Bron: FelixArchief nr. 1968#904
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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA
Le Filon
Le jeune agent de change J. Preston Humphrey (Jimmy) a trouvé au lendemain d’un copieux banquet, ces mots fatidiques:
« Achetez des Pétrogrosse », inscrits sur le devant de sa chemise. Il se rappelle que ce « tuyau » lui a été donné au cours de la fête par un certain Brooks, ennemi mortel de son futur beau-père, le milliardaire John Thorn-dyke.
Barbara Thorndyke parvient à convaincre son papa que ce tuyau permettra à Jimmy de faire fortune et de gagner le million imposé par le milliardaire pour son consentement au mariage.
A peine Preston Humphrey a-t-il acheté ses dix mille Pétrogrosse que celles-ci subissent une baisse vertigineuse. Et Thorndyke, croyant à une ruse de son ennemi Brooks dont Jimmy se serait fait le complice, somme ce dernier de lui rembourser les cent mille dollars prêtés, endéans les vingt-quatre heures, faute de quoi il le fera arrêter pour escroquerie!
Les amoureux consultent un excellent ami, M. Georges Bossart, avocat, qui conseille à Jimmy de « faire le mort ». Il ira déposer son chapeau au bord de la rivière, y laissera un couteau ensanglanté, et fabriquera les « traces » d’une lutte désespérée.
Il viendra les retrouver ensuite à la maison de campagne nouvellement achetée par le père Thorndyke.
La nuit suivante, Jimmy poursuit ces instructions à la lettre. Malheureusement, au moment où il va quitter «lés lieux du crime» il est surpris par des malandrins qui le dépouillent de tout ce qu’il possède, habits compris, -et ne lui laissent que les effets loqueteux de l'un d'eux.
Lorsqu’il sê présente ainsi aux portes de la maison de campagne de M. Thorndyke, le maître d’hôtel, qui ne lé connaît pas, le renvoie, et finit par le faire arrêter comme vagabond.
PROGRAMME du 14 au 18 SEPTEMBRE
1. Pologne....Cirv. Uribiqi
(ouverture)
2. Le Beau Voyage B\°n
Voyage en avion de Paris en Afrique par Abel Gance
• LE FILON
comédie vaudeville
interprétée par
G AI{ ET H HUGHES
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Pendant la Pause
Récital de l’Orgue
PROGRAMMA van 14 tot 18 SEPTEMBER
1. Polen
Cirv. Uribini X
(openingstuk)
e Schoone Blauwe Reis I
Vliegtocht van Frankrijk tot Afrika door Abel Gance
Een Buitenkansje
BLIJSPEL
vertolk door
GAIiETH HUGHES
Tijdens de Poos
Recitaal voor Orgel
SemeL
*e prochaine
LE CHEMIN D’UN H0MME
d'après le célèbre roman “ The way of a Man ” de Emerson Hough, auteur * de “ La Caravane vers l’Ouest " et interprété par Harold Miller et Aliéné Rey.
Prochainement le film sensationnel
Broad w a y!
Le sheriff vient de recevoir des détails sur l’assassinat de J. Preston Humphrey, et notamment copie des empreintes digitales relevées sur l’arme du crime. Pris de soupçons, il relève les empreintes digitales de son prisonnier. Plus de doutes! Il tient l’assassin!
Mlle Thorndyke et G. Rossart, qui viennent chez le sheriff pour expliquer la chose, ne parviennent pas à le convaincre et finissent même par se faire arrêter comme complices du crime.
Après bien des péripéties, grâce à l’intervention énergique du père Thorndyke en personne, les amoureux sortent vainqueurs sur toute la ligne, car entretemps les Pétrogrosse sont à la hausse dans des proportions formidables et Jimmy a gagné son million.
% Een Buitenkansje ê
Om met zijn beminde Barbara te kunnen trouwen, moet de jonge wisselagent Preston Humphrey (Jimmy") de voorwaarde, door zijn toekomend schoonvader — de milliar-dair John Thorndyke — gesteld, nakomen, namelijk: een millioen winnen. Deze wil hem echter helpen, en schiet hem'geld voor waarmede onze Preston de zege-aanbren-gende « Petrogrossen » zal koop-en, op aanraden van een zekere Brooks. Deze Brooks is een aartsvijand van Thorndyke. Wanneer de milliardai-r dan ook verneemt dat de « Petrogrossen » dalen o-p schrikwekkende wijze, denkt hij aan een list van Brooks en aanziet Preston als dezes handlanger. Hij eischt zijn geld binnen de 24 uur terug. Ten einde raad zal Jimmy een moord voorwenden. Maar de omstandigheden brengen het zoo ver dat Preston Humphrey aangehouden wordt als moordenaar van Preston Humphrey en dat slechts de energische tusscben-komst van Thorndyk-e hem redden komt. In-tusschen zijn.de «Petrogrossen » zoo omhoog gegaan, dat Jimmy zijn millioen wint
en daarmede ook zijn hartgeliefde Barbara.
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Notre Vedette: Hélène DARLY
Nous avions demandé à la talentueuse interprète de La Maison du Mystère, et de bien d'autres remarquables productions, de nous documenter au sujet de sa vie au studio, de ses créations, de ses goûts, de ses espoirs.
Mme Hélène Darly a bien voulu satisfaire noire curiosité, par l’envoi des renseignements suivants, écrits spécialement par la belle artiste française pour Ciné-Revue. Nous croyons répondre à l’attente de nos lecteurs, en publiant les notes que signe notre vedette de ce jour.
Notre vedette dans La Maison du Mystère
Comme vous voyez, c’est donc petit à petit, lentement, -mais sûrement, que cette vocation m’est venue, que j’ai compris aimé cet art... En moi, une idée fixe devenait. de plus en plus obsédante... « Faire du cinéma, interpréter de beaux rôles et peut-être, qui -sait, moi aussi devenir un jour une vedette de cinéma?... Pourquoi pas...? ».
, Ce qui, tout d’abord, m’a fait aimer le cinéma?... -Gomment j’y suis venue?... Mon Dieu... j’avais la vocation, voilà tout.
Lorsque j’étais petite fille, je liai aimé tout, de suite... pensez donc, il était la récompense de ma sagesse et de mon travail d’écolière et il faut croire que j’étais sage et que je travaillais- bien, puisque Foin m-’y conduisait souvent.
J’ai pu voir ainsi, beaucoup de films de toutes nationalités.
Ambitieuse?... Mon Dieu... un peu, mais juste ce qu’il faut, sans exagération, je vous assure. Ce - n'était d’aill-eurs pas ce nom -de vedette qui m’attirait, mais, je vous le répète, le désir de plus en plus impérieux de faire de l’interprétation -en essayant enfin d’extérioriser tout ce que je sentais confusément s’agiter dans mon cerveau de petite fille... Mais comment faire?... Je ne connaissais personne et personne ne me connaissait!...
Le hasard, qui parfois fait bien les choses, me fit rencontrer un journaliste qui me re-
He.ane Darly dans La Maison du Mystère, De g-auche à droite: Francine Mussey, Hélène Darly et Charles V:m<>l.
commanda à un metteur en scène français des plus réputés d’avant-guerre, IM. C. de Morlhon, lequel voulut bien m’aider de ses conseils.' (Ceci se passait en 1917.)
Je débute au cinéma dans un très petit rôle dans « Face à l’Océan », ayant René Leprince' comme metteur en scène; ce film a été édité par la maison Pathé.
Ensuite, je tourne deux petits scénarios comiques avec André Séchan, pour Pathé également; un autre petit rôle dans « La Dette », de Gaston Rondes, pour la Gallo-Film.
Puis ce furent des documentaires' pour Pa-thé-Revue, mais c’est avec M. de Morlhon que j’ai tourné mon premier grand film, que l’Agence Générale Cinématographique a édité soifs le titre de « Fille du Peuple ». J’ai joué dans ce film le rôle de « Berthe Janin », la fille du peuple.
Cette production passait sur les écrans belges il y a deux ans encore; je n’étais pas bien magnifique, mais, aux dires de M. de Morlhon, pour un début cela donnait de l’espoir... Comme j'en avais autant que de volonté, j’ai continué avec acharnement.
Je suis heureuse de pouvoir vous dire que je suis infiniment reconnaissante à M. de Morlhon de l’appui moral qu’il m’a donné sans compter pour mes débuts et de l’énengie avec, laquelle il m’a assuré de sa confiance en mon avenir cinématographique.
Après ce film, ne voulant plus à aucun prix jouer des petits rôles, puisque je pouvais faire
mieux, je reste — comme vous le pensez bien, nous ne sommes pas en Amérique — un assez longtemps sans rien faire!... Je commençais à désespérer, lorsque Robert Saidreau me demanda pour l’interprétation d’un rôle assez important dans « La Nuit de la St-Jean »; je repris mon sourire et toute mon espérance et le résultat n’a pas été trop mauvais.
(Voir suite pagre 77).
Hélène Darly
(Photo Pathé Consortium Cinéma.)
FANTOCHES
Nous n’avons pas encore entretenu nos lecteurs de manière détaillée du talent, de la carrière et du curriculum vitea de Miss Clara Kimball Young; et c’est là une lacune qu’il nous faudra combler d’ici peu, car cette artiste — premier rôle dans «< Fantoches » — a mérité l’attention des cinéplliiles par ses. nombreuses et excellentes créations1: « Ma Femme Officielle », I« Extrémités », «Le Vertige d’une Nuit d’Eté », d’autres encore.
Sait-on d’ailleurs, que la délicieuse étoile eut l’heur d’être présentée à nos souverains, lors de la visite de L.L. iMJM. aux -Garson studios? Ce fait méritait d’être appelé, avant de consacrer maintes colonnes à une production dans laquelle Miss Young remplit ô ravir un difficle rôle de caractère. Il s’agit de « Fantoches », comédie moderne, à laquelle Elliott Dexter, Louise Dresser. Lionel Belmore et. W. Newell ont également piété leur talentueuse collaboration.
Sous le ciel d’Italie, dans les jardins d’un grand restaurant à la mode, la grande cantatrice Lisa Della Robbie, soupait avec ses amis: le duc d.’AlVa, le poète iDiiaz et le compositeur Ruccini.
— Que mon pauvre Gérald doit s’ennuyer, tout seul, si loin de moi, soupira tout à coup Lisa, en songeant à son mari...
Ce soir même, la grande vedette, en représentation à la Scala de Milan, avait interprété le rôle de «Juliette» et c'est peut-être
pour cela que, beaucoup plus que de coutume, elle pensait à «son Gérald». Elle ne put donc s’empêcher de lui envoyer ce petit poulet:
« Oh mon cher Gérald, ces nuits d’argent masquent la tristesse de mes yeux. Hélas, vous êtes si loin de moi... Je- soupe avec le duc. »
Ces quelques derniers mots nous décrivent toute la femme.
Attristée, elle rentra en sa villa où elle trouva une lettre de son «cher» Gérald. A la
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lecture des premières lignes, elle sursauta, car son mari lui écrivait:
« -Le mariage est un sport certes, mais il ne se pratique pas seul. iMme Breston, ma voisine, m’épouserait si vous consentiez à divorcer... »
Et Lisa, qui .courait le monde depuis des années, loin de son mari, fut cette fois effrayée à la pensée d’une rupture définitive. Du coup, elle prit une grande décision, oh fit les malles et quinze jours plus tard, Lisa Della Robbia et toute sa suite, y compris son docteur, sa secrétaire, son cuisinier, son chien, son perroquet et... le duc d’Alva, débarqua à Boston.
des défaites. Lisa sut être tour à tour ingénieuse et fine, tendre, violenté, amoureuse,, adroite et gaffeuse. Son mari en fit autant et tous deux furent ce que nous sommes tous: des Fantoches.
Et, quand après une scène violente, Gérald sut rester plus d’un mois hors de chez lui. Lisa s’étonna chaque jour, qu’il ne revenait pas en enfonçant les portes, comme un maître. Si, railleuse, elle lui demandait si sa future remplaçante ne le ridiculisait jamais, il s’excusait en répondant: « Elle n’a pas assez d’esprit pour cela ».
Et autour de ces Fantoches, dans ce cadre
Et tout cela s’installa avec fracas dans les appartements que Lisa avait délaissés depuis si longtemps. Ce fut une entrée triomphale que Gérald ne sut apprécier à sa juste valeur car il eut une contenance fort empruntée et, bien que la grande vedette retrouva là son fils,'toujours aussi affectueux, elle ne retrouva qu’un « demi-mari ».
Car il faut vous dire que ce « |grand travailleur», qu’était Gérald, avait surtout travaillé à se créer un nouveau foyer et qu’il n’attendait que son divorce pour se remarier avec sa voisine, Mme Breston.
Et c’est ainsi que Lisa, qui aimait son mari et qui était une femme vraiment supérieure, engagea la 'bataille qui devait lui ramener le coeur de son mari.
Nous ne pouvons entrer ici dans les détails de cettç lutte singulière, mais très humaine, car ce serait en amoindrir ou en détruire fout le charme, l’esprit et la profonde philosophie. Disons seulement qu’il y eut des victoires et
de luxe créé par ces mille riens rassemblés par des fantaisies d’artistes, se meuvent d’autres Fantoches: le docteur de Madame, la secrétaire de Madame, le cuisinier de Madame, le chien et le perroquet de Madame... car tou* est pour <+ de Madame. Monsieur se démène tout seul, souvent maladroitement.
Quand la bataille fut terminée et que tout fut arrangé, il eut cependant un dernier sursaut d’énergie lorsque, partant avec sa femme pour une nouvelle lune de miel, celle-ci le pria de se charger de son chien mignon...
— Je t’en prie, s’écria-t-il, pa.s le cabot... ne me force pas à faire ce que j’avais juré de ne plus jamais faire... Ça me prendra' pas,.
Mais « cela » prit tout de même car nul n’a jamais pû résister à une jolie femme. Il prit donc bien gentiment cet «horrible cahot» et; s’en fut avec Madame et toute la suite de Madame...
Fantoches, tous Fantoches, eux... et nous.
Qooooooooopoooooooooôoooooooooo0oo.ooooooeoooooôoooooooooocoooooç
5 Ce que nous verrons
sur l'écran
La Petite Eglise du Coin
QooooooooccooooooooooooooocoooooobooooooooooooeooooooooooooooooooQ
Ignorant encore quelle sera l'appellation française de cette production .des frères Warner, nous en 'traduisîmes simplement le titre original: «the little church around the corner».
La distribution de ce film — dont nous donnerons le synopsis forcément écourté — comprend une dizaine d’artistes de premier plan; il sied surtout de cifer le talent de Claire Windsor et de Kenneth Harlan, chargés respectivement du rôle de Leila Morton, fille de millionnaire, et du jeune pasteur David Graham; puis le célèbre Hobart Bosworth, toujours si sûr de lui, naturel et pourtant d’une puissance d’expression extraordinaire.
Il serait impossible d’exprimer autrement que par l’image animée, l’intérêt qu’offre cette
David Graham, orphelin, dont le père avait été tué dans une mine, s’étant dès son enfance heurté aux difficultés de la vie, était pourtant parvenu à se créer une situation libérale le plaçant au-dessus de la masse; il était entré au séminaire et, après de bonnes études, se voyait nommer pasteur.
Toute sa vie était tendue vers ce seul but: aider les pauvres, alléger la tâche des humbles, faire comprendre aux riches et aux puissants que des réformes sociales s’imposaient. Et ses espoirs s’étaient surtout tournés vers le millionnaire Morton, propriétaire de la mine où avait péri son père; mais l’autoritaire magnat se refusait, malgré les instances du 'jeune ministre des cultes, à améliorer le sort de son personnel.
David avait accepté la chaire de l’église dont Morton était membre; le temple était situé dans le quartier autocratique, et le jeune prêtre éfaiit de par ses fonctions en rapports fréquents avec le propriétaire de la mine, sa fille Leila et leurs familiers.
Bientôt, David sentit en son cœur un vif atbande cinégraphique. On y retrouve un caractère fait d'enthousiasme un peu naïf, de croyance candide en de trop beaux idéal», — exprimé avec conviction par Kenneth Harlan; et, d’autre part, le type du richar<4 sûr de ses droits, insensible aux plaies du peuple qu’il ne daigne panser. Voyons quel est le rôle de ces divers éléments au cours de l’action.
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tacitement pour la gracieuse Leila, et son rêve ôtait que sa flamme fût partagée par l’objet de ses pensées. Mias c’est en vain qu’il lutte contre l’Hypocrisie et le Péché, — l’expérience lui apprend qu’il n’y a rien à tirer de cette aristocratie de l’argent, au cœur sec, et que Leila n’a vu en lui qu’un « béguin », un flirt passager... Désabusé, il reporte sur les humbles les trésors de son cœur incompris.
Il arrive juste à temps pour sauver d’une mort certaine une équipe de mineurs tombés dans une excavation, accident causé par la négligence du maître de la mine, refusant toujours de remédier au défectueux outillage. A la nouvelle de ces faits, les ouvriers indignés jurent de se venger du directeur Morton. Et bientôt l’émeute grande, la vie du millionnaire et des siens est en danger.
Et ce sont, des heures d’angoisse» au cours desquelles cependant David Graham parvient à s’interposer entre les éléments déchaînés et leur maître.
Ici, le film atteint sa note la plus poignante: on ne sait qui l’emportera: du despote détesté hautain ou de ses esclaves salariés. Enfin, un dénouement met fin à la tragédie, dont pourtant nous préférons ne pas dire la teneur, pour ne point diminuer par avance l’intérêt du film.
La distribution de ce film comprend une dizaine d’artistes de premier plan; il sied surtout de citer le talent de Claire Windsor et de
Kenneth Harlan, chargrés respectivement du rôle de Leila Morton, fille de millionnaire, et du jeune pasteur David Graham puis le
célèbre Hobart Bosworth. toujours si sûr de lui, naturel et pourtant d’une puissance à’ P • ... ' 1
pourtant aune puissance d expression extraordinaire.
Point d'orgue.
11 y en a qui voudraient entendre au cinéma tous les bruits... Il y en a, pour faire compensation, qui préféreraient, au moins à certains moments, le silence absolu.
« J’aime entendre, écrit par exemple le critique de 1’ « Echo National », un orchestre comme celui de Marivaux, par exemple (réclame non payée), mais ce que j’aimerais encore mieux, c’est un silence absolu, complet, lors de certains passages de film. Seule, notre pensée se concentrant sur l’impression donnée par le film en comprendrait mieux toutes lesbeautés.
Foin d’un tintamarre excessif, des gémissements du violon, des acpents déchirants de la petite flûte, foin aussi d’une tôle agitée et du frottement d’une brosse métallique sur un tamis. Un beau film peut entièrement se suffire à lui-même, n’en déplaise à ceux qui n’ont pas très bien compris le cinéma.
Aux Famous-Players.
Cecil B. de Mille a signé un nouveau contrat avec « Famous Players » pour toutes ses nouvelles productions. Ce contrat est pour une durée illimitée et, en plus, M. de Mille reprend ses fonctions de directeur général de cette firme, fonctions qu’il avait volontairement abandonnées il y a trois ans.
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J’ai également tourné un film d’aventures avec Joë Hamman comme partenaire et réalisateur; cette fois ce fut un film avec des chevaux, des taureaux et des chutes dangereuses. (Un jo.ur le cheval que je montais, lâchant des quatre pieds, m’a entraîné dans sa chute, tombant sur moi, dans un terrain très dur, ce qui n’arrangeait pas les Choses!) Il y avait aussi dans ce film une scène d’enlisement dans la vase, près du Rhône... Charmant, comme vous voyez, que de péripéties encore... Nous avons été un jour, Hamman et moi, poursuivis par un taureau furieux, alors que nous étions emportés tous deux par le même cheval qui fuyait follement, en ouragan, dans les plaines desséchées de la sauvage Camargue.
Enfin, c’est « la Maison du Mystère » qui, d'après les compliments et les demandes de photos que je reçois journellement, me semble avoir plu beaucoup en Belgique et vous m’en voyez profondément touchée.
Que vous dirai-je de ce film?... Il m’a occupé pendant plus d’un an de la façon la plus agréable, avec un metteur en scène de grand talent, M. Alexandre Vofkoff, des camarades charmants et des directeurs tout à fait aimables.
A la suite de « La Maison du Mystère », un contrat de plusieurs mois me liait encore à la Société des Films Albatros, mais, la maladie très longue de mon metteur en scène m’a empêché d’exécuter les deux films pour lesquels j’étais encore engagée.
Ces deux productions étant remises à une date ultérieure, en attendant leur exécution, j avais repris ma liberté pour aller lohmer un film que, vous venez de voir eh Belgique, « Le Petit Jacques » (rôle de Marthe Rambert), tiré du roman de Jules Claretie, de l’Académie Française et dont la réalisation était confiée à MM. Georges Raulet et Lannes par la Société des Films Phocéa. J’ai tourné ce film avec Marcel Vibert, le protagoniste de nombreux films qui ont eu avec lui beaucoup de succès; vous vous souvenez certainement en Belgique
d锫 Visages voilés... Ames closes... », « Le Grillon du Foyer », « Les Opprimés », etc...
A peine « Le Petit Jacques » était-il terminé, que la Société des Films Albatros me demanda de reprendre notre collaboration et je viens donc de terminer pour le compte de cette Société;« Le Chiffonnier de Paris », tiré de la pièce de F, Piate (qui fut créée à Paris en 1847, sur la scène du théâtre de la Porte Saint-Martin) avec M. Nadejdine comme metteur en scène.
J’espère qu’après ce film je vais pouvoir continuer à faire de mieux en mieux, en travaillant de tout mon cœur et de tout mon courage â mon cher cinématographe qui, en dépit de ce que peuvent en dire ceux qui l’ignorent,, est un art vraiment passionnant. .
Quant à ce que je pense en général du cinématographe, il est infiniment regrettable que les Pouvoirs Publics ne comprennent pas mieux en France les services énormes que ce moyen de propagande pourrait rendre et que l’incurie ou l’indifférence fassent se détourner de lui, ceux qui devraient, au contraire, le défendre jalousement. Et pourtant, quelle industrie admirable!... Que de ressources de bénéfices, le jour — où est-il, mon Dieu? — où les capitalistes comprendront enfin qu’il vaudrait mieux pour eux confier leur argent à des gens dont les compétences et l’honnêteté seraient de sûrs garants, au lieu'de le donner à des gens qui, trop souvent hélas! sont loin de remplir ces conditions essentielles.
Voici, cher Monsieur, le résumé de ma longue (?) carrière et toute ma pensée sur l’art cinématographique et je ne vois plus rien à vous dire, sinon ma grande sympathie pour vous et les aimables lecteurs de «Ciné-Revue».
Hélène DARLY.
*** Nous apprenons que M. Jules Jourdain vient de donner sa démission de président de la Fédération Cinématographique belge; d’accord avec de nombreuses personnes appartenant aux diverses branches de l'industrie cinématographique, il vient de constituer l’Association cinématographique de Belgique, dont la présidence lui a été offerte et qu’il a acceptée. (Communiqué.)
12
Les Demi-Vierges
Gaston Jacquet dans Les Demi- Vierges
III
Maxime de Chante! avait beau se raisonner. Il recevait tous les jours des .lettres anonymes lui contant les amours de Maud et de Julien, lui laissant soupçonner, deviner, imaginer de tels spectacles de volupté, qu’il en hurlait d’angoisse. Il se raisonnait. Il se disait que les lettres anonymes sont la bave des lâches, qu’un homme d’honneur ne devrait pas leur accorder la moindre importance, ne devrait môme pas les lire. Il se disait tout cela. Et il souffrait.
Une noire mélancolie lui envahissait l’âme.
Il souffrait seul.
Ni sa mère, ni sa sœur, les pauvres femmes, il n’aurait pas voulu leur souiller l’imagination par les horribles lettres, ni leur bouleverser le cœur par ses doutes. Il souffrait seul. Et les deux femmes assistaient, impuissantes, à ce drame intime, dont leur sensibilité percevait les échos, mais qu’elles étaient censées ignorer.
Elles n’auraient pu se permettre d’interroger Maxime, le chef de famille.
Elles souffraient donc avec lui. Et Jeanne participait peut-être plus complètement à sa souffrance, parce que le beau visage d’Hector Le Tessier s’associait à ses souvenirs de Paris et que quelque chose d’encore indistinct, d’informulé la reliait à ce jeune homme, ami de
Maxime, et qu’elle sentait honnête et loyal comme son frère.
Or, tandis qu’on souffrait ainsi à Vézeris, on s’inquiétait tout de même un peu à Cham-biais, où Maud s’était retirée avec sa famille n’ayant pas de nouvelles de Paris et ne voi( tant plus en avoir avant le mariage. Que fai- " sait Julien de Suberceaux? Tiendrait-il jusqu’à la fin?
Un matin, un petit bleu était arrivé, portant ces quelques mots:
« Veillez chère amie... je viens de rencontrer au cercle, bien surexcité, un de nos amis, le plus beau de nos amis. Veillez. »
C’était signé: Hector Le Tessier.
Huit jours seulement séparaient Maud de son mariage.
Elle se demandait, avec angoisse, si elle atteindrait ce huitième jour, si la destinée qu’elle s’était efforcée de mener à son gré et qu’elle avait, ma foi! menée avec bonheur jusqu’ici, n’allait pas presque au port briser ses rames et faire chavirer sa vie.
— J’irai jusqu’au bout, se disait-elle, prenant une attitude de défi qui lui était familière.
Au môme instant, à Paris, Julien de Suberceaux, rentré chez lui, après une soirée fiévreuse au cercle, fermait ses yeux sous le/ '' poids d’un sommeil pesant, pendant lequel il répétait:
Gabriel de Gruvone dans Les Demi- Vierges.
MICHEL MATTHYS PIANOS ELÉKÊ, de Pari»
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— Ce mariage ne se fera pas... non, ce mariage ne se fera pas.
Le lendemain matin il se décidait.
Il savait par Hector Le Tessier que Maxime se rendait tous les matins à Chamblais pour le déjeuner.
Il verrait Maxime.
Il le verrait et il lui dirait... ce qu’il fallait dire.
Une fois prise cette décision dramatique, Julien fut plus calme. Il songeait que peut-être il pourrait provoquer Maxime, le tuer en duel, car il le tuerait, étant d'une jolie force à lepée, et surtout possédant cette volonté homicide qui ne peut manquer de donner une upériorité sur l’adversaire.
—- En effet, monsieur. Je ne vois pas à quoi rime votre question.
— Vous allez le voir. Oui, certes, vous allez le voir.
Il avait renoncé à provoquer l’honnête homme qui était devant lui. Un besoin de vérité étreignait à ce moment son âme et aussi le désir, dicté par on ne sait quelle vieille sympathie humaine sans doute, de ne pas permettre cette tromperie q.ue serait le mariage projeté.
Julien, presque à voix basse, dit:
— Monsieur de Cbanitel, n’allez pas à Chamblais.
— Pourquoi?
— Pourquoi? Je ne puis le dire. Mais je
Un délicieux tableau extrait du film te Demi-Vierges.
Le provoquer! Le tuer!
Ces deux mots, il se les répétait sans trêve, tandis que, descendu à la petite gare de Chamblais, il allait çè et là, guettant la venue de Maxime.
Enfin celui-ci parut.
Il vit Julien. Aussitôt surgirent de nouveau à son esprit tous les doutes que lui avaient insinués les mauvaises lettres anonymes, II se dirigea vers de Suberceaux.
— Monsieur, vous m’attendiez?
Julien hésita qn instant. Maxime portait sur son visage grave une telle loyauté, un tel •caractère d’honneur, qu’il .en imposait aux plus indifférents.
— Je suis bien aise de vous rencontrer, monsieur de Chantel, répondit-il. Vous allez sans doute à Chamblais.
vous en prie, n’allez plus à Chamblais. Retournez chez vous.
Maxime écoutait cette voix âpre qui avait un accent de vérité et de persuasion.
— Mais encore? protésta-t-il.
, — Vous ne pouvez épouser Maud de Rouvre. Vous n’avez pas le droit de l’épouser. Elle n'a pas non plus le droit...
— Misérable! hurla Maxime. Vous mentez. Vous êtes un abominable menteur.
Julien détourna d’un geste de défense Maxime qui, se précipitait sur lui.
— Chut! la voici, dit-il.
Maud venait en effet à la rencontre de son fiancé. Elle vit les deux hommes. Elle comprit tout Un instant la pensée de lutter encore lui fouetta son énergie. Puis elle se dit:
« A quoi bon! »
11
Elle s’approcha.
— Qu’est-ce qu’il vous a dit? demanda-t-elle à Maxime.
— Il m’a dit, ou plutôt il allait dire que vous avez été sa maîtresse.
Elle se tourna vers de Suberceaux.
—- Tu as diit cela?
— Maud! Maud! soupira Julien.
Elle le regarda encore, puis d’un geste en coup de fouet elle lui sabra le visage de son ombrelle qui se brisa en deux.
— Lâche! proféra-t-elle. Va-t-en!
Il tremblait. C’était un spectacle épouvantable que cet homme, perdant toute dignité, et s’en allant piteusement sous l'outrage.
Elle le suivit du regard. Puis se tournant vers Maxime:
— Ecoutez, Maxime, dit-elle. Cet homme a menti. Je rfai pas été sa maîtresse. Il m’a aimé, c’est vrai. Je l’ai aimé, moi-même, c’est encore vrai. Mais je n’ai pas été sa maîtresse. Pourtant, je ne veux pas vous retenir. Vous ne pouvez plus avoir en moi toute la confiance qu’il faudrait. Allez. Retournez dans votre pays. Et quand vous penserez à Maud de Rouvre, n’ayez aucune pensée de haine, voulez-vous?
— Je vous le promets, dit-il gravement.
— Adieu!
Et ce fut tout.
Le soir-même, Maud était réinstallée à Paris. Quelques semaines après, on célébrait le mariage dé Jacqueline et de .Luc Lesitrange. Biehtôt Hector Le Tesier épousait Jeanne de, Chan tel.
Et Maud?
Maud était vaincue. Elle avait subi trop longtemps l’influence délitère de ces milieux fiévreux. Elle avait accordé trop d’elle-même aux mœurs dépravés du temps. Elle accepta le petit hôtel que lui offrait le juif Aaron. Et la demi-vierge fut rayée du monde comme il faut. Jean BLAISE.
EN AMERIQUE
Jaydee Williams de Ritz a Tifltention de bâtir un grand cinéma en plein Broadway et’ un autre dans le West iEnd à Londres. Ces deux cinémas ne prendraient que des grands films comme ceux de -Douglas 'Fairbanks et autres semblables, et les garderaient-pendant une longue période... un an par exemple. Il est certain que dans les très grandes villes, un bon super tiendrait l’afftiche aussi longtemps qu’une bonne pièce. Les producteurs seraient heureux de cette mode nouvelle, car pour rentrer dans leurs frais — sans parler de'bénéfices, il leu-r faudrait quelques-unes de ç-e-s salles pendant de longs mois.
La meilleure preuve que les super-super ne font pas la fortune des producteurs, nous la trouvons dans une interview de IMareus Loaw, dans le «Eilm iRai-ly ». Le directeur de la.
« Metro », bien que très optimiste en ce qui concerne les affaires en 1924, avoue très franchement que sa firme ne fera pas cette année de grandis supers. La raison en est bien simple: le public, même le public américain, est las de ces grands spectacles qui ne signifient rien, et qui n'ont plus, pour les yeux, l’attrait du nouveau. Les films costumés sont généralement faux au point de vue historique, écrivains et producteurs ne réussissent que très rarement à les faire « vivre ». et les directeurs de cinémas n’y tiennent guère, parce que les prix sont très élevés et qu’après tout, le public s’en va déçu.
Marcus Lcew prédit une véritable disette de| films qui devra durer de février à avril et pendant laquelle les exploitants devront passer d'anciens -films à succès... (C’est-à-dire, que les grandes organisations n’auront pas, avant, avril, beaucoup de nouvelles productions à offrir, mais il ne faut pas oublier les indépendants, qui, eux. vont pouvoir écouler les stocks-qui encombrent leurs magasins... tout le monde y trouvera son compte.
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