Programma van 16 tot 20 sep. 1923



Brochure

Bron: FelixArchief nr. 1968#546

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C’est dès l'âge de seize ans que Miss Flora Le Breton débuta dans la carrière théâtrale: un premier rôle fut rémpli par elle dans. London Pride aux. côtés de Gerald du Maurier. Des rôles de comédie lui furent confiés ensuite, et elle brille particulièrement par la sponta-néité dé son jeu dans Bran Pie, et Officers Mess jusqu'à ce qu'un engagement pour le Canada lui eut fait traverser l’Atlantique: la « Nouvelle France » et les Etats-Unis l’applaudirent tour à tour dans The Maid of the Mountains qui fut sa dernière création à la scène avant de se risquer au studio.

Miss Le Breton avait en effet été sollicitée déjà par des « directors » yankees et anglais; tarder plus longtemps à répondre à leurs désirs, eut été se voir fermer une branche d’activité artistique, dont l’avenir était plein de promesses. Car les qualités photogéniques, le jeu sobre et le don d'expression de la jolie actrice, devaient la conduire tôt ou tard à évoluer devant les cameras, dans la lumière aveuglante des sunshines.

Ne résistant pas plus longtemps à l'appel de sa destinée.Miss Flora Le Breton se décida pour un film dont elle contribua à assurer le succès. La Poupée, M. Stuart Blackton, qui l’avait admirée dans cette création, comprit tout le parti à tirer de cette étoile naissante, et lui ayant été présentée à l’Aquitania-theater, il l’engagea immédiatement pour interpréter Peso mary, la suivante de lady Diana Manners, dans La Glorieuse Aventure. Nos lecteurs se souviendront de l'apparition de cette bande, exécutée en couleurs naturelles, et dont la technique autant que l’interprétation souleva l'admiration des cinéphiles. Ciné-Revue a dit d’autre part la valeur de

cette oeuvre, et souligné la part heureuse qu’y prit notre vedette de ce jour.

Celle -ci ne s’arrêta pas en aussi bon chemin: tour à tour elle tourna: The Gypsy Cavalier, The Misthletoe, Cocaïne, Little Miss Nobody, et d’autres remarquables « pictures », dont plusieurs voient l'écran dans les salles belges. Il nous souvient surtout de la bizarre et neurasthénique Madge, qui ne fut pas un des personnages le moins intéressant du captivant film Cocaïne.

Pour The Gypsy Cavalier, autre bande merveilleuse, elle fournit e. a. à Georges Carpentier l’occasion de rendre un inappréciable service au cinéma britannique, puisque au cours des prises de vues, le sympathique boxeur et cinéaste, peut sauver des flots, la protagoniste dont les présentes lignes retracent la carrière.

Depuis, Flora Le Breton n’a cessé de perfectionner son talent, et l’on nous annonce que pour le moment, elle remplit le premier rôle féminin, celui de Leslie Henson, dans Tons of Money, production qui verra sans doute l’écran au cours du prochain hiver.

Avant de clore ces brèves notes, rappelons que notre héroïne de ce jour, constitue un mélange de quatre races: la française, l'anglaise, l'irlandaise et l’écossaise; est-ce la raison pour laquelle la délicieuse artiste est goûtée également des deux côtés de la Manche et sur les deux rives de l’Atlantique? Il se pourrait, car h’est-ce pas aussi le secret de maint star américain, d'origine latine, et qui quelque peu américanisé, réalise le type goûté partout ou habitent des populations latines et anglo-saxonnes.

Quoi qu’il en soit, au physique comme au moral, Miss Le Breton a bien tout pour se faire admirer et

MOTE-EE VEDETTE

Rosemary dans La Glorieuse Aventure.


ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA

L’Afrique Mystérieuse

L’expédition africaine Snow fut organisée par la Corporation Africaine des Expéditions d’Oakland, Californipe. Elle quitta San-Francisco en 1919 et revint au commencement de 1922, après un voyage autour du monde pendant lequel elle parcourut une distance de 80.000 milles.

En Afrique seulement, l’expédition parcourut 65.000 milles, employa 125.000 pieds de négatif de film cinématographique, et fit plus de 4-ooo reproductions!

Le développement des photos se faisait le soir, car la température du jour atteignant ia5° Fahrenheit (à l’ombre, aurait fait fondre le film dès qu’il aurait touché l’eau.

Plus de cinquante espèces différentes d’animaux sont montrées dans « l’Afrique Mystérieuse dévoilée par l’Explorateur H. A. Snow ». Donner le nombre total des animaux sauvages reproduits parce film serait chose impossible. Exemple, dans la première, partie, on voit presque un million de «manchots», ((pris» lors du passage de l’expédition dans certaines îles désertes situées à quelque distance de la côte sud-africaine.

Le succès de l’expédition, au point de vue et chasse et photographie, fut principalement dû à l’idée nouvelle d’utiliser l'automobile pour celle-ci, les animaux domestiques précédemment employés ayant toujours été victimes de la maladie du sommeil. Comme les chevaux ne peuvent vivre dans la région des mouches Tsétsé, toutes les précédentes chasses avaient été faites à pied.

La faune des grands plateaux est extrêmement riche; elle donne l’idée de ce qu’était l’Europe à l’époque tertiaire. D’immenses troupeaux d’antilopes, de zèbres, de ruminants parmi lesquels le plus puissant est le buffle, parcourent les prairies avec les autruches, les girafes, les éléphants, les rhinocéros. L’hippopotame, faune exclusivement africaine, vit dans tous les fleuves et tous les lacs avec un lamenlin, cétacé herbivore également particulier a cette faune. Les grands carnassiers sont le lion, le léopard, la panthère. Les hyènes, chacals, civettes, sont les principaux carnassiers de taille moyenne; ils se répandent dans la région désertique où vit, dans les dunes de sable, le curieux renard « fennec ».

Les oiseaux de cette région ne présentent rien de particulier, sauf l’autruche, type éminemment africain. Le « serpentaire » se trouvé à partir de l’Abyssinie jusqu’au Gap. L’Afrique possède, en propre, plusieurs espèces d’aigles, de faucons et de vautours.

Les reptiles, très nombreux, ne diffèrent guère de ceux des autres régions.

La faune des grandes forêts présente un caractère nettement tropical et possède les remarquables singes anthropomorphes.

La faune du Gap est assez particulière, elle rappelle un peu celle du Mozambique et celle du désert.

PROGRAMME DU 16 AU 20 SEPTEMBRE

Ouverture

Herold

Les Femmes d’abord

comédie avec LEE MORAN

3. La Traviata....G.

Fantaisie

Verdi

L’Afrique Mystérieuse

Le Cheik .

Fox-Trot

T. Snyder

, L’Afrique Mystérieuse

PROGRAMMA VAN 16 TOT 20 SEPTEMBER

1. Zampa .... Herold

Openingstuk

( De Vrouwen eerst

tooneelspel met LEE MORAN

De Traviata....G. Verdi

Fantasie

Het Geheimzinnige Afrika

5. De Cheik....T. Snyder

Fox-trot

Het Geheimzinnige Afrika

Sem?:ne procE:ne

Al_ IC

DANS

ba victoire d£ FEnfant

Prochainement le film sensationnel

Hef Geheimzinnige Afrika

Ten einde de Midden-Afrikaansche fauna van dichtbij te bestudeeren en ze te verfilmen, niettegenstaande de duizend gevaren, daaraan verbonden, richtte II. A. Snow en zijn zoon Sydney een tocht in, naar het hart van het wilde Afrika, onder de bescherming van de Afrikaansche Ver-eeniging der Oakland-expedities te Californie. Zij vertrokken uil St. Francisco in 1919 om er slechts in 1923 terug te keeren na 80.000 mijl te hebhen doorreisd, waarvan 65fooo in Afrika zelf.

Niettegenstaande de tallooze gevaren en moeilijkheden zijn er niet minder van 5o verschillende dier-soorten opgenomen; de bijval waarmede deze expeditie werd bekroond is grootendeeïs te danken aan het gelukkige initiatief om in auto deze woeste streken te doorkruisen.

De fauna van die onmetelijke ver-wouden is ongemeen rijk en geeft werkelijk een beeld van de voorhistorische wereld rond het tertiaire tijdvak: Ontelbare kudden antilopen, zebra’s herkauwers, waartusschen de buffel de sterkste is, struisvogels, •girafen, olifanten, neushoorndieren, —• de vreése-lijke roofdieren: de leeuw, de tijger, het luipaard, de panther, de jakhalzen, de hyena’s... In de zandduinen leeft de eigenaardige « fennec »-vos; in de stroomen het logge rivierpaard...

Als roofvogels heeft men er de arenden, de valken en de gieren.

Sruipdieren: krokodillen, slangen, reuzen hagedissen verschuilen zich verraderlijk...

In dep bosschen met overweldigenden plantengroei leven de wonderbare oerang-óetangs, pong’s, gibbon's...

Door zijn navorschingen, zijn natuur getrouwheid is deze film een eenig en ophefmakend dokument.

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«Miss Flora Le Breton et Lady Diana

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chérir: une couronne de ehe-Veux blonds encadre son Iront lisse, et ses yeux gris-bleus; ses -pieds sont les plus petits de tout Cinemaville; d'esprit positif et pourtant malicieux, elle s’attache autant aux délassements du corps qu'à ceux de l’intelligence; et son sport ou exercice favori est la danse qu’elle pratique avec passion. Notons d’ailleurs que c’est elle qui, l’année dernière, en gagna le championnat pour amateurs, une •de la souplesse, du muscle, et une

Tel est l’auteur de L'Appel de la Montagne, film assurément unique en son genre, que nous verrons bientôt. Comment M. Porchet a tourné ce film, c'est ce qu’on nia pas manqué de lui demander. Nous publierons cette intéressante interview dans un prochain numéro.

» * * Le cinéma par télégramme- — On sait qu’il est possible (grâce au procédé du « belinogramme ») de transmettre télégraphiquement les images photographiques.

Un savant de Washington, M. Jenkins, vient d’inventer un appareil qui permettra de télégraphier les images mouvantes du cinéma!

On ne nous dit pas qu’il serç possible de les télégraphier « au ralenti *!... Mais cette découverte est certainement appelée à rendre plus rapide encore l’évolution de la technique de l’écran.

* * * Les films Jacques Feyder. — Nous apprenons qu’une Société vient de se constituer pour l’exploitation des productions Jacques Feyder, dont les bureaux sont installés a Paris, 12, rue de la Chaussée-d’Antin.

M. Jacques Feyder, qui mon» . tra déjà dans deux films, totalement différents: LAtlantide et Crainquebll/e, l'ampleur et la diversité de son talent, vient de terminer en Suisse Française, dans un petit village, perdu dans les montagnes du Haut Valais, son dernier film. Visages d’Enfants, qui sera présenté en hiver.

Notre vedette dans un rôle de comédie.

performance qui exige rare force de volonté. MARNIX.

Petites Nouvelles et Échos

* * * L’Homme des hauteurs. — Un confrère a eu le plaisir de recevoir la visite de M. Porchet qui vient d’accomplir la prouesse unique jusqu’ici dans les annales de la cinématographie, de tourner un film sur les cimes les moins accessibles à l’homme, dans une atmosphère raréfiée au point que l’entraînement peut seul y permettre de vivre.., ét de filmer.

Mais M. Porchet est Suisse et fils des montagnes. Il les aime au point que, séjournant en Amérique, il ne put faire moins que d’escalader le * caméra » en mains, les cimes les plus ardues de la Cordillière des Andes.

Flora Le Breton, comme Christine La Roda (l'héroïne) dans A travers l'eau et le fer.

La Porteuse de pain

D'après Xavier de M0NTÉP1N

Quand Jeanne Fortier avait entendu le verdict qui la condamnait à la réclusion perpétuelle, la pauvre femme était tombée comme une masse, disant des mots sans suite, en proie à un délire qui ne devait plus la quitter.

Jeanne Fortier était folle. On la conduisit à la Salpétrière, hospice en même temps que prison, et là, l’incendiaire d’Alfortville, comme l’appelaient les journaux de l’époque, vécut sa vie recluse et misérable, enfermée dans sa folie mieux encore que dans les murs de sa prison.

Les années passèrent.

La guerre vint, puis le siège de Paris.

C’est pendant le siège qu’un événement dramatique amena la guérison de Jeanne. Trois obus avaient éclaté dans les bâtiments de la Salpétrière et mis le feu au logis des folles. Les flammes léchaient les murs, crevaient les toits. Jeanne Fortier, les yeux hagards, regardait cet incendie qui éveillait au fond de sa mémoire endormie l image de l’incendie d’Al-fortviile. Avec la mémoire, revint la conscience de sa personnalité. Et le passé, tout le vieux passé aboli se réveilla. Et la malheureuse recommença à souffrir.

Ses enfants? Son petit Georges? Sa petite Lucie? Qu’étaient-ils devenus? Georges, resté au presbytère de Chevry, chez l’abbé Laugier, aux mains de la sœur du prêtre qui avait promis de l’élever, comme son fils, était sans doute devenu un beau jeune homme. Et il lui serait possible de le retrouver. Mais Lucie? Sa mère nourricière ne recevant plus le prix

A l'infirmerie.

de ses services, ne Lavait-elle pas abandonnée?

Ah! les revoir! Les serrer clans ses bras! Pleurer avec eux toute la vie misérable et toute la souffrance imméritée!

Dès ce jour l’idée de l’évasion germa dans, l’esprit de la prisonnière.

Il lui fallut dix ans pour réaliser son projet. Comme elle avait une conduite exemplaire, on lui avait confié le service de l’infirmerie et elle connaissait maintenant les fioles de médicaments rangées sur les rayons. Un samedi qu’une sœur infirmière, un peu souffrante,, demandait une potion calmante, Jeanne lui versa dans sa tisane une assez forte dose de laudanum atin de prolonger son sommeil de la nuit. Et le lendemain, ayant revêtu le costume de Sœur Philomène, elle sortit comme pour se rendre à la messe. Fille était libre. Elle pouvait se mettre à la recherche de ses enfants, les retrouver, ah! les retrouver et goûter encore auprès d’eux, peut-être, la joie de vivre.

Hélas! pas plus à Chevry qu’au village où sa fillette avait été confiée à une nourrice, elle ne devait obtenir aucun renseignement.

Ving ans, c’est long. Le curé Langier at sa sœur étaient morts depuis des. années. Morte aussi la nourrice de Lucie. Les deux enfants, comment les retrouver? Quels noms portaient-ils? La pauvre mère eut une minute de défaillance et, un moment, tomba dans un découragement profond.

Pourtant, poussée par une sorte d’instinct, elle s’était logée dans le centre de Paris, déci-

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dée à poursuivre ses recherches, malgré les difficultés entrevues.

Or, tandis que Jeanne Fortier prenait des résolutions audacfeuses, le hasard ou plutôt la Providence réunissait, presque dans le même quartier que la malheureuse mère, les principaux acteurs du drame qui allait se nouer, suite du drame d’Alfortville.

Lucien Labroue, fils do l’industriel assassiné, ruiné d’ailleurs par l’incendie de l’usine paternelle, avait fait d’excellentes études de mécanique. Mais il se trouvait sans position et cherchait quelque situation où faire valoir ses mérites. Il tenait d’autant plus à gagner quelque argent qu’il aimait sa petite voisine, Lucie, charmante ouvrière de la couture.

Cette Lucie elle-même, enfant confiée à l’assistance publique voici bientôt vingt ans, igno-

Lucie, la petite ouvrière.

rant tout de ses père et mère, était la fillette de Jeanne Fortier,

Quelques vues plus loin, habitait un jeune avocat, Georges Darier, ami de classe de Luiten Labroue, et qui commençait à se faire un nom au barreau. Georges Darier était notre petit Georges, arraché jadis aux liras de sa mère, et qui,, adopté par Mme veuve Darier, sortir du brave curé Laugier, de Chevry, était loin de se croire le fils de l’incendiaire d’Alfortville.

Enfin, dans le quartier le plus riche de la capitale, venait de s’établir le riebt industriel américain Paul Marinant. Il vivait là avec sa fille . Mary qui souffrait d'un commencement de maladie pulmonaire, héritée de sa mère. La jeune fille avait voulu connaître la Fran-

A la Réunion des Boulangers.

ce. Et comme son père ne pouvait rien lui refuser, il avait consenti à remettre son usine de New-York à Ovide Soliveau, qui avait exigé ce cadeau pour prix de son silence, et il cherchait aux environs de Paris un terrain où il pourrait construire une nouvelle usine, et exploiter en France ses.brevets d’invention. Or le hasard, ou plutôt, la Providence, avait rapproché tous ces êtres qu’unissaient d’anciens liens de la destinée. Georges Darier était devenu l’avocat de Paul Harmant et Lucie la petite ouvrière de la couture, confectionnait les robes de la jeune Américaine, la délicate et frêle Mary Harmant.

Mais comment Jeanne Fortier pourrait-elle découvrir ces choses, ces secrets de la vie?

En attendant, il fallait vivre, il fallait manger, il fallait trouver le moyen de durer pour accomplir la tâche choisie.

Ce jour-là, Jeanne Fortier entra, pour déjeuner, dans une boutique qui avait pour enseigne: « Au rendez-vçms des Boulangers ». De nombreux ouvriers et employés de la boulange y dînaient avec des rires et des joyeux propos. Jeanne apprit ainsi que la maison Lehret cherchait une porteuse de pain: trois francs par jour et une partie de la nourriture. Métier fatigant sans doute, mais qui permettrait à la malheureuse de chercher ses enfants.

Le lendemain, sous le nom de Lise Perrin, et, le surnom de maman Lison, Jeanne Fortier portait, le pain chez les clients de la maison Lehret.

(A suivre.) Jean BLATSE.

Maman Lison, porteuse fie pain.

Qcoocooooco ooooocoo oooc oooe ùooeooeooo oqooocûoooooooc »co ooooooccoooo oo ocococ ooo o oo eeoccooeoooeoooooooo oo.oo oo cocoooo o ooooooooooO 6 V

LOISIRS D’ETOILES

oc 000000130 ooo OOOOOOOOOOO OOO CCOOOOOOOO

Le regretté Wallace Reid, quoiqu'excellant dans les sports violents, ne dédaignait pas la pêche à la ligne; on le voit ici guettant le goujon, avec la patience d'un vrai chevalier de la gaule.

Après avoir montré si souvent en plein travail ces rois du jour que sont les artistes de cinéma, combien nous aurions été heureux de les voir jouissant dans la paix des champs, à la mer ou dans la montagne, de quelques moments d’un repos bien gagné.

Hélas! il nous a fallu déchanter: pour une vedette qui a pu fuir la lumière aveuglante des

Dans l'ovale: Mrtû Pawlo-va, la célèbre danseuse russe, apprenant-le tango à Jackie CZoogan.

sunlights, combien d’autres durent rester à la tâche, contribuant de tout leur talent à l’éclosion d'œuvres nouvelles.

Car tel est le revers de cette carrière si brillante en apparence, et vers laquelle se sentent attirés, dans toutes les zones, tant de jeunes gens et de jeunes filles mécontents du sort modeste qui leur est échu. Le soleil, en effet, qui darde le plus pendant les mois dits de vacances, est le meilleur

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Pola Negri, toute oreille, se délectant aux sons qui lui arrivent par l'intermédiaire de son „radio", récente acquisition de la star polonaise.

allié des réalisateurs cinégraphiques; il représente un nombre incalculable de bougies, qu'il serait sot de ne pas employer ou de remplacer par de coûteuses installations d'éclairage artificiel; et s’est pourquoi, en Suisse, à Nice et à Paris, chez nous comme aux United-States, les appareils de prises de vues sont braqués en plein air sur les plus beaux sites, tandis que des centaines d’artistes évoluent sous l’œil implacable de la « camera ».

Pourtant — la production intense de ces derniers mois a tout de même créé quelques loisirs aux vedettes d’Outre-Atlantique — il nous est parvenu quelques photos montrant les « as » de l’écran américain au repos. Il en est parmi ces célébrités mondiales, qui blasées des aventures vécues pour les besoins de l'écran, préfèrent se retirer en vin

Théodore Kosloff, au seuil de son bungalow, enfoui dans la verdure.

sa blouse « à la russe » et la sympathique franchise de son regard ouvert. Nous ne pouvons, faute de place, dire de tous ceux qui illustrent nos pages médianes, des détails concernant leur façon de s'adonner au repos après une tâche parfois fatigante et ardue.

Mais les photos parlent mieux que ne le saurait faire notre plume malhabile. Mais avant de clore cette courte causerie, reportons nos regards sur celle reproduisant la silhouette du regretté Wallace Reid, trop tôt enlevé à l'admiration du monde cinéphile. De penser que plus jamais, le héros de tant d’aventures ne pourra se permettre de reprendre haleine entre deux productions, — que pour toujours s’est refermé sur lui cette terre de Californie sur laquelle il avait prodigué les marques de son talent: voilà qui donne une note de mélancolie à'ces notes traitant des Loisirs d'étoiles. M.

Vera Reynolds, prête pour le bain.

Au-dessus: Melchior à la campagne, après un footing, se désaltère.

bungallow quiet et paisible, que de courir les villes d'eaux encombrées, et d'excursionner dans les endroits à la mode.

Et voilà pourquoi, sur nos pages, on voit la Pawiownà rieuse, se consacrer à l'éducation chorégraphique de Jackie Coogan: quel élève et quel maître! Ce, tandis que Douglas au cordial sourire, fait des acrobaties avec Jack- Pickford, son beau-frère, et Roger Lewis,- son confident et ami. Puis voici la belle Pola Negri, hier encore attachée aux studios d’Allemagne, se délectant aux ondes musicales que lui envoie son «radio», dernière et très chère acquisition, peut-être un cadeau du prince charmant Chariot. Théodore Kosloff prend l’air, en bon bourgeois, devant sa maison de campagne: est-ce bien le même qui dirigea le corps de ballet impérial russe, et qui depuis a pris de haute lutte la première place parmi les pratiquants de l'art de Terpsychore, dans les studios californiens? On dirait plutôt d’un solide moujick, avec

Roger Lewis, Douglas Fairbanks et Jack Pickford dans leurs exercices d'équilibrisme.

Lyoneli Barrymore, Torn Terris et Marguerite Marsh, étudiant la maquette d’une villa


Ce que nous verrons ** ** t Les Nouvelles Aventures

sur l’écran: ** de Kid Roberts

Les Nouvelles Aventures de Kid Roberts, divertissent autant que les précédentes. Ces six chapitres, illustrés chacun d'un match de boxe, sont d'une constante bonne humeur, qu'il s'agisse de rivalités sportives où d'une prise de vues pour un film. Il faut louer vivement le mouvement général, f interprétation pleine d'entrain et les dessins de Sach qui soulignent si drôlement quelques métaphores; enfin les sous titres spirituels et bien sportifs.

Il faut admirer aussi la partie sportive du film, qui nous fait assister à de beaux combats. Le type du manager de Kid restera inoubliable.

Le public va aller voir Kid Roberts qui fera sans doute, une longue et fructueuse carrière sur les rings cinématographiques.

Jugez de f intérêt de l'action, lecteurs, par les croquis accompagnant le texte, et par le scénario succint, coupé en épisodes.

CHAPITRE PREMIER MONTE LA-DESSUS!..

Liverpool... soirée mémorable en laquelle Kid Roberts vainquit le redoutable Bandman Shayne, renouvela à perpétuité le contrat qui le liait à Joë Murphy, son manager, son frère, son ombre et clôtura par un triomphe le premier cycle de ses exploits... Tout cela n’est plus à l'horizon qu’une brume légère. Tour à tour les nations civilisées et alliées ont applaudi le superbe athlète, également beau par son muscle, son cerveau, son art, sa loyauté.

Et maintenant, avant son départ pour l’Amérique, un dernier combat le retient à Monte-Carlo, combat d'ailleurs sans réel intérêt aux yeux des initiés, l'honnête pugyliste Ralph Henry ne bou-vant prétendre inquiéter la « Grande Vedette ». Arthur Carrowsmith, habitué des soirées de boxe, mais surtout fin connaisseur en matière de noce ou de tapis vert, s’introduit dans l’intimité de Kid Roberts et l’entraîne... à sa manière... Soupers

fins, libations anormales, nuits dérobées au repos et au sommeil... ainsi le traître qui a misé gros sur la chance de l'outsider Ralph Henry, prépare-t-il l’effondrement de celui qu’il nomme « son meilleur ami ».

Bien que fiancé à la charmante Dolorès, fille du sénateur Brewster; bien qu'à la veille d’un math au cours duquel sa réputation peut sombrer, Kid Robert écoute la voix perfide. Mais par bonheur sa « nourrice » veille. A la tête de quelques fidèles, Joë Murphy prend d'assaut la salle du festin et ramène sur ses épaules la brebis égarée.

Au soir du combat la cote monte en faveur de Ralph Henry. Les premiers échanges font présager le succès de l’opération déloyale tentée par Arthur Carrowsmith et sa bande. Mais Kid Roberts est la vaillance même. Et puis, que faire contre la € classe »? Elle va parler... Elle»parle déjà... Soudain à la sortie d'un corps à corps l’athlète sent aux yeux une intolérable douleur. La gong le renvoie à son coin, hurlant et crispé. Les gants de l’adversaire n’ont-ils pas été « maquillés »? L’arbitre ordonne cependant la reprise du combat. C’est un aveugle qui accepte la bataille! Tous ses feux éteints, le navire résiste à la tempête. Secondes longues comme des siècles! chaque coup voit la chute de l’homme... Vingt fois le champion descend... Vingt fois il est debout!

Et voici le miracle, la résurrection des flambeaux! Kid Roberts maintenant domine l’adversaire, le désunit, le martelle de coups précis... l'instant d’après, c’est la victoire décisive, une salle emballée et la déroute au camp de Judas.

CHAPITRE II.

A NOUS LA TIMBALE!

Enfin Kid Roberts touche au but si opiniâtrement poursuivi... Dans quelques jours il montera sur le ring pour tenter de ravir à Cyclone Curtiss m titre de champion du monde...

Et voici qu'un papier bleu survient... Un rien... mais le petit grain de sable du grand Cromwell! Le père du champion,- J.-A. Hallidag, retour du Brésil, arrive ce jour à New-York. Catastrophe!

vigueur-sur l’adversaire qui a baissé sa garde... Kid s’écroule... le « time » vient à point pour sauver ia situation, mais l’homme est dûrement, peut-être décisivement « sonné ».

Adieu le beau rêve! Adieu, le titre si longtemps convoité!

Soudain, deux bras l’enserrent... Une voix aimée

« Retourne au combat, mon fils...

Pour moi, entents-tu... EOUR MOI! »

Et l'athlète, galvanisé, bondit sur Cyclone Curtiss stupéfait d’une semblable récupération.

Volonté farouche et toute puissante, effort magnifique qui engendrent la victoire!

« A nous la timbale » clame Joê Murphy

KID ROBERTS EST CHAMPION DU MONDE

J.-À. Hallidag a, paraît-il, horreur des pugilistes professionnels et croit que son fils est ingénieur.

« Soyons donc d’ingénieux ingénieurs » décide Joë Murphy... Aussitôt, grâce à la complicité du sénateur Brewster et de sa fille Dolorès, la salle d’entraînement se transforme en bureau d'études. Malgré quelques impairs inévitables, tout se passe au mieux du monde, et J.-A. Halliday ne peut que louer son fils d’avoir adopté Une profession digne de son cerveau, digne de son nom. Sous prétexte de travaux à exécuter dans la banlieue, les deux ingénieurs se préparent.,, au championnat du monde et le grand jour arrive sans que le Père de Kid ait flairé l’aventure.

CYCLONE CURTISS contre KIDS ROBERTS!

Le challenger domine bientôt son terrible adversaire. Dans quelques instants, sa jeunesse, sa vaillance et sa haute valeur vont trouver leur récompense.

Soudain... Kid Roberts suspend son effort et demeure immobile, comme pétrifié. Il a vu... dans une loge... Son Père, l’homme qui le croit ingénieur, l’homme auquel il a menti, l’homme qui lui dira demain: Tu as manqué de loyauté, tu n es pas un athlète... et Kid regarde son père avec épouvante. Alors l’autre frappe, de toute sa

CHAPITRE III.

DAVID ET GOLIATH

Kid Roberts engagé à prix d’or par le Mondial Circus pour une tournée en Amérique, exhibitionne chaque jour devant un public nombreux

et enthousiaste. Le sympathique Murphy, obligé de « bonimenter » de longues heures sur l’estrade, se loue et se reproche alternativement d’être devenu si bavard!

Cependant, parmi les spectateurs, un géant s’est dressé, qui prétend punir le Champion du Monde de son orgueilleux défi. Hélas! si Joé Kenney appartient à une excellente famille, possède du bien sous le soleil et des bras de 42, il s'imagine que tout cela suffit pour faire un boxeur. En vain Kid Roberts le ridiculise et le métamorphose en homme-crêpe! Joé Kenney appartient à l’espèce des enragés. Chaque punition ne fait que le raffermir dans sa volonté de s’attacher désormais aux pas de son brillant adversaire et d’arriver à en triompher.

Lors d’une sortie au bénéfice de la Croix-Rouge, Joë Kenney parie tout ce qu’il possède sur sa chance au « finish ». Pour Kid Roberts, ce doit être « une promenade de santé ». Mais le riche fermier, mordant la poussière, entraînera dans sa ruine sa femme et ses enfants.

Or, M'ne Kenney trouve un appui inattendu en

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12 Dolorès Brewster. Grâce au subtil plan féminin élaboré par les deux femmes, Joë et Kid ne monteront pas sur le ring; mais se rencontreront à poings nus en tout petit comité * pour motifs personnels ». Après une effroyable bataille, Kenney, vaincu, abandonne, « son violon d’Ingres », revient à son ranch, à son épouse et à ses enfants.

CHAPITRE IV CHERCHEZ LA FEMME!

Loin des villes et de leurs tentations, Kid Roberts s'entraîne en vue de son prochain combat avec le champion Hamilton.

Mille tristes pensées étreignent son noble cœur... Hélas! Nadia est tombée aux mains rouges des * Caïmans- Noirs ». Les misérables vont la torturer... lui arracher le secret terrible... vaincue par la douleur... elle parlera!... Et ils trouveront le document, écrit en 32 langues dans une coquille d’escargot!

Soudain, sur la route blanche, un nuage de poussière...Une torpédo... Nadia la conduit... Et derrière... Une meute hurlante et sanguinaire.

Ce voyant, le sang du champion ne fait qu'un tour! Il bondit! Un cent mètres éblouissant... A toi Paddock!... Les Caïmans-rtoirs connaissent des minutes fâcheuses. Tandis qu’ils trouvent la mort sous'les eaux, Nadia trouve la vie sur les lèvres du courageux sauveteur.

On doit à la vérité d’avouer que Nadia, femme fatale, tortueuse, perfide, hérissée de désirs, doit abandonner à Hamilton l’ensemble de ses appas, comme prix de sa possible victoire sur Kid Roberts.

Et cela, tandis que Knock-out-Burns, ver de terre amoureux d’une étoile, se meurt dans les tortures de la jalousie.

Combat épique, duel à mort sous l’œil de la Carmen aux lèvres sanglantes. Tour à tour, les gladiateurs baisent la terre. Mais Kid Roberts a trouvé dans son cœur vaillant la volonté de « tenir » pendant le * dernier quart d’heure ». Il triomphe-Nadia le félicite comme il convient, ainsi d’ailleurs que son adversaire malheureux. Et voilà que cette étrange créature se donne à un troisième larron nommé Van Dick auquel elle appartient fort légitimement depuis plusieurs années,

Public, regarde le film... et tu comprendras!

CHAPITRE V FAITES VOS JEUX!

Un pénible accident vient de marquer le dernier combat de G. Enright. Son adversaire ne s’est pas réveillé du knock-out qui lui a été infligé. Enright exploite sinistrement cette coïncidence, dans le but de publicité. Kid Roberts se promet-il de punir « l’homme qui tue » comme jamais combattant ne Se fut sur un ring. Cependant Murphy est inquiet, on le serait à moins; le champion l’a obligé de parier sa part de bourse entière, soit 1.5QÛ.000 frs. sur sa chance en six rounds. Or, le champion tient en ce moment une forme inexistante! Le prudent Joë Murphy se rend alors chez J.-A. Halliday, père de Kid Roberts, et lui confie l’argent. Le grand combat se déroule suivant les prévisions du manager. Au septième rounds toutefois, le champion du monde réussit l’exploit imprévu de descendre Enright pour le compte. Mais il n’en demeure pas moins que la « magnifique bourse » s’est envolée au coup de gong marquant la fin du sixième. Kid Roberts va connaître la misère... Lui faudra-t-il, pour une minute de prétentieuse folie, recommencer sa carrière? Non, car la part de bourse confiée à

J. A. Halliday par Joë Murphy, le grand brasseur d’affaires Ta jouée sur les pétroles mexicains.

Aujourd'hui, Kid Roberts vaut dix millions.,

Pour la première fois, Joë Murphy connaît le knock-out... de la stupéfaction!

CHAPITRE VI.

LE CRÉPUSCULE DU DIEU

Concerts dans les hautes branches! Printemps... C’est l’amoureuse entreprise des nids... et des rêves. Kid Roberts bâtit la maison qui abritera son bonheur et n manager; Dolorès Brewster.

Voici venu pour une interview le plus délicieux des rédacteurs de T Univers Journal: Miss Johan Stillwell. Et le miracle se produit: Murphy, l’homme-marbre, cœur de pierre réputé inaccessible au charme féminin... Murphy est frappé de la foudre! Pour la première fois depuis que sa mète l'enfanta dans la douleur, ça fait toc-toc!

Le lendemain, Miss Johan vient rendre visite à Kid Roberfk pour se justifier quant aux informations tendancieuses publiées à son insu dans T Univers Journal. Surviennent inopinément le sénateur Brewster et sa fille... Ils entrent... ils trouvent Kid... seul avec sa conscience... Et cependant ils ont entendu des voix... La jalousie mord cruellement Dolorès. Bientôt c'est l’irréparable! Le sénateur tient la preuve du délit •’ Adieu! dit-il, et il s’en va avec sa fille... Mais Joë a bondi: « Sénateur, soyez inamovible, mais non irréductible!... Miss Johan Stillwell... c’est ma douce fiancée! » Surprise-larmes de joie... baisers d'amour et de réconciliation.

A quelques jours de là, Kid Roberts, hors de toute forme, montait sur le ring pour y disputer son dernier combat.

L’astre rapidement déclinait à l'horizon. En un moment, quelques rayons crevèrent les nuages amoncelés et jetèrent aux étoiles naissantes une suprême lueur.

Puis tout s’éteignit et ce fut le silence...

. Et vint une nouvelle aube... Aube d’amour, heures bleues— Sa seconde vie.

Sois heureux, mon Kid, avait dit Joë Murphy, la nouvelle nounou... ce ne sera plus moi!...

« La Cité des Réparations »

Ou appelle main, tenant Hollywood la «Cité des Réparations». La Ville du Cinéma possède, en effet, la plus extraordinaire magicienne du monde qui rend aux hommes ett anx femmes toutes fee vertus de fa jeunesse. ’Mme KM a, la magicienne en question voit défiler chez telle toutes tes étoiles. Elle tear lave la figure à Téither et y applique un masque à garder neuf- jours et une crème de an composition. Et c’est ainsi, dit-on. que -les grandes vedettes américaines restent éternellement jeunes. On ajoute même que N&zimova, que Ton avait crue écartée de l’écran à ta suite d’un .accident d’auto, tourne de nou veau grâce à Mme lËflla qui réussit à faire disparaître une estafilade arvtii-photogénique pour laquelle tous les médecins s’ôtaient déclarés impuissants.

P Suzanne DE BÄCKER, Harpiste

Nous faisons cette semaine une déviation à nos rubriques habituelles en consacrant un article à une de nos plus jeunes artistes, non de l’écran, mais d’un autre élément non moins emportant et éblouisssant:

La Harpe.

Connaissez-vous la harpe... magique?

Schubert (que nous sommes loin de là 1) en con naissait bien ie secret, puisque c’est lui, qui lui destinait cet épithète, car magique elle l’est. Avez-vous jamâis lu des phrases plus enthousiastes, plus animées, plus vivantes que quand nos bons poètes vouaient leur lyre à la harpe et aux harpistes?

Mais bornons-nous aujourd’hui à énumérer ici les mérites d’une de ces jeunes élues qui font traduire par la harpe les plus intimes de nos sentiments, qui savent nous rendre tour à tour mélancoliques et I exaltés. Les harpistes ne sont-elles pas les-doucereuses interprètes de la plus gracieuse et la plus légère des fantaisies?

Malgré son extrême jeunesse (car Mlte S. De Backer, qui est Anversoise, n’a que 18 ans) cette charmante artiste a fait preuve de dons hautement significatifs.

A 16 ans (les voyages plutôt atroces pendant l’occupation ne diminuèrent point sa ténacité) elle sut emporter au concours de harpe au Conservatoire Royal de Bruxelles (classe de M. Meerlo) un premier prix avec grande distinction, fait unique, vu son jeune âge.

Nous, qui avons assisté à ce concours, il nous revient avec quelle finesse, quelle subtilité elle sut vaincre les plus grandes difficultés qui pourtant sont légion dans les œuvres caractéristiques d'un Fauré, d'un Debussy, Mélodie et Rythme: elle savait joindre ces deux tendances opposées sans les moindres mouvements forcés. Aucune trace

d'exécution problématique: simplicité, cachet d’in- Î3 terprétation personnelle. La harpe ainsi jouée ne paraît nullement un objet d’art apprécié que par quelques initiés; elle émeut l’âme du plus simple parce qu’elle nous envahit involontairement.

Mlle S. De Backer a fait sienne une phrase de Jean Cocteau sur les interprètes désintéressés de certaines œuvres:

« Trop souvent les virtuoses se servent des œuvres au lieu de les servir. »

Elle sert.,

Mlle S. De Backer sortit du silence en se produisant en soliste en maints concerts organisés par ies meilleures sociétés anver-soises, et tout ce monde enthousiaste se rencontrait lors de son dernier récital qu ’ elle donna en collaboration avec

M. Jacques Snellaert, violoncelliste, un des jeunes lauréats d u Conservatoire Royal d’Anvers.

Ce fut un succès sans précédent, et il faut remonter au temps des récitals organisés par sa mère, la brillante artiste qui obtint le prix de la Reine de Belgique, offert aux harpistes de grand mérite, pour retrouver une soirée aussi riche en émotions.

Comme on voit,

M"e S. De Backer suit de bonnes traces, et Ton parlé parfois des possibilités de l'hérédité. Ici le cas s’impose de lui-même. Pourrait-il en être autrement quant on est la fille d’une maman qui tient toujours le premier rang dans le mondé des virtuoses-harpistes, et d'un père qui fut un de nos meilleurs barytons de Grand-opéra?

N'oublions pas non plus que son frère, le talentueux ex-violon-solo du Théâtre Royal d’Anvers, est également lauréat au Conservatoire Royal d'Anvers.

Nous ne pouvons formuler qu’un vœu: c'est que nous aurons bientôt l’occasion d’entendre cette jeune artiste, qu’est M,le S. De Backer, à un des concerts de notre ville ou de la Province.

Suzanne De Backer, harpiste, premier prix avec grande distinction, au Conservatoire Royal de Bruxelles.


14 Nouvelles cinématographiques

Noblesse hongroise et cinéma

C’eei presque un fait-divers: La oamibeese Agnès Esterhazy, une jeune Hongroise' de vingt-deux ans, vient après u.ne hitte avec sa. famille, de se consacrer enfin à son idéal. Je cinéma. Elle fait aujourd’hui partie d’une troupe berlinoise. Il y a dix ans, la jeune fille était allée pour la première fois au ciiné-ma, et elle déclara à son père qu’elle voulait se destiner à -l'écran. Le comte, un aristocrate hongrois, bondit et traita sa fille de folle. iL'enfant persista dans son intention. Si bien -que ses parents l’envoyèrent dans une de leurs propriétés de Transylvanie, où il n’y avait pas de cinéma. Elle ne voyait sa. famille qu’une fois l’an, mais elle en profitait pour lui rappeler son intenlion! Furieux, le comte finit' par mettre sa. fille au couvent pour qu’elle prenne le voile à sa majorité. Tout se passa ainsi. Mais la veille de la prise de voile, la jeune fille s’enfuit à Budapest. Elle se fit engager par une firme cinématographique. Prévenu par la presse, le comte fit interdire par la police Je filin où sa fdide devait paraître. La jeune comtesse, aidée par des amis, se réfugia en Allemagne où elle va enfin pouvoir devenir étoile de cinéma.,

Films latins?

l)e Canudo dans «Paris-Midi»;

« Les idées sont des forces. Paul Adam avait raison de répandre, avec toute la vigueur de son .génie d’écrivain, cette conception de la .moderne philosophie. L'idée de la •création enfin! — de quelques groupes d’œuvres cinématiques sons le vocable immortel de la Latinité, agit visiblement sur les esprits créateurs des deux nattons latines maîtresses du cinéma. On s’aperçoit que vraiment -une œuvre d'art ne vit profondé-mem que si elle puise sa sove dans les tréfonds de Tarne d’une race. Peu de races, comme la Latine, apparaissent aujourd’hui auçsi magnifiquement précises dans les domaines de la culture, întolléobuel-le et, sentimentale, autant que dans les manifestations ethniques et éthiques. Voilé pourquoi la plus puissante

et directe représentation de ia vie des collectivités, le Cinéma, se doit de demander aux peuples latins une vision caractérisée de leurs manière d’être sur ta terre, et de leur indiscutable beauté physique et morale. »

L’école des pick-pockets

Si le mot piek-pocket paraît encore nouveau, Tart du vol à la hire est chose fort ancienne et ses virtuoses eurent toujours, aux diverses époques, des appellations typiques: escogriffe, truand, ribleur, itire-tlaane; grinche, pégriot.

Dans «Olivier Twist», le vieux Fagin nous montre comment il dresse un apprenti larron et par quels exercices, en manières de jeu, il .parvient à développer chez son élève Jackie Coogan des qualités d’adresse et dh-propos professionnels. C’est à proprement parler, instruire en amusant; et cela, c’est l’école anglaise.

L’école de la Cour des Miracles était tout autre. Le débutant apprenaiitd’abord à fouiller le mannequin. Ce mannequin était, une espèce d’épouvantail aux oiseaux suspendu par une corde à. une potence et tellement, changé die grelots qu’on eut pû .harnacher trente mules castillanes. Le comdiidat, monté sur iin escabeau boiteux, devait se dresser sur la. pointe d’un .seul pied de façon à pouvoir atteindre .la poche du mannequin, puis y fouiller et en tirer une bourse qui s’y trouvait. S’il accomplissait ce tour sans qu'on entendit le bruit d’une .sonnette, il était reçu truand.

La méthode de Fagin semble être la meui-•leure. car un fin matois de son genre doit être plus sensible au moindre effleurement que te plus instable et le plus vibrant de»f grelots. v

La noblesse russe au studio?

Une importante société américaine qui n’s pas encore de succursale en France, se dispo serait, dit-on, à engager l'ancienne noblesse russe réfugiée dans les différents pays, pour l'exécution d’une impartante série de films sur la (Russie. Id paraîtrait même quite ce# films ne seraient .pas exempts d’une certaine tendance politique.

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