Source: FelixArchief no. 1968#549
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Du roman très populaire de Clifford Seyler, intitulé:
Squibs, est née La Petite Marchande de Fleurs de Piccadilly; dans le rôle principal, Miss Betty Balfour, — une révélation.
Nos lecteurs se souviendront •du thème de cette œuvre délicate et émotionnante, où une honnête jeune fille, vivant dans les quartiers plutôt mal famés de White Chapel, y fait la connaissance du policeman Charles, avec lequel après de passionnantes aventures, elle s’unit pour la vie. Incarnant Lily Hopkins, notre vedette a créé un genre bien à elle qui ira en .s’affirmant et peut atteindre un haut degré de perfection.
Ce n’était cependant pas la première production de la jeune étoile, dont les débuts au théâtre et à l’écran datent des premières années de guerre.
Miss Balfour avait douze ans quand elle parut pour la première fois sur les planches; grâce à Lady Fitz-George qui l’avait remarquée au cours de quelques représentations particulières, l’enfant fut admise à remplir un rôle aux Ambassadeurs de Londres, en T9I4. Il faut croire que les succès remportés devant un auditoire de famille et d’amis n’avait pas * enlevé à la petite Betty ses
qualités de grâce et de naturel, Miss ßetty Balfour, telle qu'elle se présente à l'écran dans deux de ses création», puisque son jeu plut aux spectateurs moins indulgents du théâtre: après son rôle 1917, entr’autres. L'espiègle était devenue une belle de Louvain (en français), il lui fut donné de colla- jeune fille. Son apparition devant les feux de la
borer à des revues, celle du Palace-Théâtre, en rampe fut saluée des vivat. Et l’enthousiasme des
spectateurs fut à son comble quand elle chanta: son triomphe fut tel que les journaux affirmèrent qu'à elle seule était dû le succès de la pièce.
Hélas, une bombe vint arrêter momentanément dans son essor la carrière si prometteuse de notre étoile. Les avions commençaient à survoler Londres, et un projectile lancé de l'un d’eux éclata en blessant Miss Betty Bal-four. « Je fus mise knock-out, non pour dix secondes, mais pour dix longs mois », explique la rieuse artiste quand elle conte ce fait.
Après l’accident de la bombe, et le repos forcé de près d’un an, la carrière de l’actrice s’orienta vers les studios.
Depuis longtemps déjà, notre étoile se sentait attirée vers la lumière aveuglante des sunlights, — et qui de vous, belles lectrices, le lui reprocherait: combien en est-il parmi vous qui voudraient tâcher de conquérir quelque laurier, si mince fût-il, en servant l’art muet. Betty Balfour en cueillit d’emblée une pleine touffe, eh incarnant Sally dans No-thing Else Mathers. Son rôle était celui d’une petite Bécassine, si j’ose dire, mais d’une Bécassine futée, effrontée un peu, sincère et émotive surtout. « Ce rôle, a dit Miss Bal-four, est celui que je préfère. Il est humain et vrai, sentimental quelquefois et quelquefois drôle, triste et gai comme la vie elle-même. Je m’y suis appliquée à serrer de près l’humble et quotidienne réalité et j’espère y être parvenue. »
Certes, le but de la jolie actrice fut atteint, et ce premier. film lui ouvrit la voie vers de nouyeaux succès.
Lily Hopkins et Charles, le po.' «man, dans La Petite Marchande de ri: urs de Piccadilly.
M. Penson lui ayant proposé de tourner le rôle principal de Mary Find the Gold, elle accepta d’emblée: ce rôle en contraste parfait avec le précédent est d’une venue rigide, sans une note d’humour. La jeune étoile le soutint, et ce lui fut une excellente école de perfectionnement pour ses productions suivantes. Parmi celles-ci,/.« Petite Marchande de fleurs de Piccadilly veut qu’on s’y arrête parce que les éloges que nous donnons à l’actrice ne peuvent être que confirmés par nos lecteurs. Ce film a, en effet, passé sur les écrans belges, et chacun se souvient de cette comédie dramatique, toute farcie d’aventures, et frappée au coin d’une note d’émotion et de fraîcheur, semblable en cela aux plus populaires créations de Mary Pyckford.
Non que l’on puisse accuser Miss Betty Balfour d’avoir jamais plagié The world's sweat hart: elle est trop diverse pour mériter une telle appréciation; d’ailleurs pour peu nombreuses que soient ses créations, déjà il s’en dégage un type original et personnel, fait de grâce, de gaucherie voulue, parfois de grimacerie cocasSe. Dans Son Vieux Papa, dernière production de la jeune actrice, ces qualités se vérifient une fois ’de plus, en même temps que l’on perçoit l’effort que doit faire la protagoniste de rôles si divergents; du moins, cette souplesse d’attitudes et cette maîtrise de soi sont-elles garantes d’une longue et glorieuse carrière.
MARNIX.
Betty, une petite Bécassine effrontée!
ifetty Balfour, cordon bleu.
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I - VEDETTES ALLEMANDES - j
oooocoooooooooeoooooooooooooooçooooeooeo
de « Kinos », échelonnés dans la Graf Adolfstrasse, la Kölligs Allee et la Stadow Strasse, qui sont les artères les plus animées de cette cité cosmopolite. Les affiches criardes annoncent les dernières créations, où les Gretchen courent admirer leurs vedettes favorites: Hen-ny Porten, Lotte Neuman, Asta Nielsen et les autres. Très peu de films français. Les bandes américaines composent la majorité des productions importées. Nous avons pu remarquer, toutefois, lé succès de certains films sortant des studios de nos voisins du Sud, notamment le « Fils du Flibustier ».
Les salles elles-mêmes sont conçues dans le « style munichois » le plus pur; leurs ornements sont lourds et massifs.
Quant au prix d’entrée, il varie, comme on l’imagine, suivant le cours du dollar, c’est-à-dire qu’il monte sans cesse. Actuellement, il va de deux cent mille à cinq cent mille marks. Mais ne poussez pas de hauts cris: ça fait, à peine, de cinquante centimes à deux francs belges. Pour les Allemands, toutefois, c’est
MIA MAY
Dusseldorf, septembre 1923.
C’est un phénomène souvent constaté, et dont nous avons pu faire la preuve, en Belgique, sous l’occupation allemande, qu’au plus fort des époques troublées et difficiles, nous cherchons par tous les moyens une diversion au malheur des temps. C’est alors'que la mode s’émancipe, que les mœurs se relâchent et que, pour le commun des mortels, les spectacles théâtraux et autres connaissent leurs plus grands succès. Est-ce .à un tel état d'esprit qu’il faut attribuer la vôgue actuelle du ciné en Allemagne, non seulement à Berlin et dans les autres grandes villes du Reich, mais ici, en plein pays occupé? Les cinémas résistent aux assauts multipliés de la vie chère, dont il est inutile de dire les proportions gigantesques. Ils ont même fait la sourde oreille lorsque, à diverses reprises, pour marquer les phases principales de la résistance passive, le gouvernement d'empire a ordonné la fermeture pour vingt-quatre heures, de tous les lieux de plaisir.
A Dusseldorf, le « Paris rhénan », où se sont dépensées, de tout temps, les fortunes gagnées dans la Ruhr, il y a un grand nombre
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énorme, ce qui n'empêche pas les « Luchts-piele » d’être bondés chaque soir. A l’intérieur, très peu de poilus. Ceux que l’on rencontre dans ces endroits suivent d’un œil indifférent le spectacle qu’ils offrent à... leurs conquêtes rhénanes. Que voulez-vous? Le film allemand souffre, comme les autres, de l’abus des sous-titres. Et comme les sous-titres ne sont pas traduits, il est malaisé de suivre l’action. Il faudra du temps encore pour que l’art muet serve de langue internationale...
Nous faisions allusion, il y a un instant, aux vedettes favorites du public allemand. Celles-ci, à part Henny Porten et Asta Nielsen, dont la réputation était mondiale avant la guerre, sont encore assez peu connues en Belgique. Mais elles le seront de plus en plus, par suite de l’importation, accrue chaque jour, de films tournés dans les studios de Munich et de Berlin.
__ Pour les amateurs d’outre-Rhin (les meilleurs juges en la matière) Henny Porten réalise le type le plus parfait de la femme allemande. Cheveux blonds, yeux sombres, visage régulier, elle est très photogénique. Ajoutons qu’elle se prête à tous les rôles, passant avec aisance du drame à la comédie, réalisant tour à tour l’Allemande d’autrefois et celle d’aujourd’hui. Les films comiques qu’elle interprète auraient néanmoins peu de chance de rencontrer chez nous le succès qui accueillit, par exemple, « Anne de Boleyn ». Ce n’est pas la faute d’Henny Porten: c’est la faute de l’humour allemand...
HENNY PORTEN
Asta Nielsen est surtout servie par ses. grands yeux noirs,, extraordinairement expressifs. Sa miïnkjue toujours prenante a assuré, notamment, le triomphe d’« Hamlet », où elle interprétait le rôle du sombre prince danois. C’est Asta Nielsen qui partage, avec Henny Porten, la plus grande popularité. De nombreuses salles portent son nom.
Mais voici Lotte Neumann. Blonde, type grec, rire communicatif. Si Henny Porten fait pâmer les petites bourgeoises, Lotte Neumann est l’idole des midinettes, qui lui prennent des leçons d’élégance...
Fern. Andra est une beauté captivante, très «grande dame», sportswoman accomplie. Elle est particulièrement remarquable dans les. acrobaties. Un film avec Fern. Andra, c’est l’assurance d’émotions fortes, dont raffole une grande partie du public, en Allemagne comme ailleurs.
Citons encore Mia May, vaporeuse et mondaine, qui réalise le type de la femme internationale, et Wanda Tchatçhewa, une Polonaise aux cheveux noirs, aux dents éclatantes, au petit visage, sympathique, qui porte à merveille les dernières modes.
En voilà quelques-unes. C’est en songeant à toutes celles-là que M. Manfred Noa a écrit, sans doute, l’aphorisme ci-dessous, que nous avons trouvée dans « Film und Brettl »:
« Beaucoup de vedettes de l’écran prennent le film pour leur miroir de toilette. »
Cette vérité n’est pas vraie, seulement, de Vautre côté du Rhin. FRED.
LOTTE NEUMANN
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Ce que nous verrons \ sur 1’é.cran
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Les Flambeaux en Péril
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Noooooooooooctooee«oooboo0oooooooaeee9o36 9<*<
... Il était une fois une pauvre maman chien qui, pas sur sa fin misérable qui est le sort com-dans un terrain vague, parmi mille choses hétéro- mun des chiens de rues, mais à cause de ses trois
dites, avait choisi la carrosserie éventrée d’une malheureux petits orphelins qui, déjà, devaient
vieille voiture pour y rassembler quelques chiffons, un peu de paille,., et y bâtir son foyer.
Elle mit au monde trois amours de toutous noirs', tachés de blanc. Lorsqu’ils furent gras et bien luisants et à la veille de pouvoir sortir de leur nid, il leur survint un grand malheur.
Leur maman, efflanquée de les avoir nourris, les avait quittés pour aller chercher sa pitance indispensable. Elle n’avait pas de collier. Un représentant de l'Autorité se saisit d’elle et l’envoya, bon gré mal gré, à la fourrière.
Avant d’y mourir, la maman chien pleura. Non
crier famine et, normalement, périraient bientôt.
Mais la Nature est une autre mère quelquefois compatisante. La chienne de luxe d’un aristocrate venu dans son auto non loin du terrain Vague, entendit les appels plaintifs des trois petits affamés. L’instinct maternel fit gue la chienne riche allât chercher les abandonnés pour les mettre dans la « limousine de son maître afin qu’on les lui reportât dans sa niche princière où elle finirait de les élever... et, dans le Paradis des chiens, quelque brise légère venant de la Terre dût apprendre à la malheureuse maman que sa progéniture était sauvée...!! «
ßes flambe
Quelle est donc cette fable? direz-vous. Un titre ompeux nous parle de « Flambeaux » et c’est une istoire de bêtes que l’on nous conte.
C’est que cette histoire est vécue, et vraie... et qu’elle est une merveilleuse leçon — cette histoire de bêtes — pour les humains.
Un millionnaire, homme d'honneur, considérable, l'ancien colonel Lewis, a élevé sévèrement ses deux filles, orphelines de mère.
Emma, l'aînée, a épousé Harold Burton, riche, lui aussi. Emma se confine en ses plaisirs de mondaine qui, à ses yeux, renferme tous ses devoirs. Il lui
suffit d’être belle et d’être adulée.
Rosie, la cadette, jofie-et mutine, adore en { chette un jeune ingénieur qui n’a pour tout défaut que la pauvreté.
Le Colonel a les plus hautes ambitions pour Rosie. Il s’oppose à ce mariage. Mais l’amour est le plus fort. Les deux amoureux ont décidé de se marier secrètement... et la fatalité veut que quelques jours plus tard, le jeune homme soit victime d’une effroyable catastrophe.
Celle-ci en déclenche une autre. Tout le courroux du Colonel n’y fait rien. II doit, bientôt, prétexter un long voyage et emmener Rosie... et la malheureuse qui n’aspirait plus qu'à constituer un honnête petit foyer souffre une nouvelle fois lorsque son père et sa vieille nourrice lui apprennent... que son, bébé est mort en naissant.
Les plus grandes douleurs ne sont rien devant le Temps, vainqueur de chaque chose. Rosie, guérie, revient chez elle. Sa jeunesse s'impose. Un rameau brisé n’empêche pas une fleur de croître ni de s'épanouir. Harry Tyler, le fils d’une riche voisine, celui que le Colonel avait toujours souhaité pour gendre, avoue san amour à Rosie... et Rosie veut une famille, et elle acceptera dej'épouser si le Colonel, son père, lui permet
néril
de révéler « le passe » à celui dont elle deviendra la femme.
passé est mort! » affirme le Colonel et il est si pressant, si persuasif, que sa fille entend désormais lui obéir aveuglément et elle devient Madame Harry Tyler.
Cependant, le ménage d’Emma se désagrège.
Harold Burton avait rêvé d’un vrai foyer, égayé de babils d’enfants. A la longue l’insouciance et l'égoïsme de sa femme l'exaspèrent et il quitte la maison.
Rosie qui se reprend à être heureuse, conseille sa sœur aînée. Pourquoi n’a-t-elle pas d’enfants? Pourquoi, en dernier ressort, ne va-t-elle pas à l’Orphelinat voisin, où elle-même va si souvent porter des douceurs. Il y a d’adorables bébés à adopter, toutes ces innocentes victimes tombées de nids que la tourmente a saccagés, ne demandent qu’à être choyées et, aussi, à donner du bonheur.
Un jour. Rosie qui fréquente assidûment l’Orphelinat, voit venir à elle un gros poupon. Le petit fait ses premiers pas et c’est vers Rosie qu’il va, poussé par un secret instinct. La jeune madame Tyler le prend dans ses bras et, tout-ù-coup, devant elle, elle aperçoit sa vieille nounou en pleurs. Ä
— Pardon, s’écrie-t-elle. C’est sur Lèpre du Colonel
que je vous ai menti et que je l’ai confié cet enfant, le vôtre, à l’Orphelinat. ,
Que va faire la jeune maman qui a retrouvé son enfant, le fruit de sa chair? Que fera son mari?... Sera-t-il moins pitoyable que « l’étrangère » du début de cette'histoire, la chienne qui adopta trois malheureux inconnus? Que fera Emma, qui a compris enfin que le plus grand bonheur d'une femme est d’être appelée « maman »? Le Colonel Lewis reconnaîtra-t-il la force de la Loi du Monde, et que les Flambeaux que les anciens allumuient et se transmettaient, protégeant jalousement les flammes vacillantes afin de les perpétuer, représentent le plus bel idéal et la raison des générations humaines?
10 Nouvelles cinématographiques
Le film de “ La Garçonne „
et la censure française
Le film mis en scène par notre compatriote M. Armand du Plessy, et dont nous avons donné un aperçu dans un de nos précédents numéros, risque fort de ne pas voir les feux des écrans français.
La censure vient en effet de lui refuser le visa. Bien que les scènes les plus répugnantes contenues dans le roman aient été supprimées ou atténuées, la Garçonne n’én constitue pas moins, déclarent les censeurs, un « ensemble malsain » offrant « une déformation déplorable du caractère de la jeune fille française ».
Les éditeurs multiplient les démarches pour obtenir l’annulation du veto de la commission de contrôle. On ne prévoit pas que ces démarches aient chance d'aboutir.
lin de nos confrères français, à qui nous empruntons cette information, ajoute:
« Au moment où la propagande antifrançaise fait rage à travers le monde, il importe que l’on sache bien partout que La Garçonne ne représente en rien la littérature ou l’art cinématographique français, pas plus qu’elle ne fait un tableau véridique des mœurs françaises. »
Notre constant souci d'impartialité nous imposait le devoir de faire connaître à nos lecteurs le point de vue français.
Voilà qui est fait.
En Amérique
— Le prochain film que tournera D.-W. Griffith, s’appellera Les Yeux Fermés, et sera interprété par Lionel Barrymore et Seene Aven.
— Les récents succès de Harold Lloyd l'ont placé au tout premier rang des grandes vedettes américaines, si bien que les « Allied Artists » sont en train de négocier avec lui pour acquérir
l'exclusivité de ses films. Il serait aussi question d’englober dans cette nouvelle combinaison Cecil De Mille et Ernest Lubitsch.
Un nouveau film
Une troupe, soils la direction du metteur en scène, Léon Ardouïn, tourne en ce moment, à Palma de Mallorque, un film sur le séjour de Chopin à Mal-lorque, appelé provisoirement Une Idylle de Chopin à Mallorque. Les premiers rôles sont tenus par Maria Dalbaicin, la belle danseuse gitane, qui a eu tant de succès l’hiver dernier à l'Opéra et dans différents théâtres de Paris, et l’hiver précédent au Princes-Théâtre, Coliseum et l’Alhambra de Londres; ainsi que par l’acteur Raphaël Àriscan, connu/ dans le monde musical sous le nom de R. Romero' Spinola, premier prix du Conservatoire de Madrid, élève de Mme Philipp du Conservatoire de Paris et un fervent de Chopin, dont il a le masque. C’est lui qui composera la musique spéciale pour cette production. Le film sera prêt en octobre 1923. La distribution mondiale est assurée par la « Himalaya Film C° », 17, rue de Choiseul, à Paris. Les intérieurs seront tournés aux studios Levinski de Joinville-le-Pont. (Communiqué).
L’Annuaire Dramatique et Musical Belge
L'Annuaire Dramatique et Musical Beige paraîtra prochainement.
Il renseignera les conservatoires, les écoles de musique, les maîtrises, les adresses des auteurs dramatiques, des compositeurs et éditeurs de musique, des chefs d'orchestres et organistes, les théâtres, cinémas, bals, dancings, concerts, les sociétés dramatiques, les sociétés musicales (symphonies, harmonies, fanfares, chorales), la Loi sur la Propriété artistique et littéraire, la Convention de Berne, l’Administration de la Société dei Auteurs, la liste de tous ses Agents, les chefs de musiques militaires, les journaux et les dates des kermesses de chaque localité.
On souscrit, dès à présent: 79, rue de Flandre, à Vilvorde (15 fr. l’exemplaire), (Communiqué).
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La Porteuse de pain
D'après Xavier de MONTÊPIN
Les fours de la boulangerie Lebret
Tandis que Jeanne Fortier, sous le nom de Lise Perrin et ’de Maman Lison, distribuait chaque jour le pain aux clients de là maison Lebret, et nouait connaissance avec Lucie, la petite couturière orpheline et son fiancé Lucien Labroue, la roue de la fortune tournait pour ce dernier, grâce à son ancien condisciple Georges Darier,grâce aussi à la bonne mine de Lucien qui sut plaire tout de suite à la jeune Mary Harment, fille du riehe usinier. Reçu par Paul Ilarment, la conversation s'engagea aussitôt, allant droit au but, selon % méthodes d’outre-mer.
— L’emploi que vous désirez obtenir est celui de directeur dans mes ateliers?
— Oui, monsieur, et. croyez bien que je ne me dissimule pas l’importance de cet emploi et les qualités techniques qui y sont nécessaires. Mais voudriez vous prendre connaissance de la lettre que j’ai eu l’honneur de vous re mettre.
Maman Lison et Lucie
L’usinier lut les premières phrases de la lettre de son avocat Georges Darier, puis sans continuer sa lecture:
— Voilà certes des références excellentes. D’une part, M. Darier affirme vos connaissances et vos mérites scientifiques et moraux. D’autre part, vous avez conquis ma fille Mary qui me demande votre nomination avec une insistance d’enfant gâtée, toujours obéie. Comment ferais-je pour résister, à tels avocats?
—- Ah! monsieur, vous m’acceptez donc?
—• Nous allons pouvoir nous entendre, je le crois. Comment vous appelez-vous?
— Lucien Labroue.
— Lucien Labroue... répéta le millionnaire en sentant un frisson passer dans ses cheveux.
— Oui, monsieur, répliqua le fiancé de Lucie, étonné de l’évidente stupeur de l’industriel.
.Une fête à Hôtel Harment
Ht il se mit à raconter son enfance à Alfortville, l’usine de son père, l’incendie et le meurtre, toute cette vieille histoire qui remplissait d’angoisse le misérable Jacques Garaud, replacé soudain devant son crime. Puis, poursuivant, sa pensée lancinante, le jeune homme dit: la condamnation dé Jeanne Fortier et ses doutes à lui, et ses soupçons, et qu’il espérai* toujours rencontrer ce Jacques Garaud, qu’il ne croyait pas mort et à qui il ferait payer cher quelque jour la mort de son père assassiné.
Le millionnaire s’était levé, en proie à une agitation terrible.
Il se tourna vers le jeune homme.
— C’est entendu. Je vous donne l’emploi que vous sollicitez. Vous aurez douze mille francs d’appointements pour commencer et comme nous devrons collaborer constamment,
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vous devrez venir vous loger tout près de moi. Ça va-t-il?
— Oh! monsieur, comment vous remercier...
— C’est bien, allez plutôt remercier ma fille qui doit vous attendre dans son salon.
Lucien sorti, l’usinier se laissa tomber sur un siège, anéanti:
— Lucien Labroue, înurmura-t-il d'une voix étranglée. Le fils de l’homme assassiné par moi. Et c’est ma fille qui le protège... Et la voici dans ma maison. Lucien Labroue qui croit à l'innocence de Jeanne Portier et qui veut venger son père sur le vrai coupable, Jacques Garaud. Le scandale qui me déshonorerait tuerait ma fille Mary. Non. cela ne doit pas être. Cela ne sera pas. Ce jeune hom me ne me quittera plus. Et s’il venait à soupçonner que le riche industriel Paul Garment n’est autre que Jacques Garaud...
— Oui, monsieur Labroue, Mary vous aime-de toutes ses forces, elle vous aime à en mourir.
— Monsieur Harment, fit Lucien d’une voix émue, votre franchise appelle la mienne. Je serais un ingrat, si je n’éprouvais pas pour vous une reconnaissance sans bornes. Mais je dois refuser le don précieux que vous voulez me faire. Mon cœur ne m’appartient plus.
—* Vous aimez quelqu’un?.
— Oui, une jeune fille que j’ai juré d’épouser, et rien au monde ne me ferait manquer à mon serment.
Une enfant sans fortune, je le parierais.
—• Et vous ne vous tromperiez point. Elle ne possède rien.
— Mon cher ami, réfléchissez; l’amour ira qu’un temps, tandis que l’argent...
— Mon amour ne périra pas. Le profond sen-
Rëfléchissez, M. Labroue, réfléchissez encore
L'homme n’acheva pas sa pensée.
Un éclair mauvais brilla au fond de ses yeux.
Mais son angoisse devait s’accroître encore quelques semaines plus tard, lorsque sa fille Mary vint lui déclarer qu’elle aimait Lucien, qu’elle voulait être sa femme, qu’elle obtiendrait la main du jeune homme, ou qu’elle mourrait. Le mal dont elle souffrait paraissait s’aggraver par les hésitations de Paul Harment. Or, Paul Harment aimait sa fille. Pour la sauver il était prêt à tout.
Il fit donc venir Lucien, dont il avait eu le temps d'apprécier les talents et le caractère, et lui offrit, puisqu’aussi bien les affaires de son usine exigeait un agrandissement, de relever l’usine d’Alfortville et de la donner à Lucien Labroue, si celui-ci épousait Mary. L’usine d’Alfortville serait la dot magnifique du jeune homme qui deviendrait l’associé de Paul Harment.
liment de mon cœur et la foi donnée pèsent plus auprès de moi que tout l’argent du monde.
— Générosité noble sans doute, mais l’avenir que je vous offre vaut bien qu’on y réfléchisse. Réfléchissez. Mary vous aime. Elle est riche. Elle vous apportera le bonheur complet. Réfléchissez encore.
Le jeune homme sortit.
Le grand industriel se mit à arpenter fiévreusement son bureau.
— Ab! le sort m’est contraire, murmura-t-il. Lucien Labroue.aime ailleurs. Il refuse le cadeau princier que je lui offrais. Mais que dira Mary? Que fera la pauvre enfant dans son désespoir? Ne va-t-elle pas devenir plus ma\ lade et mourir peut-être? Non, non, pas cela. Il ne faut pas que ma fille souffre. Il ne faut pas que ma fille meure. Ma fille avant tout. Ce mariage la sauverait. Il faut qu’il se fasse.
(A suivre.) Jean BLAISE.
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Ce que
nous verrons
sur l’écran
sVOOOOOOOSOOO&OCOOOOOOOOOCCOOOOOOOOOOOOOOOl
yooooooooooooeoooooool
ä Les merveilles de la mer
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\*o6oooooooooooooovj5yyooooQOOooooooooocoooV!
Parmi les grands succès au cinéma durant la saison, il faudrait citer maint film documentaire tourné sous la forme de grand reportage intéressant le public soit par son Ç é pittoresque ou la curiosité atta-c..ée aux choses et aux gens portés à l’écran.
La faveur du public semble de plus en plus se porter sur ce genre, plutôt délaissé jusqu'à présent. Aussi les éditeurs et maisons de location sont-ils à la recherche de ce genre, recherche difficile, car ces films n’abondent pas ou retombent dans le déjà vu nuisible à l’intérêt de ces œuvres.
On ne saurait faire ce reproche au film qui va être prochainement •— _
présenté. Il offre, plus que tout autre, de l’originalité, ce qui en fait la vedette du film documentaire.
Il s’agit des Merveilles de la Mer, film tourné par les Frères Williamson. On connaît le procédé dont les Frères Williamson sont les inventeurs. Il consiste en une espèce de c'che à plongeur aménagée en studio, permettant \ prendre au fond de la mer des vues d’une netteté et d’une photographie aussi parfaites que celles
qui sont prises au grand soleil. Les difficultés soulevées par ce genre de prise de vues sont énormes, mais on peut dire que les Frères Williamson sont parvenus à la perfection dans le film qui nous intéresse. On voit là tout ce que recèlent comme vie animale ou végétale les profondeurs sous-marines. Ici ce sont des épaves, là des animaux curieux, des poissons zébrés, de véritables forêts, puis tout ce que recèle le fond de la mer. On y voit les scaphandriers luttant contre le courant, à la découverte des richesses enfouies au fond des eaux, livrer combat aux animaux sous-marins. On peut dire qu'il n'existe pas de drame plus émotionnant et plus poignant que celui de voir deux scaphandriers livrer combat à une pieuvre gigantesque aux tentacules démesurés. Le spectateur vit là quelques minutes indescriptibles et c’est avec un réel soupir de soulagement qu’il voit les scaphandriers échapper à l’horrible mort.
II sera passionnant pour le spectateur de suivre les pionniers sous-marins, évoluant à des profondeurs insoupçonnées, parmi la flore et la faune des océans. X. X.
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