Bron: FelixArchief nr. 1968#404
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Si le ciné américain compte nombre d’étoiles, il y a aussi des constellations, telles les sœurs Talmadge, les trois grâces du cinéma. Toutes trois charmantes, toutes trois douées de talent et d’un talent personnel: Norma, l’aînée, d’une beauté plus imposante qui la désigne pour la comédie dramatique, voire le drame passionnel; Nathalie, d’une joliesse toute originale, fut toujours la gamine espiègle, mais tendre dans les trop rares bouts de rôles, qu'elle interpréta presque toujours aux côtés de ses sœurs; quant à la cadette Constance, c'est le joyau des joyaux. Son domaine est la comédie gaie qui parfois touche au vaudeville, avec toutefois une légère teinte sentimentale.
Toute gracieuse blondinette aux cheveux fous qui folâtrent sauvages autour d’un visage charmeur, où deux grands yeux vifs coupés en amandes vont et viennent malicieux ou pensifs, relevés parfois d’une perle diaphane perdue au bout des longs cils soyeux, un nez mignon un peu autoritaire aux narines frémissantes, des lèvres fraîches et rieuses, merveilleux écrin, qui se plissent en une moue adorable sous l’empire de la contrariété ou de l’ennui, et sous ce sourire légèrement moqueur une âme tendre et généreuse, telle est Constance Talmadge. On croirait voir un Greuze.
Dans ces comédies elle personnifie souvent la jeune fille romanesque et impulsive, ce qui l'amène parfois sur le terrain brûlant de la gaffe, et de fait parmi elle trois, unies dans le travail et la solidarité fraternelle la plus étroite. Constance se détache nettement par son entrain endiablé, ce qui contraint Nathalie, plus raisonnable, à veiller sur sa chère petite dernière pour lui éviter les sottises qu’engendre son caractère primesautier. Constance naquit à Brooklyn en 1900, alors que Nathalie avait deux ans et Norma trois. Entrée comme figurante, sur les traces de Norma, à Vitagraph, elle en sort vedette et D. W. Griffith l’appelle à remplir pour triangle le rôle de la fille de la montagne de son Intolérance. Puis Lewis J. Gelznick (Select pictures) l’engage comme star pour tourner ces délicieuses comédies, trop irrégulièrement éditées ici, qui ont pour titres: Scandal, The honeymoon (le Coup d'Encensoir), Up the road with Gal!ie, A pair of Silk stockings (les Bas de soie), Mrs Lefïingwelf s boots, Gauce for the Goose, Romance and Arabella.
Toujours comme Norma, elle a pour l'heure sa propre compagnie, la Constance Talmadge Film company, dont Jos. M. Schenck, le mari de Norma, est le président. L'Associated First National Pictures, Inc. édite ses bandes. Ce sont A temperamental Wife (la Manière), The virtuous vamp. Two weeks, In search of a sinner. Dangerous business. Mama's affair. Wedding bells. The love expert (les Signes de 1'Amour), avec Natha-thalie également, A perfect Woman, Lessons in Jove.
En décembre 1920, ayant épousé secrètement — c’est tout un roman! — un riche Grec, John Pialoglou, on dit que Constance, ayant à choisir maintenant entre lui et son art, n’a pas' hésité un instant à le balancer!
Réjouissons-nous... du malheur des autres I Tous ceux qui apprécient — ils sont légions — la comédie américaine gaie, pas méchante, un peu puérile peut-être, un peu sentimentale aussi, mais si vivante, sont aussi ceux qui demandent au ci-
néma un délassement de quelques minutes, où ils se libéreront des attaches de leur vie matérielle, et j’avoue humblement que pour ma part une comédie comme seuls les Etats-Unis en ont le secret, enrichie de l’attrait irrésistible de la toute mignonne comédienne Constance Talmadge, me
fait une impression telle que longtemps après encore je, songe avec mélancolie n cette troublante vision de grâce qu'est Constance Talmadge.
Rob. D’ERPEYRE.
(Tl, us droits réservés)
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Un clou: dix-huit appareils de prise de vue sont braqués sur ce spectacle d'inondation, de digues rompues, de maisons s'écroulant; et ce n'est pas du chiqué, croyez-ie bien f
Le Prestige.
Notre excellent confrère Jean Morizot, le distingué rédacteur cinégraphiste de Bonsoir, avouait dernièrement: « Je vous jure que des gaillards comme Franklin Ardell, Lionel Atwill ou Frank Cooper sont d’aplomb sur leurs jambes et un peu là. Leur autorité naît immédiatement de l’examen de leur tour de poitrine. Et dans ce pays où la force physique a gardé tout son prestige et seule sait imposer le respect, il ne faudrait pas exhiber devant deux mille Yankees quelques-uns de nos grands premiers rôles aux épaules en coton, aux vestons hauts de taille, aux airs vanockards. », L’école américaine des acteurs de cinéma est une école de héros, à la Fairbanks.
« C'est un homme qui se porte bien, dit J. M., qui nage, qui tire, qui vole, qui boxe, qui court, qui saute. » Quelle école!
Et comme on aimerait que quelques-uns de nos héros du film prennent quelques leçons à cette école-là! Mais il y a des risques: il y a.
comme disait Victor-Emmanuel, les risques du metier.
Les risques du métier.
Aller filmer le jaguar dans sa tanière et le lion dans la brousse africaine, ou comme le professeur brésilien, Propercio Saraiva, 26 ans, voyager seul (sauf ses porteurs indigènes) à travers le labyrinthe
géant des forêts inondées de l’Amérique du Sud, ne va pas sans quelque péril, et l'acteur qui a joué la scène dangereuse en face d'un alliga- ' tor ingénu, lequel, ignorant que « c’était pour le cinéma », essaya de le suivre — pour de bon — regretta sans doute un instant, malgré la petite fortune qu’il toucha pour le signer, le contrat qui l’avait jeté dans cette inquiétante aventure.
— « Magnifique f cria le metteur en scène, à Nora Swinburne », tandis qu’un grand serpent resserrait peu à peu ses anneaux autour du cou de l’actrice, «restez comme cela un instant... et mourez! « Et l’étoile de la Porte du Destin faillit, bien malgré elle,
suivre le dernier conseil artistique de son directeur. Mais on n’en réchappe pas toujours: ce sont les risques du métier.
' Harry Carey.
Encore un de ces héros du film qui a risqué dix fois sa vie dans des aventures audacieuses enregistrées, pour la joie et le frisson du paisible spectateur installé confortablement dans son fauteuil après une journée pacifique au bureau ou à la maison. Dans son dernier film. Le Renard, les auteurs ont accumulé les occasions les plus sensationnelles dont un pauvre acteur de l’écran puisse profiter pour se cesser le cou, et dans des décors uniques qui en doublent l’intérêt: mille cavaliers sur la piste en feu du désert de Mojave, combats avec des bandes de rôdeurs dè la prairie, aveuglant ouragan de sable où l’homme à la manivelle aussi bien que les figurants risquent leurs yeux aussi bien quedevarq les phares aveuglants des studios — et cent autres stunts — qui font passer dans le dos le petit froid de la mort. En faisant la part de la publicité qui annonce cette bande comme la superproduction du drame de l’Ouest, il reste qu’elle a
MISS PRISCILLA DEAN risquant sa vie dans La Débâcle
quelques vertiges inédits qui S seront remarqués par les amateurs de ce genre spécial.
Un " clou „.
Les femmes aussi s’amusent à jouer au terrible jeu de l'Ecran et de ia Mort. Dans son dernier film: Conflit,
Mu* Priscilla Dean (la douce Sari aux yeux noirs de la Vierge de Stamboul) semble pourtant en avoir assez: « Je ne referais pas pour un million de dollars, avoue-t-elle, ce que j’ai dû faire pendant ces journées terribles: la vie est trop précieuse. » Et, en effet, après un combat mortel sur les bords de la rivière, quand la digue se rompt sous le poids d’un million de rondins de bois de flottage et que la jeune fille est entraînée épouvantée réellement à la fin (sous les yeux implacables de dix-huit appareils cinématographiques tournant à la fois pour ne rien perdre du drame sous tous les angles) vers la cataracte fumante, pendant que des maison s’écroulent et que l’usine explose, si les spectateurs des loges ne sont pas satisfaits, c’est qu’ils sont réellement bien difficiles.
Le Cinéma éducatif en Amérique
Plus de 44,000 églises, aux Etats-Unis, utilisent le cinéma, parmi lesquelles 17,000 églises catholiques-romaines et 10,700 méthodistes.
Parmi les 38,000 institution» d'enseignement et d'éducation interrogées par le « Bureau of Education », il n'en est que 6,761 qui n’iutili-sent pas cette merveilleuse invention' dans un tout éducatif. La plupart des universités américaines sont également entrées dans oette voie.
Les manufacturiers eux-mêmes recourent au cinéma, non seulement dans un tout de réclame, mais pour faire l’éducation du personnel. Il y a 6,000 manufactures, aux Etats-Unis, qui, chaque jour, à l’heure diui lunch, font projeter siur l’écran des films instructifs et éducati . Une puissante société minière a com-stiuit neuf théâtres cinématographiques, dont un seul coûte 400,000 dollars.
Le» demandes de films « non théâtraux », de films instructifs, sont fort nombreuses des milliers de manufactures, d’églises, d’écoles et même des particuliers, en réclament. Ges films existent en grand nombre; malheureusement, ils sont éparpillés, et l’on ne possède pas, jusqu’à présent, des organismes de centralisation, de distribution, de répartition et d’échange. Prochainement, la « National Ion-Theatrical Motion Picture Echange » ouvrira quarante-deux organismes de l’espèce, qui feront*‘pour le film éducatif, ce qui a été fait pour le film de théâtre.
Je me suis souvent ppsé cette question:
< Que faut-il pour faire un parfait acteur de cinéma?
Il y a quelque huit ans, un film cinégropnique était une sorte de r imodrame, où chaque parole était représentée par un geste ou un jeu de physionomie. Quand un des personnages avait faim, il faisait un geste qui voulait dire: * je veux manger f » et ainsi de suite.
Inutile d'ajouter qu’à cette époque les interprètes de bandes cinégraphiques devaient être des mimes accomplis, faisant le plus de gestes possible de manière à faire comprendre au publ.c la pensée de leurs personnages. Ils devaient donner à leur physionomie les expressions les plus diverses, mimant tour à tour le désir, la colère, la joie, l’épouvante, selon les anciens procédés de l’école mi-modramatique italienne.
Depuis la guerre, le jeu des artistes de l’écran a dû totalement se modifier pour pouvoir s’adapter aux exigences de la cinégraphie moderne. On tourne actuellement en employant le procédé des premiers plans qui est de beaucoup supérieur à 1 ancien système. Le procédé des premiers plans consiste dans une scène d’ensemble, à filmer chaque personnage séparément de façon à donner plus d’importance à son jeu de scène.
De ce fait, la physionomie de l’artiste se trouve être considérablement grandie. Inutile donc de faire des gestes désordonnés ou de mimer de façon outrancière comme dans les anciens films.
La première qualité requise chez un acteur de cinéma est d’être « photogénique », c’est-à-dire d’avoir un masque et des traits « donnant » bien à l’écran.
En général, les yeux trop hleus, les cheveux trop blonds, surtout chez un interprète du sexe
masculin, et les traits trop réguliers ne sont pas assez expressifs à l’écran.
Il faut que l’artiste soit sobre, son jeu simple et naturel, oh! surtout très naturel, et qu’il évite les gestes inutiles et ridicules.
Il doit surtout mimer avec les yeux. C'est-à-dire que le regard chez lui joue un rôle primordial. D’ailleurs, regardez dans la vie, la plupart des sentiments humains ne se lisent-ils pas dans les yeux? En général, au ciné, les meilleurs comédiens sont ceux qui « jouent » le plus froid. Cette affirmation peut paraître bizarre aux yeux de bien des gens.
Mais, enfin, quels sont les meilleurs artistes de l’écran?
Incontestablement les Américains; or l’Américain est froid de par sa nature.
D’un autre côté, les plus piètres artistes sont les Italiens, pourquoi?
Parce que leurs jeux de scène sont exubérants et désordonnés. Evidemment cela ne veut pas dire qu'au ciné il faut être nécessairement froid et par conséquent inexpressif, non, j’estime qu’on doit en quelque sorte condenser se joie ou sa tristesse, de manière à en tirer le maximum d’intensité tout en restant naturel et « vrai ».
D’ailleurs, en général, les grandes passions n’extériorisent pas l’homme de manière exagérée. Une douleur trop bruyante, une gaieté forcée, finissent toujours par nous sembler ridicules et stupides.
Voyez Chtrlie Chaplin, après avoir donné librement cours à sa fantaisie débridée, soudain son visage devient sérieux, presque tragique. A ce moment-là observez ses yeux, contemplez sa physionomie. Après avoir ri des mille et une facéties du Chariot fantaisiste, vous vous attendrirez devant l’humaine mélancolie du Chariot tragique. I) nous a montré cela dans son chef-d'œuvre The Kid.
DOUGLAS FAIRBANKS
MARY PICKFORD
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CONFÉRENCE
HENRY A. PARYS
L’avez-vous vu?
C’est une œuvre merveilleuse où Chaplin est tout simplement admirable.
Après avoir ri du clown, vous pleurez devant l’homme. C’est là toute l'image de la vie.
Et Chaplin possède cet immense talent de vous
faire passer du rire aux larmes et cela brusquement, 7 sans qu’on y soit préparé.
Charlie Chaplin est le plus bel exemple du parfait interprète de cinéma. )
"Fatty,, acquitté, est boycotté à New-York et acclamé à Los Angeles
Tel une nouvelle affaire Dreyfus, il y eut — et il y a encore, malgré l’acquittement définitif — des Fattistes et des anti-Fattistes, chez nous, mais surtout outre Atlantiqne.
Oyez plutôt ce que conte l’envoyé spécial de notre confrère Cinémagazine. Dans un premier article, M. Robert Florey dit avoir appris que * toutes les sociétés et tous les clubs féminins des grandes villes américaines ont vivement protesté contre l’exhibition de films de Fatty Arbuckle. « Malgré son acquittement, — ont déclaré ces dames, — Arbuckle n’en reste pas moins l'instigateur de la partie qui causa la mort de Miss Rappe: c’est lui qui acheta et apporta les liqueurs et qui organisa l’ignoble « beuverie »; nous ne voulons plus et pour rien au monde voir ses films ou bien nous boycotterons les cinémas qui les présenteront... »
Voilà donc la Paramount obligée de ne plus faire passer devant les yeux indignés du grand public américain, les trois dernières productions du gros comique.
Fatty, dont la carrière artistique semble brisée, a l’air de prendre assez bien la chose. Mais sa charmante épouse, Minta Durfee, a déclaré qu’elle allait protester, puisque son mari a été acquitté par tous les jurés à l’unanimité et qu'il a été de plus réhabilité.
Mais dans d’autres parties du nouveau monde, c’est la cloche de l’enthousiasme qui sonne à toute volée; toujours d’après le correspondant cité de Cinémagazine, à Los Angeles, au New Ganick Theater, voici quel fut l'accueil fait aux productions Arbuckle Fatty.
« Pour la première fois depuis le verdict de San-Fran-cisco on allait présenter un nouveau film de Fatty-Ar-buckle. Ce film intitulé jGraso-line Guss, comportait cinq parties, c’est le plus récent réalisé par le gros homme avant son arrestation.
Dès que Ton annonça sur l’écran le nom de Fatty-Ar-buckle la salle entière se leva et applaudit à tout rompre le gros comique; des retentissants « hurrah » furent poussés et le public manifesta ainsi toute sa sympathie à Fatty. Les mêmes? ovations devaient accueillir la fin du film ».
Et donc, grâce à l'accueil que rencontrent malgré tout les productions de Fatty à Los Angeles et ailleurs, le gros sac de rires va à nouveau tourner.
Que faut-il croire: si toutes ces « fattiques » tergiversations ne sont qu’un moyen de réclame, c’est en effet de la bonne publicité, bien américaine!
EMKA.
Fatty Arbuckle dans une de ses dernières sensationnelles créations: Les Millions de Fatty.
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iirno
Un caractère, ce Milt Shanks, qu’incarne avec une sobriété vraie Lyon-nel Barrimore: il est “ Je héros du siJence " dont la vie est prétexte à nous retracer brièvement une page de l'histoire américaine; il est le martyr de la parole donnée et son jeu — parce que sans nulle affectation:— dramatise les diverses phases de l'action jusqu'au dénouement, où la mort apaisante vient mettre fin à son martyre.
En ses grands traits — car le film est complété d'épisodes plein d'émotion dont nul résumé ne pourrait rendre la valeur — le scénario se ramène à cette affabulation:
Simple paysan, aimant ardemment sa patrie, la guerre ayant éclaté entre l’Amérique et le Mexique, en T846, Milt Shanks vint se mettre à la disposition des armées américaines, quittant son foyer pour remplir ce qu’il considérait comme un devoir.
A ce moment. Abraham Lincoln, qui n'était encore que député de Millville, où habitait Milt, fut frappé de la résolutiort énergique de cet humble de la terre; il devait s’en souvenir quinze ans plus tard quand eut lieu la guerre de Sécession qui, pendant de longues années, allait jeter le Nord contre le Sud en une lutte sans merci.
A nouveau Milt Shanks se rendait au quartier général de son district, mais bientôt un message secret l'appelait à la " Maison Blanche à Washington, auprès du Président Lincoln.
Chargé, sans doute, d’une mission mystérieuse, ses opinions changèrent brusquement, son chauvinisme disparut, et il vit, peu à peu, ses amis, sa famille, s’éloigner de lui, les cruelles épreuves allaient commencer.
Abandonné de sa femme, de son fils, traité de renégat, le malheureux resta seul, gardant jalousement son secret; il connut les plus amères déceptions, et quarante années s’écoulèrent... Milt Shanks était maintenant un vieillard cassé par l’âge et le malheur, il vivait dans le silence entouré du mépris de ses concitoyens qui jamais n’avaient oublié le rôle qu’il avait joué jadis.
Au moment de mourir, pour assurer le bonheur de sa petite-fille, il se décida enfin à faire l’aveu du gra secret qu’il avait gardé pour lui, durant toute une existence de martyr.
Il avait été chargé par Lincoln de contre-espion-nage, besogne ingrate, qu'il remplit avec honneur et sans jamais faillir au serment de ne pas révéler sa terrible fonction. Et, devant ce “héros du Silence ", de vieux soldats s'inclinèrent très bas, rendant ainsi hommage à celui qui avait sacrifié sa vie pour son pays.
Ce thème n’est point nouveau sans doute; mais ici, l’intrigue fut savamment bâtie, et s’étaye de scènes dramatiques bien amenées, dont le dénouement poigne les plus blasés.
Les scènes de guerre ont été heureusement évitées; c’est un fait que les tableaux de champs de bataille n'ont plus depuis des années les faveurs du public, parmi lequel il y a trop de braves qui furent acteurs ou victimes du grand drame mondial.
Ceux qu’il sied de féliciter au même titre que le réalisateur, ce sont les interprètes: Lyonnel Barrymore — dont le masque est expressif à l’égal de celui de Sjostrôm, et de hhibert Bosworth, admiré dans le Secret des Abîmes — est excellent dans les diverses phases de l’action. L’habileté de l'acteur qui se fait le masque de Lincoln est des plus remarquable: d’abord jeune, glabre, il a des traits d'ascète dévoué à une cause idéale; les pommettes saillent, le front est têtu et ridé déjà; toute l’expression de volonté est rehaussée par les lèvres avancées et la maigreur du visage. Plus tard, quand quatre lustres ont passé, il nous montre un Lincoln plus conforme à la populaire image que nous connaissons: la face osseuse est mangée par une barbe courte et drue, mais les yeux petits et vifs disent la décision en même temps que la bonté. C’est un personnage représentatif, n'intervenant qu'à de rares moments dans le drame. 11 y encore la femme du héros: simple, fraîche et sympathique; mais nous ne l’avons pas vue vieillir malgré les vingt ans séparant le premier du second épisode, et son fils nous a semblé être son jeune frère. Ce jeune homme, puis le capitaine Hardy, enfin quelques autres rôles de soldats, sont des figures fort bien rendues, encore que leurs évolutions soient un peu effacées par la virile figure du héros principal.
Si nous avions l’habitude de classer les films par leur mérite, comme il est d’usage chez nos confrères français, nous accorderions certainement au " Héros du Silence » un large et cordial “très bien ”,
fH/rrt
LOUIS DELLUC
Un critique impartial et érudit, H. C.-F. Ta-vano, s’écriait après la présentation de Fièvre, l’œuvre dernière de Louis Delluc:
«Ah! Pourquoi n’avons-nous pas un Cinéma
Louis Delluc.
Libre comme il y a un théâtre Libre, et qui donc sera l’Antoine du Cinéma! Voyez-vous l’attrait d’œuvres puissantes, vivantes, vraies, autres que les éternelles histoires de dames du grand monde? Voyez-vous quel succès et surtout quels horizons le cinéma ouvrirait à ceux qui voudraient faire quelque chose qui ne soit pas ce qui se fait? »
11 est naturel que ce cri du cœur, ce cri d’espoir soit échappé à M. Tavano, après la vision d’une œuvre de Delluc. Ce metteur en scèie français n’a-t-il pas, en effet, tenté de chasser de l’écran ce conventionnel et ce chiqué, enfants de la routine et du moindre effort, et qui font qu’avec un semblant de raison tant d’esprits cultivés ne se sentent point attirés vers ’"s productions du, Septième Art. Au théâtre, l’éternelle aventure banale nous reportant dans
les milieux mondains, à la Ohnet et à la Gyp,. semble avoir fait son temps. Mais au studio, c’est toujours par séries que se confectionnent les histoires de cow-boys redresseurs de torts, de testaments volés, de bijoux au pouvoir miraculeux, de femmes fatales, de traîtres pourchassant la candide orpheline. Au contraire de cette compréhension routinière du spectacle cinématographique, M. Louis Delluc est de ceux qui s’attachent à des thèmes réalistes, era . preints souvent de tendances sentimentales et' idéalistes. Tout ce que produit ce cerveau de raffiné est d’ailleurs empreint d’intellectualité. Derrière chaque attitude, chaque regard des interprètes, comme derrière chaque détail >Je mise en scène, il y a la volonté de l’auteur, n-tensément tendue dans le but d’exprimer avec le maximum de sincérité la pensée qui est la source de l’œuvre. Le principal mode d’expression dans les films de Delluc, et presque le seul, c’est l’image même; le texte n’intervient;hez lui que dans la mesure de l’indispensable, demain il l’éliminera complètement: Delluc petite directement en images.
Dans cette lutte pour le beau et la vérité, le génial réalisateur français a été puissamment servi par des interprètes aptes à comprendre sa pensée et à la traduire au mieux de leurs talents.
Nous avons vu de lui cette Fête Espagnole, qui sera au cinéma ce que L'Enigme, d’Her-vieu, fut au théâtre. On se souvient des discus-* sions passionnées auxquelles la présentation de' cette œuvre remarquable, sortant complète-, ment de la banalité courante, donna lieu dans les milieux cinématographiques de Paris. L’interprétation en était assurée par Eve Francis, Modot et Toulout. La réalisation fut conduite
par Louis Delluc en collaboration avec Germaine Dullac. Fumées Noires et Le Silence suivirent, interprétés tous deux par Eve
Francis, notre compatriote, aux côtés de Jean Hervé dans la première, et de Signoret dans la seconde de ces productions. L’espace nfcus manque pour traiter en détail de ces œuvres, en même temps que du Tonnerre, une adaptation d’après Mark Twain, qui réunit les noms de Lili Samuel et de Marcel Vallée.
Il nous convient - cependant d’attirer l’attention du lecteur sur une autre production magistralement traitée par le maître français, cette Fièvre, dénommée à l’origine La Boue, et dont la parution souleva en même temps que des enthousiasmes, des critiques virulentes. Situons à larges traits le cadre de l’action, un milieu rance et assoupi, avec une soudaine arrivée de matelots débarquant d’horizons lointains, l’Inde, la Chine, pays dont les noms sont de nostalgiques fanfares... Leur peau s’est tannée aux souffles du large, leurs gestes gardent ce balancement que donne le séjour sur les flots, leurs yeux clairs ont encore le reflet des con trées vues. Et voici, au milieu des filles, le dé hallage de leurs sacs, d’où s’échappent étoffes bigarrées, armes sauvages, voire des spécimens de la faune tropicale, perroquets et singes; il y a aussi faisant partie de leur bagage, une petite « Congaie » annamite, douce, enfantine, dont le regard dit la résignation fatiguée.
Et les passions jouent. La maîtresse du bar reconnaît dans l’un des marins l’amour de toute sa jeunesse. La dévoyée, proie d’une brute, revoit les jours d’innocence et de paix de jadis. Un incident déchaîne l’inévitable rixe: un vieil ivrogne ayant voulu lutiner l’Annamite, on se bat. Il y a des coups, des cris de filles, et des cris de bêtes affolées; des bouteilles sont brisées, les hommes dévalent en grappes les escaliers, et les femmes ivres poursuivent la petite Annamite, petit oiseau peureux, prostré sur la poitrine de son amant; puis la fuite, puis le silence.
Des pas lourds: la police. Mais il n’y a plus rien de la lutte sauvage et des passions déchaînées, plus rien qu’une femme que l’on arracie
à un cadavre; plus rien qu’un ivrogne silencieux et une petite Congaie serrant entre ses doigts crispés une fleur d’argent, une rose artificielle...
Succession d’images expressives, de visi ms
Van Daele.
saisissantes, ce film constitue une fresque d’un coloris vigoureux, d’un relief étonnant. Ces filles de bar, c’est la synthèse même de la v'e des grands ports, suant le vice; l’Orient nous est évoqué par ces rudes gag, qu’ont balancé lee mers de toutes les latitudes. Lâchés après des mois de captivité sur les mers, ils sont venus se saoûler d’illusions, d’amour, d’alcool.
C’est avec une rare homogénéité que tout concourt, milieu et interprétation, à nous faire vivre dans l’ambiance du drame. Une fois de
12 plus, c’est à Eve Francis que vont d’abord nos
félicitations, puis il sied de faire l’éloge de
M. Van Daele et de Mlle Elène Sagrary, figure
douloureuse et déracinée. A leurs côtés, le masque dur et expressif de Modot et les traits désabusés de M. Foottit impressionnent; M. Brunelle, fonctionnaire soumis, et M. de Malte composent des personnages pittoresques
Et toutes les fleurs du mal: Yvonne Aurel, noyée d’ennui; Noémi Seize, yeux pervo-s, visage ingénu; et Lily Samuel et Solanges Ru-giens, âmes égarées; toutes aident à donner à cette Boue sa puissance de vérité et de vie.
Depuis, Louis Delluc a donné à l’écran français: La Femme de nulle part, qui sera édité en octobre prochain. Eve Francis y tient le rôle principal, y incarnant une femme qui revit son passé vieux de plus de vingt ans. Dans ce jeu à double face, il lui faut maintenir un lien entre les deux époques desa vie, sans négliger cependant aucune des péripéties que comporte l’action violemment dramatique et émouvante.
Ce rôle, Mme Eve Francis et M. Roger Karl l’interprètent avec une remarquable compréhension du personnage, de la trame et de la portée de l’œuvre.
Telle est jusqu’à ce jour la carrière cinégra-phique de Louis Delluc.
Mais ne sied-il pas aussi de dire quelle fat l'activité du réalisateur en matière de roman et de journalisme, puisqu’aussi bien ces travaux furent souvent la préparation ou le complément naturel de l’œuvre cinégraphique. Le-théâtre doit à M. Delluc: Francesca, Edith Gavell, La Princesse qui sourit, Ma femme danseuse, Lazare le Ressuscité; dans le genre roman, le maître écrivit, entr’autres: Monsieur de Berlin, La Guerre est morte, La Dame du scalp, et Cette jungle au Cinéma, dont notre-collaborateur Fred parla dans nos colonnes, il
a quelques mois; en cinégraphie, Delluc donna: Cinéma et C°, Photogénie et Chariot. Comme journaliste, le maître écraniste fut redacteur en chef à Comedw Illustré et au Film; a collaboré à Ciné-Club et à Cinéa.
Nous aurons atteint notre but si les quelques pages de Ciné-Revue consacrées au grand animateur Louis Delluc ont collaboré à faire connaître et estimer du public belge la personnalité d’un des grands maîtres de la cinématographie française. Maknix.
Eve Francis.
FILM ENTIÈREMENT MUET
On a vu pour la première fois en Angleterre un film de cinq rouleaux entièrement sans sous-titres. C’est une production Hodlkimsom, intitulée « The Journey’s End » (« I-a Fin du Voyage). Bien que le film soit excellent, le scénario en est plutôt artificiel. La grande nouveauté du film se trouve dams le fait qu’il
n’y a pas de sous-titres, et de ce fait beaucoup d’amateurs de cinéma voudraient le voir. La photographie est parfaite, surtout celle de* scènes à Rome. Cette production ne sera pa* livrée avix directeurs de cinémas anglais avant le mois de février 1923! Passera-t-elle chez, nous? C’est encore un mystère.
On tourne à la "Stella Film,,
Deux prises de vues oht eu lieu successivement sous la direction de M. Jules Raucourt, au bois de la Cambre, cette semaine. Les trente-et-un élèves qui forment actuellement l’école de
Jules Raucourt, metteur en scène de " La Stella Film » et son cameraman Georges Soetens.
La Stella ont « tourné » dans diverses scènes. On prépare actuellemnt à La Stella une sélection des meilleurs élèves qui, au cours de cet été, deviendront les interprètes d’un film qui sera réalisé par M. Jules Raucourt, puis projeté sur les écrans de la capitale.
Des Étoiles vont filer...
Nous lisons dans Hebdo-Film
Les étoiles filmantes qui brillent depuis quelques années, et dont maints distingués astronomes ont déterminé la grandeur, pourraient bien tomber un jour ou l’autre, au rang d’étoiles filantes. Il semblerait, en effet, que les vedettes écranesques, si adulées des foules, soient appelées à filer vers des régions moins cinégraphiques afin de laisser un peu de place aux débutantes. Naturellement, la nouvelle nous vient d’Amérique, pays charmant m’as-sure-t-on, mais où l’on a pris l’effrontée habitude de désigner les étoiles sous le nom d’un rasoir de sûreté bien connu.
Il ne s’agit, vous le pensez bien, que de
femmes. Car seules, les femmes peuvent être 13 sacrées étoiles, puisque les étoiles — si nous croyons les érudits — sont des soleils dont nous ignorons la puissance calorique et lumineuse, et qui gravitent au-dessus de nos têtes dans un rythme qu’Einstein lui-même assme désordonné.
Les étoiles du film américain sont nombreuses. C’est une constellation auprès de laquelle la Grande Ourse n’existe pas. On pourrait dire que c’est presque la Voie Lactée du Cinéma. On les accuse de vouloir truster les faveurs du public au préjudice des nouvelles venues, et on ne leur pardonne pas de vieillir de 365 jours tous les ans.
On me rapporte, en effet, que deux grandes maisons rivales — dont la rivalité s’étend jusqu’en Europe — ne gavent maintenant que faire pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante. Ces deux firmes possédaient à elles seules un nombre fort respectable d’étoiles de première grandeur; mais il parait que le public, qui se lasse de tout, qui va jusqu’à se fatiguer des plus jolies femmes quand celles-ci lui ont montré tout ce qu’elles avaient de talent, de grâce et de charmes visibles, ce public qui se battait pour un autographe, une photographie, se lasse à présent de voir toujours les mêmes sourires sur les mêmes bouches qui ornent les mêmes visages... Et il on réclame d’autres, il veut du changement.
Les éditeurs de films doivent en passer par là.
Voici quelques années, c’était la lutte à coups de dollars, pour engager la vedette la plus connue. Maintenant, ce sont des ruses de \ or-mand pour dénicher la nouvelle figure qui amusera les foules. Seulement, si les postulantes à la fonction d’étoile sont nombreuses, le choix n’est pas aisé a faire car les qualités requises sont multiples et ne sont pas toutes à la portée de la plus jolie fille. On les veut très, très jeunes... 11 faut qu’elles n’aient jamais paru devant un objectif, mais qu’elles aient aussi toute l’expérience, toute la science, et même le talent des vedettes actuelles. Ce n’est pas tout: on désire qu’elles aient un genre bien personnel, un type unique, mais .1 faut en même temps qu’elles soient aptes à tous les rôles...
Aussi, si le nombre des appelées est élevé, il n’y a que peu d’élues, malgré les alléchantes promesses de cachets formidables.
Ceci n’empêche pas les étoiles menacées de devenir filantes de considérer cela comme un outrage. Elles veulent se défendre, et nous les voyons devenir « indépendantes », c'est-à-dire travailler pour leur propre compte, ce iui augmente une production déjà intense et risque de compromettre la stabilité du marché.
Ne feraient-elles pas mieux de se syndiquer T
Nouvelles Cinématographiques de Partout
ESPAGNE
Cm bons indigènes.
Une expédition cinématographique britannique, qui revient du Maroc et d'Espagne, ne tarit pas d’éloges sur les Marocains qui sont, parait-il, les figurants révés. Les auteurs anglais n’en disent pas de même des Espagnols, qui gênent constamment les prises de vue en se campant avantageusement devant l'objectif. C'est ainsi qu’à Grenade il fallut faire garder le « champ » par deux policiers qui durent même, dégainer pour s’opposer à la ruée de toute une .populace indésirable.
I>es voyageurs rapportent aussi plaisamment que pour leur donner l’autorisation de tourner on leur fit. prendre l’engagement dhonneur que leur film ne ridiculiserait ni les types nationaux ni les coutumes espagnoles.
Où l’amour-propre va-t-il se nicher? HOLLANDE
Dans un articule* intitulé « La Résistance du Film », notre confrère « Export Film » nous conte ce qui suit:
« Les techniciens viennent de procéder en Hollande à une minutieuse enquête sur la résistance de ia pellicule.
» Les résultats de celle-ci ont été identiques à ceux d’une enquête similaire faite, il y a quelque temps, en Allemagne, auprès des fabricants de film vierge, loueurs de films, opérateurs de cabine et directeurs de cinéma.
» On arrive à cette conclusion qu’un film
résiste en général de 120 à 125 jours de projection à raison de trois projections quoti-di nnes.
»’ Pour remédier à cette rapide et coûteuse usure, des recherches ont été faites par les divers techniciens et on est arrivé à la découverte d’une émulsion protectrice dont les effets se sont montrés très efficaces à l'expérience.
» Cette émulsion empêche complètement la bande de se rayer, et, la protégeant entièrement, augmente sa capacité de résistance d’une façon remarquable. Il a été constaté, en effet, que les filins traités par le procédé en question, ont atteint une durée de dix mois environ sans usure apparente et en conservant intacts les virages les plus délicats eux-mêmes.
» Quant à la perforation, se trouvant renforcée de son côté par cette émulsion, sa résistance est apparue égale à celle du ruban gélatineux.
» 11 faut ajouter que ce procédé d’émulsion permet, une fois le film usé, de le remettre à neuf en,1e traitant de la même façon. D’après nos renseignements, cette émulsion aérait la propriété d’un groupe d’Américains qui en détiendrait le brevet. Celui-ci aurait même déjà, été vendu pour la Belgique, encore que, jusqu’à ce jour, nos loueurs et directeurs de cinémas belges n’aient pas paru soupçonner l’existence de cette merveilleuse invention. »
L’Anastasie batavo.
Pas drôle non plus, la censure en Hollande-Organisation très compliquée. Une commission
de censure existe qui travaille un peu selon son bon plaisir. Or, dernièrement, la Ligue des directeurs des cinémas hollandais avait demandé à être représentée à la dite commission. Mais on a refusé d’admettre un de ses délégués. A la suite de cette décision, à laquelle «’était rallié le bourgmestre d’Amsterdam liui-tnême, les directeurs ont tenu des meetings de protestation. Ils projettent notamment, par mesure de représailles, de ne plus laisser censurer aucun film, de manière que, provisoire ment, aucun enfant au-dessous de dix-huit ans, ne serait admis dans les bioscope«.
ALLEMAGNE
L’Allemagne recueille particulièrement au cinéma de nombreux avantages qui lui viern-f nent de la dépréciation de son change. Si le mouvement qui se dessine déjà se poursuit, elle sera bientôt le plus grand’ atelier cinématographique du monde.
De nombreuses firmes anglaises et américaines ont pris leurs dispositions pour faire tirer toutes leur copies à Berlin. En tenant compte des frais de transport et de douane, ces positifs reviennent encore à meilleur marché que s'ils avaient été exécutés dans les pays d’origine du négatif.
Encor« Lnl
C'est de Landru que je veux parler. Une maison allemande annonce un drame en. six actes, avec comme principal interprète Lui; Inndru. De plus, on certifie que les prisés de vues ont eu lieu à Combais... A voir...
Le Ramaeee-Miettes.
— Ne craigne* rien, chère amie, encore 45 épisodes, seulement, et tous seres hors de danger I
(Dessin de Mars TrickJ (Salon des Humoristes, Paris.)
Chariot plaide contre un sosie
Un procès asset original se plaide en ce moment à Los-Angelos. Charlie Chaplin, le farineux « Chariot » du cinéma, connu de tout le-monde, a introduit une action contre un sosie qui, copiant' exactement sa canne, sa moustache, son rire, ses grands pieds et sa démarche chaloupante, tourne des films sous le nom de Charlie Aplin.
Chariot — le vrai — prétend que nul n’a le droit de copier ainsi l'ensemble des attitudes, grimaces ou qualités scéniques dont il est le propriétaire après en avoir été le créateur.
On attend avec curiosité le verdict.
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Slim, arrive, après une vie dans l’Ouest américain. Un serviable troubadour de la
Praiiniiiine fin 27 an I juin
librement dit Sundown-vie d’aventures en plein, peu poète, gai luron, grande route, mais
assez poltron, il amuse tout le monde quand il parle en rimes. Seulement, comme la poésie ne nourrit pas son homme, il lui faut d’autres moyens pour subsister.
Il y avait là, dans l’Ouest, deux ranchs; l’un le Concho, un ranch de bestiaux appartenant à Jack el Billy Corlias, et l’autre, un ranch de brebis, dont le propriétaire était David Loring. Ces deux sortes d’éleveurs sont toujours en rivalité par rapport aux pâturages.
Dans un débit de boissons. Sundown retrouve son ancien compagnon de route, Billy Corlias, copropriétaire du ranch à bétail, revenu chez lui comme une véritable épave ruinée par l’alcool.
Corlias, son père, arrive dans le cabaret, blâme Billy de l’état, où il se trouvé et expulse Sundown, qu’il considère comme un vagabond. Il le regrette par après et va à la recherche de Sundown pour réparer le mal qu’il a fait. Entretemps, un certain Fadeaway a embarqué le chemineau dans une stupide aventure en l’envoyant, pour y trouver une place, à un soi-disant Hôtel Américain, tout de l’autre côté du désert, et qui n’est autre qu'un vulgaire abreuvoir près d une oasis abandonnée. Il avait fait miroiter aux yeux du malheureux que c’était une ville d’eau où il aurait un emploi de cuisinier.
Jack donne à Sundown un emploi dans son ranch. En route, le chemineau fait la rencontre de Fernando et la connaissance de sa fille Anita.
Fadeaway manque de respect à Anita, mais Jack arrive au bon moment et renvoie son domestique, qui jure de se venger. Fadeaway a décidé Billy à prendre lui-même sa part de co-propriétaire du ranch. Sundown le surprend et est terrassé par Fadeway. Fernando frappe d’une balle Billy, par-surprise; l’éleveur de brebis avait pensé se venger de Fadeaway, pour l’offense faite à sa fille.
Revue scientifique
La Double Escapade
Comédie en 5 p. interprétée par Gladys Walton
SUNDOWN SLIM
LE POETE CHEMINEAU
Drame en 5 parties avec Harry Carey dans le rôle principal
Programma van 27 tot l Juni
KÏPIETO
Wetenschappelijk
De Dubbele Uitspatting
Tooneelspel in 5 d. vertolkt door Gladys Walton
SUNDOWN SLIM DE DICHTER
LANDLOOPER
Drama in 5 deelen met Harry Carey in de hoofdrol
SEMAINE PROCHAINE
iiiiimiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitii
l’occasion de le Pentecôte::
ïiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiMimiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiuiii.'iiijiiiiiiiHuiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiii
Le film sensationnel
LE PECHE DE MARTHA QUEED
mi I ’ iiiiHii 11 n [ini n 11 il il 111 ini 111 in il itii MI iiuii r 111 r I nu in n il iiiiiii I ni 11 ini I HiMi 11 n ini 111 il iiiii 111111 in 11 n I mi 111 il I ni mi 11 h I nu im 11M1111111 mum il h 111111 mu h i 11 m un I h 11111 mm h 1111 ni iT
Afin de sauver sou ami Billy, Sundown prend sur lui la faute d’avoir cambriolé le coffre-fort, mais se déclare innocent pour l’affaire du coup de feu. Fadeaway apprend que Fernando a voulu se venger sur lui et cherche maintenant à se défaire de son ennemi. Billy, entré en convalescence, déclare que Sundown est innocent, de sorte que Jack, son frère, le fait libérer de la prison, et pour le récompenser du beau geste qu’il a fait en sauvant Billy, il lui donne la gérance de la halte des convoyeurs de bestiaux qui a reçu cette enseigne pompeuse d’American Hôtel..
Sundown va voir Anita, la fille de Fernando, et lui fait comprendre qu’il l’aime. Elle lui donne une réponse évasive. Cependant, Fernando, le père d’Anita, qui a pris la fuite par rapport au coup de feu qui a touché Billy, s’est caché dans la montagne, et Sundown, toujours dévoué, prend sur lui de le ravitailler.
Fadeaway, redoutant toujours la vengeance de Fernando, a suivi Sundown, et traîtreusement, blesse à mort Fernando, et dénonce que Sundown le cache. Celui-ci, fort de son droit, puisque, maintenant, il est chez lui, invoque l’inviolabilité du domicile et ne veut laisser entrer le sheriff sans permis de perquisition en règle. Fadeaway le menace, mais le chemineau, en fait assez poltron, mais toujours héroïque quand il s’agit de défendre les autres, s’y oppose froidement. Fadeaway, pourtant, pénètre dans la maison, et comme il ne tient pas compte de 1 avertissement de Sundown qui défend son ami Fernando — entretemps décédé — le poète-chemineau l’abat d'un coup de fusil.
Reconnu dans son droit, Sundown veut aller faire sa demande à Anita, mais il voit que son ami Billy a obtenu son assentiment et que les deux jeunes gens se font de doux serments. Et voici que, chez notre hoérs, l’esprit de sacrifice reparaît: il se contente de souhaiter aux amoureux tout l,e bonheur possible; quand à lui, il continuera son existence de chemineau, trouvant sa consolation dans sa poésie, sa liberté et sa bonne humeur inaltérable.
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