Bron: FelixArchief nr. 1968#893
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FILM-REVUE
Nos Biographies
GINA RELLY
INA RELLY est née à Paris le le 25 décembre 1897, un jour de Noël, ce qui est un heureux présage. Son père était un très fin dessinateur et sa mère une excellente musicienne. Elle se destinait à l’opérette et fit de sérieuses études de chant. Elle débuta dans une pièce de revuïste parisien Rip. Mais elle fut immédiatement sollicitée par G. Monca pour « essayer » un petit rôle dans un de ses films.
Gina Relly a conté elle-même dans quelles conditions cet essai eut lieu.
— Monca, dit la sympathique artiste, avant de m’engager définitivement, voulut me faire « tourner un bout ». C’était la première fois que je jouais devant l’objectif. Je suivis toutes les indications du metteur en scène avec soin. Lorsque tout fut terminé, je m’approchais de Georges Monca.
— Eh bien! lui demandais-je.
— Eh bien, quoi.
— Comment me trouvez-vous?
— Charmante.
Il ne s’agit pas de cela. Comment
me trouvez-vous au cinéma.
Il me prit par le bras, me conduisit dans un coin et me murmura à l’oreille:
Ecoutez! Je ne puis pas vous le
dire, vous ne saurez cela que dans une trentaine d’années, je suis lié par le secret professionnel....
« Jamais, je me sentais moins en humeur de plaisanter. Que M. Monca me pardonne, j’ai eu envie de lui tirer la langue.
« Mais c’est envie de l’embrasser que j’eus deux jours plus tard,-lorsqu’il m’annonça qu’il allait me faire engager pour un film de Prince. »
A partir de ce moment elle ne quitta plus l’écran et fut engagée par la maison Pathé pour jouer l'ingénue avec Prince Rigadin dans « Les Femmes Collantes ». Elle tourna successivement, sans presque / s’arrêter « Mirage du Cœur » avec Tré-ville, « Nine », avec Sutto; « La Chimère » avec Lehmann, « La Dette » pour les cinématographes Harry. Ce dernier film lui valut d’être remarquée par William Fox, le grand cinématographiste américain qui était de passage à Paris..
Il l’engagea immédiatement et l’emmena à New-York où il lui confia le rôle principal d’un grand film The face at Your Window. William Fox voulut la garder comme étoile, mais à ce moment, elle fut rappelée par René Le Prince qui lui proposa de tourner le rôle de Sylvette dans « l’Empereur des Pauvres ». G. Monca l’engagea ensuite pour tourner « Le Sang des Finoël ». Sur ces entrefaits,, elle resta sans engagement, la crise ciné- matographique paralysait l’activité des studios français. Elle fut alors sollicitée par l’Ufor de Berlin. On lui signa un brillant contract. Gina Relly ne partit pour l’Allemagne que contrainte et forcée et après avoir fait de nouvelles démarches auprès de diverses firmes françaises, en vue d’obtenir un engagement. Elle resta dix mois en Allemagne, et tourna trois grands films. Elle rentra subitement à Paris pour y subir l’opération de l’appendicite.
Désormais elle espère ne plus quitter la France. En effet la charmante artiste a signé un engagement avec les « Lauréa Films » de Marseille.
Gina Relly est encore célibataire.
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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA
BROADWAY
New-York. — La grande métropole avec ses immeubles trouant les nues — et Broadway.
Voilà la scène de notre, drame qui commence à Green Vale, une petite ville dans la partie supérieure de l'Etat de New-York, Dans ce hameau paisible vivent Thomas Drake, fils d’un pasteur, et Irène Marley, une jeune fille, belle, donl l’âme est profondément sincère.
Malgré sa jeunesse, Thomas connaissail déjà la signification du mot: Amour... ce mot, est devenu la raison de sa vie.
Un dimanche matin, pendant qu’Irène chantait au chœur, le jeune homme comprit qu’il l’aimait. Le lendemain, il lui dit son amour en lui mettant au doigt une bague: « Portez-la toujours, Irène, sans jamais vous en défaire! »
Quelques semaines s’écoulèrent.
Dans l’église Irène chantait et Tom l’accompagnait à l’orgue.
Un auto s’arrêta sur la route.
Randall Sherrill, le fameux dramaturge new-yorkais, en descendit accompagné de son amie (la dernière!) Jenny King, une étoile de la comédie musicale.
Celte femme avait connu le mal trop tôt et le bien trop tard.
L’attention de l’auteur est attirée par un chant mélodieux. Il écoule émerveillé et entre dans l’église.
Poli, élégant, beau phraseur, gentleman parfait, il se présente à Irène et à Thomas.
S’adressant particulièrement à Irène:
— Mademoiselle, il est dommage, qu’avec une voix si belle vous ne soyez pas à Broadway. Demain, j’ai une audition à mon théâtre. Voulez-vous y venir?
Trène accepta. Tom refusait de dire quoi que re soit afin de ne pas influencer sa fiancée. Il se résignait au silence, alors que celle-ci le priait de l’aider à solutionner cette question, la plus importante qu elle eût jamais à résoudre.
Broadway scintille de lumières et d’ors. C’esl la joie. Le Carnaval sans fin. Irène, depuis trois mois’ est devenue une toute autre jeune fille.
Femme, aujourd’hui, elle veut être adulée, flattée, Elle est partie pour conquérir le succès... elle veut se le réserver.
Entretemps, Randall Sherrill, amoureux d’Irène, pour sa beauté et son innocence, choses rares dans son milieu, abandonnait Jenny King.
Maintenant parmi les réclames lumineuses de Broadway se trouvait le nom d’Hélène.
Un de ses rêves était accompli et l’autre... oublié!
Sherrill, ce soir-là, proposa à Irène de l’épouser; après avoir réfléchi celle-ci acquiesça à sa proposition.
Deux heures plus tard elle était « Madame Sherrill. »
Jenny King, folle de rage et de jalousie, télégraphie à Thomas: Si'vous n’avez pas oublié Irène Marley, venez de suite, elle cour! les plus graves
PROGRAMME du 28 SEPT, au 2 OCT.
La Reine Muette
(ouverture)
Dorcine
5in - 5in - Hatus
Mack-Sennett comédie interprétée (
BEN - CURPIN
BROflDDBV
grand drame moderne
Pendant la Pause
Récital pour Orgue
PROGRAMMA van 28 SEPT, tot 2 OCT.
De Stomme Königin
(openingstuk)
Dorcine
2. 5in - 5in - Hatus
( ( ack-Sennett tooneelspel vertolk door
BEN - CURPIN
BROHDBHy
groot modem drama
Tijdens de Poos
Récitual voor Orgel
Semaine prochaine
2 premières visions en Belgique, f
Vérité en te Nue
comédie-vaudeville interprété par
G A PE rH HUGHES (Jimmy)
L’Autre Aile
grand drame mondain interprété par
MM Marthe FERRARE et J. MURAT
Et Thomas courut vers la gare.
Le drame se précipite.
Le jeune homme arrive à l’appartement de Fauteur dramatique.
Une querelle éclata entre les deux hommes. Combat... coup de revolver... et derrière un rideau s’écroule Jenny King, mortellement blessée.
Sherrill est cause de la mort de sa dernière amie, cependant il accuse Thomas d’être le meurtrier. L'Attorney du Djstrict fait comparaître Thomas devant les Assises.
Sherrill affirme sous faux serment que le jeune homme est coupable. Le témoignage d’Irène est, seul, en sa faveur.
Mais dans l’Etat de New-York il y a une loi qui défend à une épouse de déposer pour ou contre son mari. Irène est rayée de la liste des témoins à décharge et Thomas est condamné à être électrocuté à Sing Sing.
C’est dans la salle d’exécution de cette vieille prison que le drame atteint son point culminant.
Après une course passionnante entre doux locomotives, — l’une portant Irène en possession d’une confession écrite par Sherrill et qui sauvera la vie de l’homme qu’elle aime, et l’autre portant, le parjure — Tom est sauvé à la dernière minute.
Un train arrive en sens inverse sur la voie unique, une collision formidable dans laquelle périt Sherrill.
Dans la paisible bourgade, Thomas Drake et sa femme connaîtront encore des jours heureux.
BROADWAY
dangers.
Tn een klein stadje, dicht bij New-York, hebben Tom en Irena zieh leeren Beminnen, terwijl hij in de kerk liet orgel bespeelde om haar zilveren zang te begeleiden.
Randall Sherrill, een gekende New-Yorker too-neelschrijver, voorbij de kerk rijdend met zijn vriendin Jenny King, getroffen door de zuiverheid van Irena’s stem, stelt haar voor naar Broadway, --de wereld van het factice goud — te komen als zangeres. Zij stemt toé, en na drie maanden is zij in dien roes een gansch andere geworden. Tom is vergeten: zij huwt Sherrill. Wat een razende jaloerschheid verwekt bij Jenny, die Tom verwittigt dat Irena aan een groot gevaar blootstaat .
Tom snelt naar Broadway en tusschen de beide mannen ontstaat een gevecht waarbij Jenny gedood wordt. Tom wordt beschuldigd van moord: alhoewel hij zelf de dader is klaagt Sherrill hem aan. Tom wordt ter dood veroordeeld.
Na een wilde vaart van twee lokomotieven — de eene vervoerend Irena, draagster eener schriftelijke bekentenis van Sherrill, veropenharing der waarheid, de andere de meineedige — wordt Tom op het laatste oogenblik gered.
Tn een vreeselijke treinbotsing vindt ten slotte Sherrill den dood.
Terwijl, terugkeerend naar hun klein stadje, Tom en zijn vrouw Trena voortaan een rustig geluk zullen kennen.
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FILM-REVUE
A propos du Petit Jackie
L’enthousiasme des réceptions qu’on lui a faites est-il excessif?
LE PETIT Jackie Coogan fait en Europe la tournée que l’on sait et il est accueilli partout avec enthousiasme.
Une foule, une foule énorme s’assemble pour l’applaudir, on le couvre de fleurs, on le porte en triomphe.
C’est excessif! disent certains journaux. C’est ridicule et c’est scandaleux! proclament les plus exaltés. Oui, scandaleux: alors que des savants, des artistes de talent végètent dans l’obscurité, une pareille manifestation en l’honneur d’un gosse déjà privilégié grâce à des appointements disproportionnés,.... un tel engouement comparé à une telle indifférence ne peut qu’indigner les gens de bon sens!...
Ces protestations, ces récréminations, nous sommes habitués à les entendre chaque fois qu’un champion de la boxe, de l’automobilisme ou du cyclisme est l’objet des sympathies publiques à l’occasion d’une victoire.
Et elles nous paraissent injustifiées. Certes, nous estimons qu’il n’y a pas de comparaison possible entre un acteur ou un homme de sport, si « glorieux » soit-il, et un homme de science éminent ou un homme d’art de réel talent.
La science et l’art mériteront toujours la place d’honneur dans la vénération de tous. C’est entendu.
Aussi bien s’agit-il de placer la question sur son véritable terrain — c est à dire d’examiner les droits de chacun à la reconnaissance publique et d’envisager de quelle façon cette reconnaissance doit être manifestée.
Est-ce de la même manière? Je ne crois pas. Je ne vois pas bien, par exemple, le professeur Branly, l’illustre inventeur de la T. S. F., ou Anatole France,
arrivant à Londres et être porté en triom-pne par .une foule en délire. Une telle exubérance populaire aurait, de par son sans-gêne, de par sa familiarité, quelque chose de choquant, d’irrévérencieux.
Du reste Branly et Anatole France ont beau être des gloires universelles, ils ne sont pas, à proprement parler, des hommes « publics »; ce ne sont pas des hommes ayant avec la foule des rapports directs. A eux le respect, la considération, les honneurs (décorations et titres); et à Coogan, à Chariot, à Dempsey, à Bottechia, voire à M. Herriot les bravos de la rue.
La pôularité, a dit Victor Hugo, c’est la gloire en gros sous.
Oui mais voilà, ne manquerez-vous pas d’objecter. Oui mais voilà: ces gros sous ce ne sont pas les Branly qui les gagnent, ce sont les Coogan!... Et c’est là qu’apparait l’injustice humaine.
Là-dessus nous sommes parfaitement d’accord. Mais à qui la faute?... Si Jackie Coogan fait recette à l’écran, n’est-il pas juste qu’il ait sa grosse part dans la dite recette? Faudrait-il, de préférence, laisser s’enrichir à ses dépens les firmes cinématographiques qui lui font tourner ses films?... Vous seriez les premiers à protester.
Réservez plutôt vos protestations pour les adresser aux gouvernements, aux Etats, comme aussi aux sociétés industrielles, qui profitent égoïstement du génie des savants, des artistes et, abusant de leur manque de sens pratique, leur adressent de beaux discours au lieu de leur assurer des ressources honorables!
Mais, de grâce! ne rendez pas le public responsable!.:..
FILM-REVUE
GARETH HUGHES
LA VÉRITÉ EN TENUE!
FILM SATIRIQUE EN 5 PARTIES
JIMMY est affligé d’une imagination si abondante que les mensonges qu’elle lui fait dire font le désespoir du village de Barnsfield.
Un jour, il traverse la rue principale de la localité en criant: « Sauve qui peut! Le barrage! » Tout le monde croit que le barrage derrière lequel se trouve le village est rompu et la population s’en-
Outré de la panique causée par ce mensonge, le conseil communal décide d’envoyer Jimmy dans une maison \ correction. Les femmes parviennent cependant à amadouer le bourgmestre qui consent à envoyer Jimmy chez un spécialiste qui promet de le guérir.
En effet, après quinze jours Jimmy revient, incapable de dire un mensonge.
fuit vers les hauteurs où se trouve la maison du maire. Jimmy a empoigné une jeune fille, l'a « sauvée » et menée à la maison du maire. Entretemps ce dernier a déjà téléphoné au gardien du barrage et appris que celui-ci n’a pas bougé.
C’est alors que tout le monde dans le village apprend que la vérité est bien plus désastreuse que le mensonge!
En rue, chez l’épicier, dans les réunions publiques, il devient, avec son incapacité de mentir, le fléau du village,
FILM-REVUE
au point que les autorités le ramènent le spécialiste pour lui rendre « l’usage du mensonge », mais le savant docteur avoue qu’il ne possède pas cette science de faire « machine en arrière ». Seul une grande émotion peut faire cé miracle.
Or, Jimmy revoit la jéune fille qu’il a sauvée et dont il est follement amoureux. L'amour... est un tissu de jolis mensonges, et nous voyons Jimmy en faire un abondant usage.
, Cette histoire philosophique est adroi-V .lent mise en scène et jouée à la perfection.
Film controle de
Rue Neuve, (>S, Bruxelles
CAMOUFLAGES
Drame Scandinave, film russe, grand film japonais, autrichien, que de fois n êtes-vous pas entrés dans un cinéma dont les affiches extérieures vous promettaient un spectacle intéressant, un film de provenance étrangère — mais jamais allemande — et combien de fois avez-vous vu se dérouler à vos yeux un drame banal, une comédie fade d’origine germanique? Mais pourquoi cette transformation? Pourquoi ce camouflage Peut-être les loueurs éprouvent-ils une certaine honte à présenter un film provenant d’un pays ennemi; peut-être, par contre, craignent-ils qu’un foyer patriotique encore à (( at latent dans l’âme du public ne se ravive subitement que le film soit boycotté.
Non! Il ne doit pas être question de patriotisme! Il n’y a pçs lieu de camoufler un film parce qu’il est allemand; ce qui importe, c’est la valeur réelle d’un film.
En effet, il faut bien l’avouer, l’Allemagne nous a prouvé, par ses dernières productions, qu’elle possède au plus haut degré la perfection technique dans la réalisation. C’est cette perfection que nous devons atteindre; c’est dans le progrès de 1 art cinématographique allemand que nous devons trouver certains facteurs indispensables à la production nationale des films, de même que nous emprunterons au film français son scénario, ses artistes, et au film américain, ses mises en scène, sa photographie.
«Le Cabinet du Docteur Caligari» et d’autres films encore: « Nosferatu le
Vampire », « Inri », que nous verrons bientôt, marquent un réel progrès qu’il est nécessaire de connaître.
Nous voulons, nous devons voir les bons films allemands; et cela sans aucune fausse-honte, sans crainte d’être taxés d’antipatriotisme, car l’art est universel, internaitonal, et les films qui pourraient nous être utiles pour nos propres réalisations ne peuvent être ignorés.
Mais, ce ne sont pas toujours les bons films allemands dont la provenance est ainsi camouflée; d’innombrables bandes d’intérêt à peu près nul, des films de second ordre, et achetés en Allemagne en raison de leur prix modique inondent not marché cinématographique, et ce sont ces films surtout que l’on voudrait faire passer pour des productions d’un pays ami. Ce cont ces films-là que nous ne voulons pas voir; ils ne présentent aucun intérêt pour nous et ne peuvent que faire du tort à la renommée du pays auquel on les attribue!
Et pourquoi voyons-nous aussi un autre camouflage, celui des titres?
A tout instant, un film venant de France, d’Amérique ou d’ailleurs est présenté en Belgique sous un titre différent de celui qu’il portait en son pays d origine; et ce titre, bien entendu, adopte une tournure qui fait croire aux tendances pornographiques du di- film.
Ce procédé, qui a pour résultat certam une affluence de spectateurs, est tout à fait malhonnête; c’est une fraude vulgaire qui cause un grand préjudice à la renommée de la corporation cinématographique.
Et c’est cela que nous ne pouvons admettre. Raoul DANOT
FILM-REVUE
Variations sur la censure
OUS aurons à Bruxelles une exposition du cinéma; Paris vient d’avoir la sienne.
Ces manifestations de l’énergie industrielle des entreprises de l’écran provoquent des discussions utiles sur bien des points.
M. Adrien Bruneau disait récemment que le cinéma apprend à voir mieux et plus vite que la réalité parce qu’il isole et répète. Il est donc incontestablement un auxiliaire intéressant de l’enseignement. Et nous n’entendons pas par là isoler dans un cadre spécial les films instructifs, les documentaires ou les productions purement historiques.
Certes, il y a des films immoraux et dangereux, et le législateur a raison de les soustraire à la vue de la jeunesse. Il ne s’agit pas de savoir ici si cette mesure est également appliquée aux autres manifestations, plus anciennes de la pensée humaine, telles le roman, le théâtre ou le dessin. Nous nous en tenons strictement au cinéma, puisque lui seul connaît en ce siècle de progrès, l’honneur de se voir attribuer une certaine force d’influence sur les cerveaux juvéniles.
Une plume plus méchante que la mienne en conclurait que cette exclusivité n’est pas à l’honneur de la littérature et des autres arts.
Le grand mal attribué au cinéma est qu’il inciterait à l’imitation de scènes imaginaires présentées par l’écran.
Ce reproche n’a jamais été fait à la Bible, qui pourtant fourmille d’exemples d’actes violents, inspirés même par le Très-Haut.
Tout le monde connaît la terrible histoire de Samson et de la mâchoire d’âne et cependant, jamais loueur ne s’en est inspiré pour aller à la commission de contrôle arracher la mâchoire de l’un des censeurs pour en assommer tous les autres...
A ce sujet, M. G. Dureau donne, dans le Cinéopse, le résultat d’une curieuse enquête. Il y a quelque temps, deux médecins firent une communication sur des faits singuliers qui s’était passés dans le
même hôpital, et dans la même semaine. Trois personnes s’étaient présentées, venant s’offrir pour une opération de transfusion du sang, mais elles entendaient donner leur sang en totalité. Dans un sentiment altruiste, elles avaient fait le sacrifice de leur vie. Leur dévouement ne fut pas mis à l’épreuve, d’ailleurs, mais comment expliquer ces trois démarches?
Les médecins conclurent que c’étail
« une petit épidémie d’idées mystiques déterminée, chez des débiles, par un spectacle cinématographique auquel ils avaient assisté. Assurément, ils avaient été frappés par une scène qui montrait cet acte d’abnégation.
Or, M. Dureau a relevé avec la plus grande attention les programmes des cinémas dans la période coïncidant avec ces trois visites à l’hôpital, ou les précédant, et aucun film n’avait été donné qui pût inspirer l’offre de se prêter à une expérience médicale. Il appartient aux docteurs qui avaient incriminé le cinéma de chercher une autre explication de cet empressement simultané à servir de sujet à une opération.
Dès lors on comprend mal le parti pris souvent hargneux de certains membres de la commission de contrôle.
Si le seul fait de voir sortir un revol de sa gaine pouvait inciter notre jeunesse à tuer son prochain ou sa prochaine, nous nous trouverions devant de nouvelles générations joliment affaiblies, nous qui en sommes les auteurs!
La plupart des drames de l’écran finissent, comme la plupart des romans, par le châtiment des coupables et le triomphe de la vertu, il est très rare qu’un assassin y soit présenté sous un jour réellement favorable. Nous entendons fort bien que l’on condamne pour la jeunesse les suggestions d’une vengeance longuement préméditée, cruelle et victorieuse; le succès persistant d’une entreprise de vice ou d’escroquerie, etc. Mais combien rares sont les films qui présentent de tels scénarios!
Tous les autres semblent plutôt mon-
FILM-REVUE
trer que si les sentiers de la vertu sont parfois arides aucun chemin du crime ne conduit à la félicité.
II n’est pas admissible qu’on remette entre les mains de moralistes, d’aucuns fort sincères, mais d’autres fortement
Votre Opinion et la Nôtre
Sous cette rubrique, nos lecteurs pourront émettre leur opinion sur tout ce qui concerne le cinéma. Nous mettons à leur disposition une espace de 25 lignes. Cependant les articles que nous jugerions dignes d'un intérêt général seront insérés en entier. Nos collaborateurs occasionnels à cette rubrique doivent toutefois nous faire connaître leurs nom et adresse, mais peuvent signer d’un pseudo.
Ils restent entièrement responsables de leurs articles et la rédaction se réserve le droit d'insertion.
L’ATLANTIDE
Opinion d’une fidèle lectrice. Gisèle Escoffier (à qui nous adressons remerciments directoriaux pour propagande) sur ce film: « Angelo s’est admirablement pénétré de son rôle. Quelle magnifique sérénité sur son visage. J’ai vu le film deux fois avec enthousiasme ». P. Monnot a vu le film coupé. Nous avouons humblement ne pas avoir remarqué cela. SCENARIOS POUR ENFANTS Petit René Poisson s’exerce à écrire des scénarios pour enfants, car il estime que l’on a tort de ne pas faire des oeuvres spécialement réservées à la jeunesse. Les placera-t-il C’est une autre question. CINEMA AU VILLAGE Un ami du cinéma préconise le ciné au village, pour retenir à la campagne les paysans. Bravo, mais qui fournira l’argent nécessaire à l’entreprise? FILMS COMIQUES Rudiez, Elie May blâment les films comiques par trop burlesques, lis préfèrent les fines comédies. Thérèse Masson s’en prend à E. du Bois qui préfère Zigoto à Chaplin. Elle défend l’interprète du « Gosse » et se désole à la pensée qu’il veut abandonner le genre comique. FILMS HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES L’Antoine émet le vœu que l’on dote le ciné belge de beaux films historiques et scientifiques. Elle propose: « Boduognat », « Les Pays Bas Espagnols », a Christophe Colomb ». ET LES VIEUX FILMS Narcisse Berluron veut savoir ce que deviennent les vieux films. On les refond ou on les vend à des forains. Mais nous ne conseillons pas à nos lecteurs d’essayer de les acheter. Ils sont dans un état lamentable, déchirés, rayés. Si nous osons dire, on les use jusqu’à la corde. prévenus, le sort commercial d’une corporation d’honnêtes citoyens qui ne demandent qu’à gagner leur vie et à faire vivre de nombreux autres citoyens de la prospérité de leur commerce. PARAFOX. Aux amis du Film Nous portons à la connaissance des nombreux lecteurs la formation de 1’« Antwerp Ciné Club » qui comme dans de nombreux villes tant en Europe que dans les deux Amériques, groupe les nombreux amis du Film en une société dont les membres participent aux séances qui leurs sont offertes par 1’« Antwerp Ciné Club « et en même temps bénéficie d’une réduction dans de nombreux cinémas dont l’adresse leur sera communiqué ultérieurement. Des conférences leurs seront donnés sur tous ce qui regarde les Films tant sur la mise en scène que sur la prise de vue. Une ou deux fois par an la faculté de visiter un studio leur sera accordé. Durant la visite des causeries seront organisé, en vue de mettre les membres au courant des mystères du filmage. Les conférences et conseils seront donnés par un professionnel du Film. Toutes les correspondances devront être adressées au domicile du Directeur Swee-gers Rodolph, Marché aux Gants, 17, Anvers. Deux timbres à 0,25 devront être join's aux lettres pour la réponse et les frais de correspondances. QUE le père de Bryant Washburn était un pasteur protestant et qu’il tenait beaucoup à voir son fils embrasser la même carrière? QUE Vivian Rich est née en pleine mer? QUE l’héroïne de Pear! White est Jeanne d’Arc? QUE Flora le Breton chausse la plus petite pointure de toutes les étoiles de l’écran? QUE Viola Dana fait elle-même sa propre cuisine? QUE Betty Blythe est une joueuse d’échecs redoutée? QUE William S. Hart est toujours furieux quand il perd au jeu de whist? QUE Mary Carr, l’émouvante interprête de « Maman » est mère d’une demi-douzaine d’enfants? QUE le passe-temps favori de Tom Santschi est le cerf-volant? QUE Dorothy Davonport, la veuve de Wallace Reid, retourne à l’écran?
FÏLM-REVUE
Un Nuage passa...
Comédie dramatique auec
Bebe Daniels et Nita Naldi
Scénario de Lloyd Sheldon D’après un f man Lth Wharton
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48, rue Neuve, 48, BRUXELLES
âLA suite de revers, certaines jeunes filles du meilleur monde, placées sous la dépendance de vagues parents fortunés, sont généralement fort à plaindre de ne pouvoir se tirer d’embarras personnellement. On rencontre souvent une de ces pauvres petites anciennes riches dans les plus chics Grands Magasins de la capitale: Susy de Verdor, orpheline sans ressources, successivement recueillie par de généreux parents aussie riches qu’éloignés. Elégante parvenue, ambitieuse et pas sionnément coquette, Agnès Vauclin a dernnièrement pris la jeune fille sous sa protection. Elles ont comme amie une autre jeune femme de même monde, Hélène Vanderlyn, qui eut la chance
miers mois de vie conjugale, puis allèrent finirent l’année à Vénise au Palais des Vanderlyn, à l’époque du veglione. Là, Nick espérait pouvoir terminer son roman intitulé Un nuage Passa!... C’est là aussi que Susy avait l’impression de vivre un doux rêve d’amour... lorsqu’effectivement un nuage passa sur leur lune de miel!
Expliquer en détail la suite de ce roman d’amour serait en déflorer regrettablement l’intrigue qui mérite de captiver jusqu’au bout à l’écran l'attention du public.
Pour contrarier sa coquette amie Agnès, la belle Hélène, — qui a beaucoup de ressemblance avec son homonyme Troyenne — va s’entendre avec Vauclin pour faire épouser Susy à Nick: ils mettront quelques chèques dans la corbeille de mariage pour faciliter les débuts de ce jeune ménage et s’arrangeront pour leur offir aussi provisoirement la plus écossaise des hospitalités dans leurs différentes villas. Tant pis pour le Marquis Contran de Champanay, à la veille de devenir Duc, à qui Agnès réserve Susy! Après la cérémonie nuptiale Agnès se montra belle joueuse en donnant une somptueuse fête avant les préparatifs du voyage de noce. Ainsi Nick et Susy passèrent heureusement leurs pred’épouser un étranger multimillionnaire, en la compagnie de qui on ne la voit jamais, car son existence n’est qu’un flirt continuel. Dans la demeure des richissimes Vauclin, Agnès règne en souveraine, tandis que Susy ne fait que subsister. Le mari, Alfred Vauclin, est un financier de grande envergure à qui le foyer conjugal semble toujours désert, même et surtout quand sa femme y est. Car Agnès aussi flirte à outrance avec Nicolas Dambière, romancier sous le pseudonyme de Nick qui a pu conserver son indépendance, bien que ses revenus mensuels fussent diminués de trop de papiers refusés par les éditeurs. C’est d’ailleurs Susy que Nick choisirait pour femme si la romanesque jeune fille n’avait pas peur de la misère.
FILM-REVUE
BURIDAN
LE HÉROS DE
LA TOUR DE NESLE
d’après le roman de Michel ZEVACO Epopée d’Amour et de Combats en 6 Epoques (Editions J. Tallandier) Cinématographie et Reconstitution historique de Pierre MARODON
Résumé des deux premières époques
|î EHAN Buridan et sa fiancée quittent la chapelle. Dans le cortège, Marguerite de Bourgogne, reine de France, du haut de son char, a appelé Stragildo, l’exécuteur aveugle de ses désirs les plus secrets, et lui a donné l’or-
Buridan, ainsi que Gautier et Philippe d’Aulnay, ont été convoqués au rendez-vous.
Marguerite et ses deux soeurs courent à la Tour de Nesle, lieu du rendezvous.
Les deux frères sont arrêtés et jetés dans la Seine. Buridan les sauve.
dre de lui amener, le soir même Buridan et ses deux amis à la Tour de Nesle.
Marigny est le père de Myrtille, mais la jeune fille l’ignore. Myrtille est arrêtée par Valois.
Une scène terrible éclate entre Marigny et Valois.
Lancelot raconte qu’il a été jadis au service de Charles de Valois, qui allait épouser Anne de Damans, dont il avait eu un enfant. Marguerite de Bourgogne avait poignardé Anne de Dramans et avait donné à Lancelot l’ordre de noyer l’enfant. Lancelot n’avait pas obéi.
FILM AUBERT - BRUXELLES
FILM-REVUE
Notes d’un profane
Ils Jouent au film censuré!
Quand deux Belges se rencontrent, ils commencent par aller prendre un verre. Le Belge a toujours soif. Comme Panurge, il dort salé. Puis, le verre pris, ils cherchent le moyen le plus efficace de contourner, d’éluder une loi, ne fût-ce que pour ennuyer le législateur. 11 en est ainsi de la loi sur les jeux, de la loi sur l’alcool, de la loi sur la journée de huit heures, il en est ainsi de la loi qui exclut les enfants qui n’ont pas seize ans de certaines séances cinématographiques. Je ne suis pas sans savoir que la police veille; que les infractions sont presque impossible. Seulement l’interdiction des films prétendument dangeureux pour la prime jeunesse a produit un effet assez inattendu, dont je vais vous narrer les péripéties d’une plume dirigente.
Il va de là que, pour les gosses, les films qu’ils ne peuvent voir ont l’irrésistible attrait du mystère. Si ces jeunes curieux pouvaient les voir se dérouler, ou bien ils ne comprendraient pas, ou bien ce que l’on trouve dangeureux passerait inaperçu. Maintenant dans telle ville que je sais, il s’est passé ceci: des enfants se sont procuré le scénario d’un film non contrôlé par la censure, ils sont aller voir les photographies à l’entrée du cinéma et ils les ont étudiées. Ils ont fait une reconstruction quasi complète de l’intrigue, puis, ils ont joué le film chez eux, s’improvisant acteurs et actrices dans un grenier faisant office de studio. « Dans un grenier qu’on est bien à 15 ans! » comme on chantait, à peu près, jadis.
Si ce divertissement se généralise, l’espoir du pays ne s’amusera plus à jouer Colin-Maillard, saut-de-mouton, à l’escarpolette et au knotabos, au diabolo et au cerf-volant. Même l’enkytolé et la main chaude leur sembleront bien vieux jeu. Par bribes et morceaux, ils apprendront ce qui se passe sur l’écran où sont projetées les histoires destinées aux grands, ils en parleront entre eux, ils feront des expériences de métaphysique
comparée sur la nature desquelles je n’insiste point.
Les conséquences? Vous les devinez. Chez les gosses susdits, qui, donc, ont reconstitué chez eux un film interdit aux enfants, il s’est passé une chose assurément inattendue: une des petites filles, âgée de quatorze ans, a porté la repopu lation à l’ordre du jour, — ou plutôt à l’ordre de la nuit — avec la collaboration d’un gamin de quatorze ans et demi. La mère et l’enfant se portent bien. Quant au père, il peut se glorifier d’être le plus jeune papa de France et de Navarre. On peut dire, de ces gosses, qu’ils ont perdu leur vertu, mais pas leur temps.
Eh bien, voyez comment sont fait nos lois. Le jeune papa, n’ayant pas quinze ans, n’ayant donc pas encore de carte d’identité, doit avoir éprouvé une certaine gêne en faisant la déclaration de naissance de son rejeton: il a dû avouer, à l’employé de l’état-civil, que légalement il n’avait pas encore d’individualité, et il venait d’en créer une! Devant la loi, il est encore un enfant, comme celui dont il est le père. Et, vous allez voir: lorsque le jeune père et mère
auront atteint l’âge de seize ans, et pourront donc assister à la représentation d’un film non censuré, ils seront les premiers à s’écrier:
— Et c’est tout? Ah, zut! On avait
cru que ce serait plus croustillant. Tout
ce qu’on nous montre là, il y a un petit moment qu’on le sait!
Par la loi qui interdit l’entrée des cinémas, pour certains films, aux enfants de moins de seize ans, on a éveillé leur cüriosité.Le théâtre de personnes en âge de ne plus faire de bêtises est devenu la porte derrière laquelle il se passe quelque chose. Et lorsqu’arrive le jour de gloire fixé par notre chaste gouvernement, le jour où ils auront seize ans, comme Manon où, brusquement la loi leur confère le droit de savoir de quoi il retourne, ils assiégeront les cinémas, par simple curiosité, et pour voir si 1 on n a pas trop émancipé les « vieux ». G. P.
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VIRGINIA VALLI
LE VEILLEUR OU RAIL
Du haut de son poste, l’aiguilleur veille sur les rails qui s’entrecroisent il tient dans sa main la vie de milliers d’êtres.
Le poste d’aiguillage de Noyo était un des plus importants du district. De minuit à midi, David Taylor, l’aiguilleur-chef veillait, remplacé pendant les douze heures suivantes par son aide, l’oncle Billy.
Les heures de garde passées, David
der son mari à ne plus louer la « chambre d amis ». Mais David lui expliquait la nécessité de prendre un pensionnaire, afin que de petits revenus supplémentaires leur permissent de se rendre entièrement propriétaire de leur maison, et Saly s’inclina devant la nécessité: le soir-même, Joe Stamich arriva au poste et accepta leur hospitalité.
La plus heureuse de cette intrusion fut Gertrude. Une coquetterie effrénée la
5cenefrom"THE SIGNAL TOWER S+amn£VlRGINIA, VALU, Supposed by WALLACE BEERY and ROCKUFFE FELLOWES
se hâtait vers sa maison où l’attendaient sa femme Sally, aussi charmante qu’ef-fectueuse, et son fils Sonny, un joli bambin de 4 ans. Justement, ce jour-là, la cousine Gertrude était arrivée de la ville. Par contre, l’oncle Billy venait de recevoir son ordre de retraite, l’ordre portant également que le remplaçant arriverait le soir-même. Le départ de l’oncle Billy attristait la petite famille, mais Sally voulait en profiter pour décipoussait à aguicher Joe, qui répondait à ces avances, tout en marquant une réelle préférence pour Sally. Mais l’âme honnête et droite de la jeune femme éprouvait une vive répugnance pour ces flirts équivoques et d’accord avec son mari, elle renvoya Gertrude dans sa famille.
Un peu effrayée par la présence du singulier aide-aiguilleur, Sally pria David de lui confier une arme. Sonny l’alla
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chercher au poste; son père déchargea le revolver, avant de le lui remettre, mais l’astucieux bambin réussit à subtiliser une cartouche qu'il glissa, sur le chemin du retour, dans le chargeur. Pour tranquiliser sa jeune femme et pour calmer ses propres inquiétudes, David signifia à Joe son congé.
Malgré toutes ces précautions, l’aiguilleur, au haut de son poste avait le coeur serré d’angoisse, ce soir-là. Tout près de lui, le télégraphe scandait ses appels.
Il prit la communication: un accident venait de se produire; une rupture avait séparé la locomotive et son tender du reste d’un train de marchandises; les wagons descendaient à toute allure dans la vallée, et l’express arrivait sur la même
force décuplée de son énergie arrivait à disjoindre les rails, au moment où le train meurtrier se précipitait en trombe dans la vallée. Juste à ce moment l’express arrivait en sons inverse, la voie était hérissée par David, de torches lumineuses et le mécanicien stoppait.
Pendant que l’aiguilleur recevait des félicitations, Sonny accourait grelottant, trempé par la pluie et balbutiant: «Papa, vite, Joe, à la maison, défoncé les portes. » Mais à peine avait-il terminé que Sally elle-même arrivait, échevelée et hagarde. 11 y avait une heure Joe était venu frapper à la porte, devant le mutisme obstiné de la jeune femme, il avait pénétré dans la maison; de chambre en chambre il l’avait poursuivie; pour
Scene fronTHE- SIGNAL TOWER Sbat-rin VIRGINIA VALLI Supported WALLACE: BEE.R.Y and ROCKUFFE., FELLOWES
voie; dans quelques instants un choc épouvantable allait se produire. Une angoisse folle s’empara de l’aiguilleur, et, conscient de sa lourde responsabilité, il prit rapidement la décision de précipiter au fond du ravin le train dangeureux. Dans la nuit, sous la tempête, avec une hâte inouie, David déboulonnait les rails, il se déchirait les mains; mais toute sa
l’effrayer, elle avait saisi le revolver qu’elle croyait déchargé; mais en le braquant sur lui, le coup était parti et Joe était tombé, frappé au cœur.
Et Sonny, d'un air piteux, avoua le vol d’une «artouche afin de pouvoir viser « comme papa », et la joie du danger évité les serra davantage l’un contre l’autre.
UNIVERSAL FILM 28, rue St. Michel 28,
Bruxelles
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OPINION PUBLIQUE
lifr
Comme on lui demandait pourquoi et comment il avait conçu OPINION PUBLIQUE, Charlie Chaplin s’exprima en ces termes:
« Je n’ai transporté cette histoire à l’écran qu’afin de pouvoir exprimer la beauté de la vie, condenser ces minutes d’intense émotion et arriver à distraire le public. Après tout, que cherche-t-on dans la vie, si ce n’est la beauté, beauté de la joie, beauté des larmes! La beauté existe en tout dans le bien comme dans le mal, mais seuls les artistes et les poètes savent l’y retrouver. Un tableau représentant un naufrage en mer, un autre un Saint-Georges et le dragon, nous semblent, quant au fond, terrifiant, mais nous transportent au point de vue dessin et architecture. L’analyse du sujet glace le coeur, le sens artistique illumine l’âme de beauté.
» Le but du cinéma est de nous transporter du monde dans lequel nous vivons dans le royaume de la beauté. Ce but ne peut être atteint qu’en côtoyant de très près la vérité. Plus nous sommes instruits plus nous connaissons la vie, plus nous avons besoin de vérité. Pour distraire le public, il faut le convaincre
de réalisme. Dans « Opinion Publique », j’ai fait mon possible pour faire vivre mon histoire. Donner de la vie non seulement à des héros et à des traîtres, mais à des êtres humains, hommes et femmes agissant avec toutes les passions que Dieu leur a données.
» Mon seul but a été: distraire le public. Mais, si un peu de morale s’est infiltrée dans mon roman, cette morale n’est là que pour prêcher à ceux qui ont été désillusionnés une meilleure compréhension et un peu de tolérance... 11 est si facile de condamner! Si difficile de comprendre et de pardonner, nous sommes tous conduits par la destinée, mais, qu’est-ce la Destinée? Je ne sais.
>> Si j’insiste sur le point que la vérité a été mon guide dans ma dernière production, c'est que j’ai traité la composition et la technique de façon tout à fait différente de ce qui a été fait jusqu’ici.
» J’ai remarqué que dans les moments d’émotion intense, les femmes comme les hommes, essaient toujours de cacher leurs vrais sentiments plutôt que de les exprimer. C’est cette méthode que j’ai suivie, dans mon désir d’être aussi réaliste que possible. »
A votre service
1° Notre « Boite aux Lettres » est gratuite. 2° Il est répondu à trois questions par semaine.
3° Posez Vos questions séparément et nu-mérotez-les.
4° N’avons pas besoin de connaître votre nom ni adresse: signez d’un pseudo.
AURORE. — 1°) Ce produit n est pas encore connu ici.
2°) On bouche alors l’ouverture avec un peu de cire blanche durder.
N. B. — Ces réponses plaisent « l’Académie de Beauté », quoi?
MI LENK A. — J. Barney Sherry est né en 1865; ne connaît que l’Anglais; marié à Jenny Ringham: adresse: c/o 6015 Hollywood Boulvard, Hollywood (Cal.) Ü. S. A.
JENNY. — 1 °) Vous pourriez vous adresser à la « Grande Librairie » (Anct. Fôrst) rue des Tanneurs. E/V.
2°) Pour devenir artiste de cinéma il faut avoir, en premier lieu, une forte chance, puis être photogénique et en dernier lieu avoir du talent.
DENTOR. — 1°) Bet'y Compson vous enverra gratuitement sa photo; adresse: c/o Paramount Pictures, 6284, Selma Avenue, Hollywood (Cal.)
2°) Paul Bernard, adresse: p/a, 3. rue de
Rocroy, Paris.
MARCEL. — 1°) Eileen Percy, est née à Belfast en 1898; mariée à Ulrich Busch; adresse: c/s Fox Studios. 1401 Western Avenue, Los Angeles (Cal.) U. S. A.
2°) Réginald Denny, adresse: Universal Studios, Universal City (Cal.) U. S. A.
3°) Gladys Walton, adresse: 456 South Western Avenue, Les Angeles (Cal.) U. S. A.
N. B. — Envoient tous gratuitement leur photo.
ROSIT A. — 1°) C’est un projet insensé; on meurt de faim aux Etats Unis comme en France et les studios de Hollywood sont assaillis pour
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une jambe de pauvre diable qui courent le cachet.
2°) René Lorsay est mort; il faisait un petit rôle de 1« Atlantide ».
3°) Sandra Milowanoff, Georges Biscot, Fernand Hermann et Ed iMathé ne jouent plus ensemble.
QUERIDO. — Genica Missirio vient de tou:ner dans « Le Cavalier Fantôme ». Comment pouvez-vous-supposer qu’un artiste, vu de l’écran, ait un défaut de langue?
QUIEU SALIE? — 1°) Le soussigné a quatre-vingt-dix neuf ans, et travaille au moyen de iriples, lunettes; vous voilà fixé!
2°) Approximativement: 1’« Atlantide » et « Robin des Bois » (3.500 m.); les Opprimés (3.000 m-).
3°) « Le Crime d’une Sainte » distribution:
Corvel (Gaston Jacquet); Robert Desroches (La-grenée); Florimond (Pienre Stephen); Kernadee (Armand Han ernie); Mme de Kernadee (Céline James); Berthe (Mireille Yvan).
PICKE ORD-TOOL. — î°) Jack Pickford est veuf d’Olive Thomas; il s’est remarié le 30 juillet 1922 avec Marilyn Miller à 2 heures 30 de l’après midi par l’office du Rev. Neal Dodd en l’Eglise « Church around the Corner » à Hollywood. Le témoin de Marilyn était sa soeur Mrs. John Steel Sweeney; celui de Jack était Victor Herman.
2°) Harry Philbin, la talentueuse artiste de « Cheveaux de Bois » est âgée de 19 ans.
3°) Gennica Missirio es: Roumain et âgé de 30 ans environ.
TOMMY. — 1°) Shirley Mason est venue de S. Bernard Durmin.iq; elle ne s’est pas encore remariée.
2°) Fernand Hermann est veuf de la cantatrice Angèle Grill, décédée en octobre 1921.
3°)Walter Hiers s’est marié en 1923 avec Miss Adah Mac William; son épouse est une personne très svelte; lui ne pèse que 125 kgr.
AMOUREUSE. — 1°) Wanda Hawley, mariée en 1916 à Allen Burton, s’en est divorcée en 1923 parce qu’il vivait aux frais de Wamda, et qu’il ne voulait pas travailler.
2°) Charley Chaplin, adresse: A’hlétic Club. Les Angeles (Cal.) U. S. A.
3°) Genevieve irélix, adresse: 35, rue du Simplon, Paris.
N. B. — Aux questions nous parvenues après le Dimanche sera répondu dans le prochain numéro.
AS-TICOT. — Viola Dana est née à Brooklyn New-York (U. S. A. le 28 juin 1898; dès l’âge de 16 ans elle était déjà venue de John Collins; encore toujours célibataire; est la sœur de Shirley Mason et Edna Flugiruth; son véritable nom est Viola Flugruth; elle a des cheveux bruns et yeux verdâtres; mesure 1.48 m. et pèse 100 livres; adresse: 7070 Franklin Avenue, Los Angeles (Cal.) U. S. A.
GEO-GEO — Priscilla Dean est née à New-York (U. S. A.) en 1896; mariée à son partenaire de la « Vierge de Stamboul » Wheeler Oak-man; pas d’enfants; est américaine; cheveux et yeux bruns; mesure i .63 m.; adresse: c/o 6015 Hollywood Boulvard, Hollywood (Cal.) U. S. A.
N. B. — Nous avons beaucoup de raison pour croire que vous n êtes pas inconnu jdu précédent et vice-versa, pas vrai?
CLEOPATRE. — Norman Kerry ne possède que l’Anglais. Marié, mais d’après les dernières nouvelles en instance de divorce; adresse: Universal Studios, Universal C:ty (Cal.) U. S. A.
2°) Herbert Rawlinson, adresse: 1735 Highland Avenue, Hollywood (Cal.) U. S. A.
3°) Lila Lee, adresse: Lasky Studios, Vine Street, Hollywood (Cal.) U. S. A.
N. B. — Il n’est répondu qu’à trois questions par semaine.
CONSTANT STEVENS Jr. — 1°) Herbert Rawlinson, voyez adresse réponse N° 2 à « Java ».
2°) Elaine Hammerstein, adresse: c/o Selznich Pictures Fort Lee, New-Jersey, U. S. A.
3°) Tom Mix. adresse: 5841 Carlton Way, Hollywood (Cal.) U. S. A.
SANE GRAY. — Les scènes dont vous nous parlez Madame, n’ont pas besoin d’être décrites. Nous ne voyons pas que cela puisse rendre un grand service.
ADELQUI. — 1 ) Il faut croire que votre idée n’est pas populaire, puisque le film dont vous parlez a tté sifflé lors de la présentation.
2) Ecrivez à Léon Mathot si, vous voulez, mais il ne répondra pas; il est marié.
3) Agnès Souret était d’ailleurs une mauvaise artiste; elle a renoncé à l’art muet.
DERINA. — 1 ) Sandra Milowanoff est mariée à G. de Meck; ils ont une petite fille.
2) On n’est pas nécessairement de l’ancien siècle parce qu’on veut empêcher les enfants de faire des bêtises.
3) I! est parfois délicat de demander ces renseignements. Au fond, c’est un peu puéril.
NOCTURNE. — 1) Signoret, « Le Rêve », «Le Père Gorid», « Roger la Honte ».
2) Petite amie, vous vous énervez trop et prenez les choses au tragique. Tout a un temps, vous vous lasserez peut-être de vouloir faire du ciné. Ne maudissez pas votre maman qui veut votre bien. Vous pouvez écrire au metteur en scène en question, mais il ne vous répondra pas.
3) Marjorie Daw est née dans le Colorado aur Etats Unis en 1902, de son véritable nom Margaret House.
VESUVE. — 1) La première séance de cinéma date de Noël 1895.
2) On tourna réellement «La Terre du Diable» dans le cratère de votre_ pseudo.
31 Croyez-vous réellement que cette soi-disant école de cinéma serve à pratiquer la traite des blanches? Nous savons bien qu’un des directeurs est un trafiquant, mais nous ne pouvons croire que la police le laisserait faire.
NEMO
N. B. — Aux questions nous parvenues après le dimanche, sera répondu dans le prochain numéro.
Echos
L’ARRIVISTE — La présentation de « l’Arriviste », qui a eu lieu à l’Aubert-Palace à Paris, a été un véritable triomphe. La réalisation cinématographique du roman de Félicien Champsaur est admirable en tous points. C’est un film Français de grand style, à la mise en scène luxueuse, à la photo admirable, à l’interprétation magistrale. C’est en un mo; un film excessivement public et très commercial.
Office Général Cinématographique: Place de Brouckère, 22, Bruxelles
lmp, Excelsior, s.a. — Anvers
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TJno scène dir film sensationnel
CHU-CHIN-CHOW
avec la célèbre artiste BETTY BLYTHE dans le rôle principal