette occasion et, poussant son cheval, arriva jusque sous la fenêtre.

Nancy le vit et, effrayée, lui fit signe de s'en aller.

— Un simple mot d’adieu, murmura-t-il et il appuya son cheval contre le mur de la maison.

Nancy se pencha vers lui, et, du bout des doigts, lui envoya un baiser.

C’était beaucoup. Un instant aupravant il eût pu croire qu'il serait heureux avec cela, mais maintenant qu'il se voyait là, il voulait davantage. Son désir croissait avec sa satisfaction.

Et voilà qu’il eut une idée. Son cheval était docile, il le maintint contre le mur et, avec précaution, monta debout sur sa croupe.

La jeune fille le voyait faire avec effroi, son père et son frère venaient à peine de rentrer dans leur chambre, et, parfois, ils venaient frapper à sa porte avant de se coucher. »

Pourtant, cette hardiesse ne lui déplaisait pas, et, tandis qu’il se hissait, elle le regardait avec admiration.

Et le moment vint où la tête de Nathan fut juste au-dessus du rebord de la fenêtre.

— Quelle imprudence! murmurait Nancy. Parte/, partez vite...

Mais ses yeux lui conseillaient de rester et sans y prendre garde, peut-être, elle lui retenait la main sur le rebord.

Et ils ne parlèrent pas de la guerre, ils ne parlèrent que d’eux-mêmes. Nathan lui faisait ses adieux

— Je suis bien sûr de vous revoir, disait-il, et je pars avec yotre souvenir...

— Je vous retrouverai toujours, répondait Nancy. M’enverrez-vous encore des vers?

Il souhaitait le faire, il le dit et conjura Nancy de s'éloigner du danger. Il la priait de ne pas demeurer à Lexington, lorsque soudain il eut une inquiétude.

Son support vacillait.

Le cheval, qui était insensible aux mots d’amour et dont le cœur était rassis, s'ennuyait fort en ce lieu et les

pieds de Nathan qui lui martelaient la croupe, le gênaient visiblement.

Alors, il prit le parti de s’en aller et fit quelques pas, si bien que Nathan demeura accroché par les mains à la pierre et qu'il dut s’élever à la force des poignets pour trouver une position plus commode.

Avec terreur Nancy le vit s asseoir devant elle et, un instant, elle put se demander s’il allait entrer dans la chambre.

Il ne le fit point et demeura là, les jambes au dehors, le torse penché à l’intérieur.

Qr, le hasard voulut, qu’à ce moment-là, Sir Henri Montague, prêt à se mettre au lit, se mit en devoir de fermer sa double fenêtre et, se penchant hors de sa chambre, aperçut deux ïambes deux jambes d'homme qui sortaient de 1 appartement de sa fille.

Il étouffa un cri de colère et, bien qu’il fut en robe de chambre, prit sa canne et descendit sur le perron.

Alors, quand il fut là, il tira sur les jambes qui pendaient et Nathan, qui ne s'attendait point à cette attaque brusquée, se trouva brusquement devant le vieux « Tory » menaçant qui leva sa canne.

Nathan eut juste le -temps de se garer, encore ne

put-il éviter le coup de canne brutal qui lui arriva en

travers du visage.

Il serra les poings, prêt à se jeter sur Henri Montague, car sa colère était plus forte que son respect,

mais à ce moment même, un petit cri que poussa Nancy lui rendit le sang-froid qu’il était en train de perdre.

— Monsieur, dit-il, en se raidissant, je vous jure q\te je ne venais faire aucun mal.

Sir Henri lui montra la fenêtre:

— Aucun mal, vaurien! quand on cherche à pénétrer dans la chambre d’une jeune fille...

Il poussait Nathan vers le hall de la taverne, car cette affaire ne pouvait en rester là, et Nathan, d’ailleurs, n’y mettait aucune opposition. (A suivre.)

RACHEL DEVIRYS (Suite de la page 4).

En Espagne, Rachel est devenue une enfant gâtée. On lui a organisé de fort belles fête**. Mais la Belgique ne veut pas être en reste, et pour la présentation de son "Visage d’Enfant, elle fut invitée à Bruxelles comme elle le fut à Madrid, et bien que le franc, hélas! ne vaille pas la peseta, je gagerais que la réception a été encore plus belle, et encore plus amicale.

Un point me lancinait. Que pensait l’artiste de la querelle de sous-titres, dont on nous rabat les oreilles dans les journaux. Faut-il continuer à mettre sous les scènes de petits textes explicatifs, ou bien faut-il les supprimer, laisser à notre imagination, à notre finesse, le soin de composer l’histoire, de la deviner?

— Non, me dit la jeune femme. Il ne faut pas supprimer les sous-titres, car ce n’est pas seulement pour les gens intelligents que nous tournons. Nous n’avons pas dans la salle que des lecteurs de “ Ciné-Revue „! Il faut éditer pour tout le monde. Et si l’on supprime les explications enfantines mais opportunes, bien des gens seront arrivés au bout de la bande sans avoir compris que Monsieur Untel est le beau-père, de Mademoiselle Machin, et que si l’autre s’est tué, c’est à cause d’un chagrin d’amour. Une heure après, il y en a qui vous expliqueront encore que c’était pour une différence à la Bourse, ou il jouait à terme.

Edouard DE KEYSER. MADAME SANS-GÊNE (Suite de la page 9).

C’est ainsi que le Waux-Hall se trouva être transporté à Joinville. Toute une troupe de décorateurs et de charpentiers travailla nuit et jour à la construction d’un décor qui occupe toute la surface du studio. Des travaux préparatoires avaient d’ailleurs nécessité des semaines entières pendant lesquelles un nombreux personnel de techniciens et d’artistes s’étaient inspiré de gravures, de tableaux et de documents de l’époque révolutionnaire et de l’Empire, ayant pour objet d’établir les décors, de dessiner les cos urnes, et de connaître cent détails dé maintien qu’il eût été préjudiciable à la vérité du film, de négliger. Le résultat de ces recherches a dépassé les espérances des plus difficiles: la Bastringue, dont parle Sardou dans son oeuvre, est exactement reproduite, au point que si Madame Sans-Qène revenait parmi nous, elle-même s’y tromperait...

Voulons-nous à présent faire l’appel des artistes? 11 ne nous restera plus qu’à citer à l’ordre du jour de la prochaine victoire de ce film sur tous les écrans du

monde, les noms de Mmes Gloria Swanson, Madame Sans-Gêne; Suzanne Bianchetti. l’Impératrice Marie-Louise; Arlette Marchai, Reine de Naples; Denise Lorys, Mme de Bulow; Madeleine Guitty, La Roussotte; Suzanne Talba, Joséphine, et de MM. Charles de Rochefort, Maréchal Lefebvre; M. Ward, comte de Neipperg; Emile Drain, Napoléon, qui furent tous les fidèles seconds de Léonce Perret et de Sardou.

Philiberte de FLAUGERGUES.

PETITES NOUVELLES

* * * C’est dans le décor prestigieux d’une luxueuse villa, ayant appartenu à l’ex-Kaiser, aux environs de Lourdes, qu’ont été tournés les extérieurs de Sœur Blanche. A quelque chose... Kaiser est bon!

„ * „ Il n’y a pas que chez nous que la routine administrative est un obstacle à l’initiative.

Aux Etats-Unis dernièrement, le metteur en scène Bred Niblo demandait au ministère de la marine l’autorisation d’arborer le pavillon noir des pirates sur un brick dont les appareils de prises de vues devaient enregistrer les exploits pour la réalisation du film Les Etrangers de la Nuit, qui passe actuellement à Paris.

La loi américaine est formelle. Tout navire arborant le pavillon noir à tête de mort, même par plaisanterie, risque bel et bien d’être envoyé par le fond par les gardes-côtes. Malgré des démarches répétées, l’autorisation espérée se fit attendre si longtemps, qu’un beau matin Fred Niblo fit mettre à la voile et hisser résolument au grand mât, le sinistre emblème.

Trois heures après, alors qu’une bataille se déroulait sur le pont, un coup de canon faisait lever la tête aux artistes et une vedette de la douane signalait impérativement au brick de mettre en panne. On s’expliqua. Niblo récolta une amende, et il n’a pas encore pardonné à l’amirauté américaine dont il attend toujours la réponse.

* * * On a remarqué dans le film de la Metro-Goldwyn Dans les Flammes du Vésuve, qui passe actuellement sur les boulevards, la jolie artiste américaine qui joue le rôle de la Marquise di Mola, soeur d’Angela (Lillian Gish). Cette actrice. Miss Gâil Kane est connue aux Etats-Unis pour avoir interprété entre autres films The Miracle Man, The Hyphen, The Serpent Tooth et The Woman in Black.

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