Bron: FelixArchief nr. 1968#903
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F.ILM-REVUÎ
AGNES AYRES
NOUS CONTE SES DEBUTS
UEL est le meilleur souvenir de votre vie? Elle atteignit un coffret délicieusement ciselé, en son adorable sourire.
— j'en ai deux qui me sont plus particulièrement chers, dit-elle, et, tous deux ils sont enfermés là-dedans. Voyez ce papier déjà jauni, cette grosse écriture mais droite: c’est le premier message d’amour que j’ai reçu. J’avais huit ans. Un de mes petits camarades de l’école me le lança un jour par-dessus du mur du jardip; et nous étions naïvement persuadés, le lendemain, être engagés pour la vie...
« Et voyez cette autre lettre: Mr. Las-ky m’y sacre «star» dans les productions de la Paramount.
» Ce sont deux évènements bien différents, n’est-ce-pas? Mais je considère qu’il est aussi merveilleux d’éveiller un amour sincère, même et peut-être surtout dans un naïf coeur d’enfant, que d’arriver à l’apogée d’une carrière... et c’est pour cela que les deux petits bouts de papier que renferme cette cassette, représentent deux des plus heureux moments de ma vie. »
Toute la simplicité et tout le charme de la nature d’Agnès Ayres tiennent dans ces quelques mots.
Elle peut traduire à l’écran, par son jeu saisissant et si sincère, les émotions les plus diverses et les plus profondes. Elle peut marcher de succès en succès... Une fois sortie du studios, l’artiste en vogue redevient une femme aux manières simples, dont la joie est de vivre parmi les fleurs de son jardin.
— C’est d’ailleurs à la campagne que s’est écoulée toute mon enfance. Et lorsque, pour la première fois, j’eus l’occasion de visiter à Chicago les vieux studios d'Essanay, je demeurai toute effarée devant les lumières aveuglantes, le bruit, l’atmosphère de bourdonnante activité. Et je ne me' doutais guère que, pour entrer dans cette fournaise j’abandonnerais un jour la paisible existence que je menais en caressant dans mes ambitions d’enfant, le rêve de devenir plus tard... avocate!
« Mais le hasard voulut que l’on m’offrit un jour un rôle de figuration. Le plaisir de gagner tout de suite quelque argent par mon travail — la somme était pourtant très modeste — me décida. Je fus bien vite prise par la passion de mon nouveau métier, je me fis rapidement ma place au studio d’Essanay, me vit bientôt confier des rôles plus importants... et je ne pensais plus à la perruque et à la toge de Portia. »
« Et si vous désirez, ' d’autre part, connaître une de mes impressions amusantes, je vous dirai que j’ai conservé un souvenir spécial de « Go and get it ». J’y jouais avec Bull Montana et il n’avait pas craint d’interpréter le rôle d’un singe. Et il le faisait avec un réalisme tellement saisissant qu’à certains moments, je ne. l’oublierai jamais, il me faisait peur positivement!
» Ensuite j’ai tourné « Train spécial » avec Wallace Reid et j’ai continué par une série de films dont i’énumération serait fastidieux.
» Un jour, Mr. Lasky me fit prier de passer le voir, et, allant, à son habitude, droit au but, me dit sans préambule, avec un aimable sourire:
—1 « Miss Ayres, nous avons décidé de vous sacrer «star».
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PROGRAMME du 14 au 18 SEPTEMBRE
Le jeune agent de change J. Preston Hum-0 phrey (Jimmy) a trouvé au lendemain d’un <• copieux banquet, ces mots fatidiques: « Achetez des Pétrogrosse », inscrits sur le devant de sa chemise. Il se rappelle.que ce « tuyau » lui a été donné au cours de la fête par un certain Brooks, ennemi mortel de son futur beau-père, le milliardaire John Thorn-dyke.
Barbara Thorndyke parvient à convaincre son papa que ce tuyau permettra à Jimmy de faire fortune et de gagner le million imposé par le milliardaire pour son consentement au mariage.
A peine Preston Humphrey a-t-il acheté ses dix mille Pétrogrosse que celles-ci subissent une baisse vertigineuse. Et Thorndyke, croyant à une ruse de son ennemi Brooks dont Jimmy se serait fait le complice, somme ce dernier de lui rembourser les cent mille dollars prêtés, endéans les vingt-quatre heures, faute de quoi il le fera arrêter pour escroquerie!
Les amoureux consultent un excellent ami,
M. Georges Rossart, avocat, qui conseille à Jimmy de « faire le mort ». Il ira, déposer son chapeau au bord de la rivière, y laissera un couteau ensanglanté, et fabriquera les « traces » d’une lutte désespérée.
Il viendra les retrouver ensuite à la maison de campagne nouvellement achetée par le père Thorndyke.
La nuit suivante, Jimmy poursuit ces instructions à la lettre. Malheureusement, au moment où il va quitter «les lieux du crime» il est surpris par des malandrins qui le dépouillent de tout ce qu’il possède, habits compris, et ne lui laissent que les effets loqueteux de l'un d’eux,
Lorsqu’il s-ê présente ainsi aux portes de la maison de campagne de M. Thorndyke,. le maître d’hôtel, qui ne le connaît pas, le renvoie, et finit par le faire arrêter comme vagabond.
1. Pologne .
(ouverture)
. Cirv. Uribini
2. Le Beau Voyage Bleu
Voyage en avion de Paris, en Afriquê par Abel Gance
LE FILON
comédie vaudeville
interprétée par
G A HETH HUGHES
Pendant la Pause
Récital ôe l’Orgue
PROGRAMMA van 14 tot 18 SEPTEMBER
1. Polen,.
(openingstukj
Cirv. Uribini
Be Sehoone Blauwe Reis
•Vliegtocht van Frankrijk tot Afrika door Abel Gance
Een Buitenkansje
BLIJSPEL
vertolk door
G A BETH HUGHES
Tijdens de Poos
Recitaal voor Orgel
Sema j pro( / aine
LE CHEMIN D’UN HOMME
d'après le célèbre roman “ The way of a Man ” de Emerson Hough, auteur
de “ La Caravane vers l'Ouest " et interprété par Harold Miller et Aliéné Rey.
Prochainement le film sensationnel
Broad w a y!
Le sheriff vient de recevoir des détails sur l’assassinat de J. Preston Humphrey, et notamment copie des empreintes digitales relevées sur l’arme du crime. Pris de soupçons, il relève les empreintes- digitales de son prisonnier. Plus de doutes! Il tient l’assassin!
Mlle Thorndyke et G. Roësart, qui viennent chez le sheriff pour expliquer la chose, ne parviennent pas ä le convaincre et finissent même par se faire arrêter comme complices du crime.
Après bien des péripéties, grâce à l’intervention énergique du père Thorndyke en personne, les amoureux sortent vainqueurs sur toute la ligne, car entretemps les Pétrogrosse sont à- la hausse dans les proportions formidables et Jimmy a gagné son million.
Om met zijn beminde Barbara te kunnen trouwen, moet de jonge wisselageht Prêston Humphrey (Jimmy) de . vöorwaarde, door zijn toekomend schoonvader — de milliar-dair John Thorndyke — gesteld, nakomen, namelijk: een millioen winnen. Deze wil hem echter helpen, en schiet hem geld voor waarmede onze Preston de zege-aanbren-gende « Petrogrossen » zal koopen, op aan-raden van een zekere Brooks. Deze Brooks is een)-aartsvijand van Thorndyke. Wanneer •de milliardair dan ook verneemt, dat de « I 'el negrossen » dalen op schrikwekkende wijze, denkt hij aan een list van Brooks en aanziet Preston als dezes handlanger. Hij eischt zijn geld binnen de 24 uur terug. Tèn einde raad zal Jimmy een moord voorwenden. Maar de omstandigheden bréngen het zoo ver dat Preston Humphrey'-Aangehouden wordt als moordenaar van Preston Humphrey en dat slechts de energische tusschen-komst van Thorndyke hem redden komt, In-tusschen zijn de . « Petrogrosspn, ».,zoo omhoog gegaan, dat Jimmy zijn millioen wint en daarmede ook zijn hartgeliefde Barbara.
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» Imaginez mon émotion. J’en eus la respiration coupée. Je me demandais si j’allais rire ou pleurer. Je ne fis ni l’un ni l’autre, j’arrivais à me dominer, je remerciais Mr. Lasky avec une calme dignité, et sortis convaincue... à tort peut-être, qu’il ne s’était pas aperçu de mon joyeux effarement.
AGNES AYRES
» Et pour mes débuts dans mon nouvel emploi, je tournai « Le Fruit défendu », « Le Cheik » et « l’Impasse ».
» Gloria Swanson et moi, nous avons modestement débuté ensemble. Nous étions loin de penser que l’avenir nous porterait à la grande vedette. Nos ambitions étaient bien plus modestes, quand nous bavardions interminablement, dans un coin du studio, en partageant un sac de sucreries. Gloria est devenue «star» avant moi, mais elle est restée aussi simple, aussi modeste, aussi aimable envers tous, qu'aux jours difficiles. Pas plus qu’elle, je ne me laisse griser, ni gâter par le succès. Et je ne comprends pas ceux qui, dans la réussite, oublient leurs vieux amis...
» Ma propre expérience n’a d’ailleurs appris que la dignité d’étoile de 1 écran ne laisse guère de place à tout ce qui n’est pas travail, et je ne peux m’empêcher de rire en songeant à l’époque où je m’émerveillais à penser ce que pouvait être l’existence d’une «star». Comme la grande majorité de ceux qui ne jugent que de loin, je n’y voyais que luxe, gloire et plaisirs, tombant pour ainsi dire du ciel. Je n’ai pas besoin de vous dire combien vite je suis revenue de mon erreur. Et je vous assure que je préfère de beaucoup mon métier tel qu’il est, avec toutes ses difficultés de chaque instant et les satisfactions intenses que produit un effort réel, énergiquement accompli.
NEMO.
Agnes Ayres et Antonio Moreno dans leur dernier film Paramount ’’Bluff”
FILM-REVUE
Variations sur la censure
I LA CENSURE n’existait pas, il faudrait s’abstenir de l’inventer. Seulement elle est, et disons-le tout de suite: le principe en lui-même est très défendable. Nous n’avons cependant jamais compris pourquoi le seul cinéma est sujet à ses lois, alors que la littérature à bon marché, les illustrés, soi-disants pour l’enfance et les théâtres ignorent sa tutelle.
En Belgique donc, la censure, ou mieux la commission de contrôle, a pour mission de juger si les productions cinématographiques sont, ou ne sont pas nuisibles aux enfants de moins de seize ans.
Déjà cette limite mathématique nous paraît arbitraire. Il y a dans cette commission de contrôle, beaucoup de membres de l’enseignement, d’esprit et d’âge mûrs. Nous nous permettons de leur demander bien respectueusement s’il n’est pas un peu naïf de croire que dans les grandes villes, seul le cinéma peut porter atteinte au développement moral de l’enfant de moins de seize ans?
S’il fallait demander à un enfant de quinze ans qui ne visite qu’un cinéma par semaine, de raconter, même sommairement, les films qu’il a vu depuis trois mois, vous le trouveriez bien embarrassé. Il se souvient parfaitement, cependant, du livre d’aventures qu’il a lu il y a un an. Or pour le livre il n’y a pas de censure. ..
Il ne viendrait jamais à l’esprit d’un père de défendre à son fils ou à sa fille, la lecture des contes de Perrault. La commission de contrôle des films cinématographiques de notre royaume a censuré Perrault, c’est à dire que dans la version filmée d’un de ses contes, les censeurs ont imposé des coupures! « L’Etoile Belge » s’en est gaussée récemment avec acerbité, mais nous ne croyons pas que les cenceurs ou leurs chefs se sont beaucoup souciés de cette leçon de modération.
Nous ne voulons pas ici rappeler les
nombreux démêlés que la commission de contrôle a déjà eu avec la presse quotidienne. Rappelons seulement l’affaire ridicule du film « Credo ». La commission chargée de réviser ce film s'était laissée aller à des considérations religieuses et philosophiques sortant singulièrement du cadre de sa mission.
Un rappel à l’ordre fut affiché dans le couloir des locaux de la commission, (ce qui est peut-être un peu caserne).
Mais il y a mieux encore.
Notre commission de contrôle possède aussi son clown, comme le dernier des conseils communaux de la capitale ou de la province. Qui n’a pas son pître de nos jours?! Les rois de France et de Navarre en avaient bien!
Voici deux échantillons de la façon dont ce censeur entend mettre le piment de la gaieté dans l’exercice de ses fonctions.
Un propriétaire présentait il y a quelque temps un film documentaire sur le Congo, disant qu’il comptait le faire précéder de la projection d’une carte de la Colonie.
Je n’admettrai ce film qu’après
avoir vu la carte », déclara péremptoirement notre Jocrisse.
D’autres fois, lorsqu’il est tout à fait en veine de badinage, ce délicat censeur agrémente son rapport de notes de ce goût: « Film trop bête pour être nuisible », etc., etc.
Ce sont évidemment des opinions, auxquelles on pourrait en ajouter d’autres du même tonneau; par exemple: « Censeur trop bête pour être inoffensif » Mais il est évident qu’elles ne représentent pas la compréhension correcte de la mission acceptée.
11 y a d’autre part à notre commission de contrôle des membres éclairés qui comprennent l’importance commerciale de leur institution pour le propriétaire du film et qui jugent avec leur raison bien plus qu’avec leurs convictions arrêtées;
FILM-REVUE
qui proposent eux-mêmes les changements éventuels pouvant leur permettre d’accepter un film inacceptable tel qu’il a été présente en première instance.
Le censeur sensé n’ignore pas la perte considérable que subit le commerçant du fait que son film ne sera visible que pour une partie du public.
Que le maître des censeurs nous garde ceux-là et remplace par d’autres de la même qualité, les pîtres et les cagots qui pourraient encore evoluér sous ses ordres
et les bons loueurs ne demanderont pas mieux que de travailler en bonne harmonie avec une commission de contrôle ainsi constituée.
Il paraît qu’il est question de faire paraître sur tous les écrans de Belgique les motifs pour lesquels certain films ont été réfusés.
L’idée est bonne, mais il faudrait y ajouter les noms de ceux qui l’ont refusé...
PARAFOX.
1° Notre « Boite aux Lettres » est gratuite. 2° Il est répondu à trois questoins par semaine.
3° Posez Vos questions séparément et nu-mérotez-les.
4° N’avons pas besoin de connaître votre nom ni adresse: signez d’un pseudo.
VOULOIR C’EST POUVOIR. — 1°) Nous ne
savons rien de positif sur sa demande; si vous le jugeriez utile vous pouvez nous faire parvenir une photo que nous transmettrons à notre correspondant outr’atlantique.
2°) Conrad Nagel, adresse: 1846 Cherooze
Avenue, Los Angeles (Cal.) U. S. A.
3°) Lila Lee et Lois Wilson ne sont pas paren-tées
N. B. — Quel pseudo énergique!
MICA EL A -VERV IERS. — 1°) Agnes Ayres, adresse: c/o Paramount Pictures, 6284 Selma Avenue, Hollywood (Cal.) U. S. A.
2°) Lya Mara est Polonaise de naissance et allemande de nationality
3°) Ginette Maddie est encore célibataire.
N. B. — Soyez la bienvenue et nous espérons pouvoir vous renseigner le plus possible.
DEUX CINEPHILES. — 1°) Marion Davies, adresse: c/o Cosmopolitan Productions, 127th
street, Second Avenue, New-York-City (U. S A.).
2°) Betty Morrissey, adresse: c/o 6015 Hollywood Boulvard, Hollywood (Cal.) U. S. A.
3°) «Les Demi-Vierges», distribution: Maud
de Rouvres (Germaine Fontanes); Julien de Su-berceaux (Gabriel de Gravonne); Maxime de Channel (Gaston Jacquet).
S/LK.,4 BENTO. — 1°) Rudolph Valentino, adresse: c/o Paramount Studios, 6284, Selma Avenue, Hollywood (Cal.) U. S. A.
2°) Eva Novak, adresse: Universal Studios,
Universal City (Cal.) U. S. A.
3°) Andrée Brabant, adresse: 5, rue; de Brousse, Paris.
N. B. — Il n’est répondu qu’à trois questions par semaine et nous regrettons de ne pouvoir vous répondre autrement que par cette rubrique. Nous tenons le timbre-poste à votre disposition.
NEMO.
N. B. — Aux questions nous parvenues après le dimanche sera répondu dans le prochain numéro.
Courrier aux Photos
Nos Lectrices et Lecteurs qui recevraient une photo d’un(e) artiste, sont priés de nous communiquer:
1° En combien de temps ils l’ont reçue.
2° Gratuitement ou non.
3° Le format de la photo.
Ces renseignements seront insérés sous cette rubrique, et sont ainsi d’une grande utilité à celui qui auraii également demandé la photo de telle ou telle vedette.
JENNY a reçu gratuitement la photo de: Priscilla Dean, format 13x18, après 48 jours. William Farnum, format 18x24, après 36 jours. Lois Wil-sin, format 13x17, après 64 jours.
ANNABEL a reçu gratuite la photo de: Thomas Meighan, format 18x24, après 29 jours. Corinne Griffith, 18x27, après 39 jours. Madge Bellyma, 13x16, après 74 jours. Huguette Duflos, 12x16, après 7 jours, moyennant 2 fr.
RONSTAN a reçu gratuitement la photo de: Charlie Chaplin, format 18x24, après 39 jours. Bull Montana, 17x22, après 42 jours. Walter Hiers, carte postale, après 37 jours. Edna Pruviance, 18x24, après 40 jours. Mary Pickford, 18x24, après 57 jours. Nita Naldi, 12.5x17.5, après 46 jours. Hoot Gibson, 14x18, après 57 jours.
A l’occasion de l’EXPOSITION IN-TERNATIONALE DE T. S. F. & DU CINEMA, organisée au Palais d’Egmont en octobre, par Mr. A. F. VARLEZ, l’actif Commissaire Général, nous aurons la visite à Bruxelles des deux célèbres vedettes de la PARAMOUNT: GLORIA SWANSON & CHARLES DE ROCHE-FORT.
Une fête sera probablement organicée en leur honneur.
FILM-REVUE
MfflOH HITCHGOCK
et sa troupe dans
CHKRLIT11!
Epopée héroi = comique
Scénario de Doty Hobart d’après l’œuvre de Ch. Pollock et R Wolf Mise en scène de Edw. Dillon Adaptation française de Franck Servet
âPRÈS avoir gagné beaucoup d’argent dans les foires, un ambitieux charlatan se ruina pour fonder un Institut de Beauté. Devenu le Professeur Bluff (RAYMOND HITCHCOCK),
le charlatan en question, nanti d’une charmante nièce répondant au doux prénom d’Anna, avait chargé M1' Bristol, avocat, d’administrer les services financiers de l’établissement. Ce Philippe Bristol n’aspire naturellement qu’à devenir le neveu de son patron et ami le plus tôt possible. A la veille d’être déclaré en faillite par d’inexorables créanciers qui préféreraient voir transformer en lucratif dancing cette mauvaise boutique de parfumerie, Bluff obtient quandmême un délai pour avoir le temps de lancer sa merveilleuse crème de beauté qui doit révolutionner le monde de la Parfumerie et du charlatanisme.
Dans l’intervalle, notre charlatan est pris pour un noble gentilhomme de Vil-burie, le Comte Ritesco, lequel avait disparu quelques années auparavant. A ce titre, voilà Bluff entraîné dans un grand voyage en cette pittoresque principauté où l’attend une réception solennelle. L’aubergiste Canaru à l’instigation de l’énigmatique diplomate Zivoltar, fait au pseudo-Comte Ritesco les honneurs de son Palace. Fille de- Canaru, la laide Maritza tombe amoureuse de Ritesco — O prestige de l’uniforme! Mais tous ces évènements bizarres vont avoir leur explication: c’est le baron Vardini, officier de la Garde du Prince, et aussi querelleur que galant, qui fit revenir au pays le faux Ritesco, pris pour le vrai, afin de pouvoir vider avec lui une vieille querelle de famille. Quand Bîuff-Ritesco apprend ce guet-apens, il ne songe plus qu’à s’enfuir. Mais, que d’aventures héroï-comiques avant ce difficile départ! Finalement, notre charlatan partira auréolé de gloire ct sur de sa forune, car sa Crème merveilleuse aura transformé, à la stupéfaction générale, Maritza le laideron, en jeune fille adorable!
Film Paramount
Rue Neuve, 48, Bruxelles
FILM-REVUE
Le Premier Cinéma à Bruxelles
Ce fut un insuccès
ff L FÎT son apparition il y a une bonne vingtaine d’années de cela. On
44. l’avait installé dans la salle de depêches de la défunte Chronique, au passage.
Salle de dimensions plutôt restreintes Quelques rangées de chaises étaient réservées aux spectateurs derrière lesquels l’opérateur tournait sa manivelle, mystérieusement protégé par un drap noir.
Un bonimenteur racollait les passants à l’extérieur:
— Venez voir, disait-il inlassablement, la dernière invention du jour. La photographie animée", des frères Lumière de Paris! »
Cette annonce pouvait prêter à confusion. Mais le bonimenteur faisait un prudent arrêt après le mot « animée », si bien qu’en entrant on se doutait bien que l’on allait voir autre chose que le portrait des dits frères Lumière, lesquels ne suscitaient aucun intérêt de la part du gros public.
Le film était banal. 11 mettait en scène un peintre en bâtiment porteur d’une échelle et poursuivi par sa belle-mère. Tout en fuyant sur le trottoir, il renversait un tas de monde, un mitron, une bonne d’enfant, un militaire, etc., qui tous suivaient belle-maman et se mettaient à la poursuite du fuyard. Le dénouement? je ne me le rappelle plus. Pas d’orchestre, pas de piano. Rien. Cela se passait dans le silence relatif d’ailleurs: car le moulin du « tourneur » grinçait bigrement!...
La séance durait tout au plus cinq minutes. Et je dois avouer qu’un ne souhaitait pas qu’il durât davantage, tout
les trépidations, les tétillements des images fatiguaient les yeux.
C’était un film comique — et pourtant à la sortie chacun avait l’air d’avoir pleuré.
Les premiers arrivés dans la salle paraissaient surtout larmoyants à la fin du spectacle, car ils se plaçaient d’eux même aux premiers rangs pour mieux voir.
je me rappellerai toujours l’exclamation de mon père (qui m’avait conduit là) en sortant de la salle:
— Fichue invention! conclut-il. Je préfère la lanterne magique.
Je dois avouer que j’étais de son avis, et que les autres spectateurs ne semblaient pas plus enthousiastes.
Et à vrai dire l’invention ne paraissait guère aussi stupéfiante que cela. On voyait clairement que l’animation de la photographie ainsi présentée provenait de la succession précipitée d’instantanés pris sur les mêmes types, les mêmes objets, et les saccades de leurs gestes, de leurs déplacements étaient plein de gaucherie, d’artificiel.
Bref c’était l’insuccès.
Quelle différence avec l’aviation dont les faibles débuts quelques années plus tard firent crier tout de suite au miracle!
Celui qui aurait prédit alors l’extension formidable acquise de nos jours par la cinématographie aurait fait hausser les épaules, et seuls des cabotins obscurs ou de vagues amateurs consentirent à tourner les premiers films.
On n’a pas, que je sache, songé à retenir leurs noms. C’est dommage, et c’est injuste. Eux aussi pourtant méritent, d’une certaine façon, le glorieux titre de « précurseurs ». F. S.
FILM-REVUE
L’ACTION se passe en Bayou-Tèche, le pays chanté par Longfellow, dans son «Evangéline».
Joseph Beaugarde, seul héritier d’une des plus illustres familles de la Louisiane, vient de terminer ses études de théologie. Il va être pasteur. Elevé par une mère tendre, Joseph ne connaît rien de la vie, aussi entreprend-il, avant d’accepter la direction d’une paroisse dans sa ville natale, une tournée à pied à travers la région, pour se rendre compte de l’existence que mènent les malheureux et les indigents.
Au cours de son voyage, Joseph arrive à l’hôtel où travaille Bessie. Bessie est une pauvre jeune fille, naïve, qui a quitté l’orphelinat où elle a été élevée, pour se placer comme fille de salle. Intelligente et travailleuse, elle obtient rapidement de l’avancement et va prendre la place d’une jeune fille qui va se marier. Désireuse de ne pas paraître trop gauche, elle suit l’exemple de ses compagnes, qui lui apprennent à s’habiller coquqettement, à plaisanter et à rire avec les clients, encouragée d’ailleurs par la patronne, qui estime que le flirte facilite les affaires!
Joseph voit Bessie. Elle lui plaît singulièrement, mais il lutte contre ce sentiment de tendresse, les manières hardies de Bessie lui faisant croire qu’elle est indigne de son amour. Cependant, il ne résiste pas longtemps. Une idylle s’ébauche. Bessie aime Joseph à qui elle se donne corps et âme.
Croyant qu’il n’a été pour elle qu’un caprice, Joseph lui annonce qu’ils ne doivent plus se revoir et ne lui cache pas son mépris. Il retourne chez lui et accepte la direction d’une petite paroisse. Puis il demande la main de Marie Carrington, une amie d’enfance, comblant ainsi les vœux de leurs deux familles. Il ne peut
LA ROSE BLANCHE
INTERPRÉTATION
Bessie Williams j Marie Carrington Joseph Beaugarde La Négresse .
Griffith)
Mae Marsh Carol Dempster Ivor Novello Lucille la Verne Porter Strong
cependant oublier la petite Bessie. Pris de scrupules, il raconte son aventure à Marie, qui lui pardonne et accepte de l’épouser.
Besie, de son côté, espère toujours le retour de Joseph. Le temps passe. Sa maternité prochaine, loin de la désespérer, lui redonne du courage. Puis, la jeune maman, chassée de l’hôtel, va de porte en porte demander du travail. Mais l’enfant est un obstacle. Partout on la repousse. Instinctement, elle dirige ses pas vers le pays de Joseph, où elle arrive à demi morte de faim et de fatigue. Elle est recueillie par les domestiques de Marie Carrington. La brave négresse ne veut pas que la petite blanche meurt seule dans sa cabane, elle envoie chercher sa petite maîtresse qui promet à Bessie de faire élever son enfant. Le docteur est appelé, Bessie va mourir. On fait venir à son chevet le pasteur. Joseph arrive et se rend compte du mal qu’il a fait à Bessie. Il est fou de douleur et de repentir.
Marie a compris son devoir. Elle se sacrifie et ordonne à Joseph de contracter un mariage in-extremis.
Avec le printemps, la vie et le bonheur renaissent. Marie est fiancée à un autre, et Joseph renonce à l’apostolat pour n’être plus qu’un époux et un père.
Artistes Associés
Rue Arenberg, 18, Bruxelles
FILM-REVUE
U Exploitation Cinématographique
INSTALLATION GÉNÉRALE
Tîr L EST évident que l’installation générale d'un cinématographe dépend JL tout d’abord du capital dont on dispose, mais il est moins évident que la mise de fonds doit être proportionnée à l’importance du but recherché, c’est-à-dire à la quantité de spectateurs que l’on espère pouvoir attirer dans l’établissement et au genre de public auquel appartiennent ces spectateurs.
La grandeur de l’établissement est donc déterminée par deux facteurs; le premier est l’emplacement dont on dispose; l’autre, en raison directe de la situation topographique est basé sur la densité des spectateurs éventuels que peut fournir le quartier.
Faire un établissement trop grand dans un quartier éloigné où la population est clairsemée, où il n’y a aucun passage, serait évidemment le condamner au vide la plupart du temps; et tous les exploitants savent qu’une salle de cinéma ne doit jamais donner l’impression d’être vide: le public attire le public.
Une fois les dimensions arrêtées, on doit s’efforcer de faire une salle aussi élégante que possible, en se gardant toutefois de s’engager dans des dépenses dont l’amortissement serait disproportionné avec les recettes qu’il est permis d’espérer.
Il faut aussi noter que si l’élégance attire toujours le spectateur, il est des cas où un luxe exagéré ne servirait qu’à le mettre en défiance.
Cela pourrait se produire dans certains quartiers de la périphérie, dans certaines villes usinières, etc. Il ne faut pas intimider le spectateur. Il est même certaines catégories d’établissements ayant presque exclusivement une clientèle locale, une clientèle d'habitués, où il est nécessaire que ceux-ci aient l’impression « de chez soi ».
Il faut également tenir compte de l’évolution du goût en général: il est
maintenant porté vers la sobriété. Nombre d’yeux sont froissés, agacés par le clinquant, le luxe lourd, la décoration surchargée. Il est vrai qu’une élégance
sobre est plus difficile à réaliser, et parfois aussi coûteuse qu'un luxe tapageur. Il ne faut pas non plus que le souci de la sobriété aille jusqu’à donner l’impression cle nu ou de froid, si désagréable au public, et c’est là que le choix des peintures et des boiseries doit intervenir. Il est des plus importants.
Un peu de goût peut suppléer parfois à beaucoup d’argent; mais s’il est une juste mesure à rechercher en matière d’élégance, il n’en est pas quant au confort; celui-ci ne doit être limité que par les possibilités financières.
La première condition du confort dans un cinéma est que la visibilité soit parfaite. Tous les spectateurs doivent voir nettement sans écarquiller les yeux, sans se démancher le cou. Il faut ensuite qu’ils soient bien assis. Sur ce point la qualité du siège fait peut-être moins que son espacement et sa disposition. Rien n’est plus gênant et pour le spectateur et pour celui qui est assis devant lui que de trouver des fauteuils trop resserrés dans lesquels le premier s’il est affligé de longues jambes, se rabotera, les genoux en même temps qu’au moindre mouvement il secouera de la manière la plus désagréable âon voinsin ou sa voisine de devant. N’est-ce pas Sarcey qui disait: «Dos mal assis n’a pas d’oreilles »? Il n’a pas d’yeux non plus.
Quant à la qualité du siège lui-même elle doit être en rapport avec la dépense consentie pour l’ensemble de l'installation, mais s’il est un sacrifice à faire sur quelque point ce doit être d’abord sur celui-là.
Comme nous l’avons dit précédemment, une salle doit être aérée. Jamais le spectateur ne doit avoir la sensation d’étouffement eu être incommodé par de mauvaises odeurs.
Il ne doit pas avoir froid en hiver, ni trop chaud en été. 11 faut lui donner l’impression de sécurité, et les quelques etits transparents portant les mots « sorbe de secours », disposées ça et là, le ’-'lus inutilement du monde même, font toujours leur petit effet.
REVUE GAUMONT.
FILM-REVUE
AUX FILM DES JOURS
L’aristocratie à l’écran.
Il semble que l’art muet exerce depuis quelque temps una attirance spéciale sur les grands de ce monde. Beaucoup d’aristocrates et de gens de la haute société veulent s’essayer dans la carrière cinématographique.
Il y a quelque temps, la petite fille du milliardaire John Rockefeller, après avoir épousé en Suisse son professeur d’équitation et être devenue Mrs. Max Oser, a décidée de se consacrer désormais à l’écran et a déclarée qu’elle ne voulait pas qu’on s’intéressât à ses débuts, parce qu’elle avait beaucoup d’argent, mais que Ton tient plutôt compte de ses efforts réels.
Aujourd’hui une duchesse Italienne authentique débute à l’écran. Celle-ci, la duchesse Stella de Lante, fille du duc de Lante, appartenant à l’une des plus vieilles familles de l’aristocratie italienne, tiendra un des principaux rôles dans un film, intitulé: « The Masquerader ».
Et puis, que d’aristocrates réfugiés dans la figuration mondaine à Los Angelos! Dans « La Calvaire de Mme Bel-îeroy », le film Paramount de Gloria Swanson, on pourrait relever dans la liste des extras: le comte F. de Glen-dore, le baron Ears Lithander, Mlle de Salver et même le comte d’Abbadie d’Arrast, dont la disparition fit en France tant de bruit il y a une dizaine d années!
La Garde-Robe de Chariot.
La « Célimaine » nationale Fançaise, Cécile Sorel, vient de s’embarquer pour l’Amérique avec un tel nombre de robes dernier cri, des chapeaux si volumineux
et des chaussures si encombrantes qu’il a fallu une trentaine de malles au moins pour tout emporter.
La garde cinématographique de Charlie Chaplin est beaucoup plus modeste. Elle se compose de dix-neuf chapeaux, sept paires de souliers, quatre cannes et cinq costumes complets. Le tout ne représente pas une valeur marchande de plus de vingt dollars.
Une misère par le temps qui court et qui a cependant valu la gloire à son propriétaire.
La Chine vient au Cinéma.
Les Chinois, sans doute jaloux des lauriers cinématographiques du Japon et de la renommée universelle de Sessue Hayakawa, vont faire du cinéma.
L’art muet a conquis droit de cité chez eux, il y a quelques mois et le premier film chinois vient d’être présenté à l’Alhambra théâtre, à Los Angeles.
Ce film, intitulé « Fleur de Lotus », a pour auteur un Chinois; il a été tourné avec une troupe chinoise et édité par une société chinoise.
L’accueil fait par le public a été très chaleureux et la presse locale ne tarit pas d’éloges. Un grand journal américain écrit, que « cette nouveauté est une promesse pour l’avenir et une source nouvelle de productions cinémathogra-phiques. »
Sa Sainteté elle-même.
Assez difficilement, mais la victoire n’en est que plus brillante, le cinéma a fait son chemin au Vatican. A peine se rappelait-on deux films principaux tournés dans les palais des papes: l’un qui représentait Léon XIII, bénissant les
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fidèles, l’autre, Benoit XV, au milieu des Chevaliers de Colomb.
Pie XI a été plus loin. II a autorisé une prise de vues complète et, très bienvaillammant, s’est prêté lui-même à l’expérience. Se tenant à deux mètres, suivant les indications du tourneur, il a été cinématographié, d’abord entouré du Sacré Collège des Cardinaux et d’une foule immense, accourue de toutes les parties de l’univers, puis dans les jardins et enfin dans l’exercice solennel de sa dignité à Saint-Pierre.
Sa Sainteté est un homme de progrès.
Leurs anciennes professions.
Cette profession nouvelle de metteur-en-scène exige tant de connaissances et tant de qualités, qu’il était curieux de savoir quelle profession avaient exercée, avant de venir à « l’art muet », ceux qui sont aujourd’hui les « réalisateurs » et « animateurs » des scènes qu’on nous présente à l’écran.
C’est ainsi que nous avons découvert que Jacques de Baroncelli fut d'abord journaliste et secrétaire de rédaction au journal parisien l’Eclair.
Marcel l’Herbier, homme de lettres et poète;
René Hervil, artiste dramatique;
Donatien, peintre-décorateur;
Louis Delluc, auteur dramatique;
Roger Lion, avocat à la cour d’appel à Caen;
Abel Gance, artiste dramatique;
Robert Saindreau, docteur en médecine.
Les anciennes professions de metteurs en scène sont variées comme l’art cinématographique lui-même!
Un procès en perspective.
Les artistes de cinéma sont intransigeants par l’exactitude de leurs noms sur les programmes et affiches.
Jean Angelo demande 50.000 francs
de dommages et intérêts à la maison Pathé, parce que sur l’affiche d’un film, intitulé « Une Aventure », on a mis Angelo, sans indiquer son prénom: Jean
Leur Violon d’Ingres.
Agnes Ayres, dans son enfance, voulait être docteur ou avocat. Rudolph Valentino, à l’âge des culottes courtes, rêvait d’être amiral. Thomas Meighan, à six ans, déclarait qu’il serait conducteur de train. Betty Compson débuta dans la vie comme violoniste... Le Violon d’Ingres! Et combien qui rêvent à douze ans, d’êtres étoiles cinématographiques, finiront par devenir.... autre
chose.
ALICE TERRY
She has the finest role of her career in the big Rex Ingram screen production, “Scaramouche.”
dans «-Scaramouche », grand film de la Metro sur la Révolution Française
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LES ENFANTS A L’ECRAN
(Suite)
Les Etats-Unis possèdent également une artiste de talent en la personne de Mary Osborne qui est née en 1911 et qui a son public. Elle est très connue en France où bon nombre de ses films ont été édités par Pathé-Consortium. Mary Osborne est la grace personnifiée et comme elle a commencé à tourner à l’âge de quatre ans et demi, il est aisé de pronostiquer. en voyant ses plus récentes productions, qu’elle deviendra certainement une grande artiste plus tard, lorsqu’elle aura cessé d’interprêter des rôles d’enfant. Ce qui ne veut pas dire, notez-le bien, qu'elle n’ait aucun talent en ce moment. Elle est au contraire exquise de naturel et son sourire est la chose la plus charmante qu’on puisse rêver. Elle joue déjà avec l’expérience d’une artiste. Elle a suivi fidèlement les leçons des divers metteurs en scène qui la firent travailler. D’elle on peut dire à coup sûr qu’elle sera une des meilleurs étoiles américaines.
Mary Osborne a été gâtée par la fortune, car elle a touché des appointements princiers. Ses parents n’ont pas à se plaindre de lui avoir fait faire le ciné. L’enfant a sa petite auto qu’elle conduit elle-même, de plus elle s’énorgueillit d’être la propriétaire d’une bass-cour peu ordinaire d’animaux apprivoisés.
L’écran américain voit bien d’autres enfants. Il est impossible de les citer tous, tant ils sont nombreux. La note enfantine, dans n’importe quel film, exerce sur le public américain une influence qui manque rarement son but. Les metteurs en scène de là-bas savent qu’ils produiront fatalement une minute d’émotion en faisant apparaître un enfant, ou même un bébé en bas âge, à un moment du film où l’attention risquait d’être distraite. Rappelez-vous les scènes délicieuses de Folies d’Eté, ce film Paramount où évoluait sous nos yeux cette gracieuse petite fille dont le nom n’a jamais figuré dans aucune distribution. Jouant à côté d’artistes comme Jack Holt, Lois Wilson, Lila Lee, cette oetite fille disposait l’assistance à trouver l’action plus prenante et les larmes venaient aux yeux spontanément.
La Fox-film reunit à une époaue une troupe d’enfants acteurs pour lui faire interpréter des films féeriques. A sa tête se
trouvaient le jeune Francis Carpenter dont « Mon Ciné » publia la photographie dans un de ses premiers numéros. Venaient ensuite Virginia Lee Corbin, Jane et Cathérine Lee.
On utilisa aussi les enfants pour faire rire et Mack Sennett se servit à plusieurs reprises de ce procédé.
On conte que Albert Christie, le directeur de la firme bien connue avait un jour eu l’idée de faire figurer dans un de ses films une exquise petite fille Baby Jane Hart. Elle paraissait en compagnie d’une fort belle chienne nommée Laddie. L’enfant et l’animal étaient le meilleurs amis du monde, aussi ne se quittaient-ils pas au studio. Le résultat fut au delà de toute espérance et Christie reçu tellement de lettres enthousiastes de spectateurs qu’il se promit de recommencer. 11 fit tourner, en effet. Baby Jane Hart par la suite assez souvent.
Une autre petite fille américaine a connu la faveur du public, c’est la jolie Miriam Battista. Malgré son nom aux consonnances italiennes, Mirian Batista est née à New-York le 14 juillet 1912. Elle appertenait à une famille d’artistes et débuta dans un studio à l’âge de trois ans. Elle est prodigieuse d’expérience. Quand on la voit on se demande si l’on n’est pas en présence d’une jeune fille qui se serait rajeunie. Nazimova s’enthousiasma pour elle, et lui donna un rôle dans Maisons de Poupées où elle incarne un petit garçon. Elle a joué dans Papa longues Jambes. Miriam est une petite fille très studieuse qui n’a pas abandonné ses études et qui donne même de grandes satisfactions à ses parents. Elles voudrait devenir danseuse et s’exerce à des danses compliqués. Mais il est probable qu’elle deviendra elle aussi plus tard: une étoile de cinéma. Elle a eu l’honneur de se personnifier un iour dans un film, une sœur de Norma Talmadge et en est très fière.
Les américains ont encore le jeune Jim-mie Rogers qui est le gosse cow-boy. Rien n’est plus drôle que de le voir sur sa petite monture, attrapant une innocente chèvre au lasso. Il est d’une adresse déconcertante et ne perd jamais son sérieux.
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Les anglais ont aussi leurs petites étoiles et de ce nombre Little Gordon Craig et Petre Dear, qui a figuré dans un film à épisodes.
Nous possédons également de jeunes vedettes. On ne les voit pas assez souvent à l’écran et c’est dommage, car le talent d’une Régine Dumien, n’est-;l pas comparable à celui d’une Mary Osborne? il est regrettable que depuis Petit Ange on n’ait pas vu Régine Dumien dans un film vraiment digne d’elle. Heureusement Jacques de Baroncelli a donné à notre charmante artiste un rôle dans Roger la Honte. On y voit la mignonne vedette dans une création des plus émouvantes. Lorsque fut projeté pour la première fois le film de Luitz-Morat et de Vercourt, on se réjouit de constater que nous avions enfin notre Mary Osborne. La petite artiste apparait également dans Les Mystères de Paris de Ch. Burguet, dans le rôle de Fleur de Marie enfant. Régine est née en 1916 et sa maman étant artiste, elle fut conduite naturellement dans les
Î studios. On eut l’idée de la faire tourner
et cet enfant se comporta si bien sous le feu des lampes et des projecteurs qu’on
I aurait dit qu’elle avait été mise au monde
pour tourner.
Quand on parle à Régine Dumien, on a peine à se figurer que c’est la même fillette vue à l’écran. Elle ne cherche pas à vous en imposer et vous mène volontiers dans sa chambre pour vous montrer sa poupée. Ou bien elle vous propose une partie de cache-cache et s’élance la pre-
{mière, au grand détriment des meubles qu’elle renverse sur son passage.
Si vous vous trouvez avec elle dans un cinema où l’on projette un de ses films, elle attend l’instant le plus pathétique et à haute voix s’adresse des compliments.
Elle professe pour les journalistes une grande admiration, car quelqu’un lui a dit un jour qu’ils faisaient à volonté la réputation des artistes. Elle l’a cru, cette petite, elle est à l’âge des illusions, et chaque fois qu’un vague scribouillard se trouve en sa présence, elle ne sait quelles graces faire pour le séduire.
Aux Etats-Unis une Régine Dumien aurait à l’heure présente une belle dot bien que n’ayant pas encore atteinte — et de loin — l’âge de se marier. Ici au contraire, une petite vedette comme elle, trouve difficilement l’emploi de son talent et c’est pourquoi nous déconseillons toujours aux parents de conduire leurs enfants dans les studios.
Régine n’est d’ailleurs pas, vous le
savez, la seule petite vedette française? Simone Genevois qui tourna avec Cham-pavert, Pouctal, Gaillard, est une étoile en herbe qu’on voit beaucoup trop rarement. Elle n’a pu se consacrer au ciné comme elle et ses parents l’auraient voulu, faute de films à tourner.
Olinda Mano, qui charma tant de spectateurs dans les Deux Gamines, le fameux ciné roman de Louis Feuillade, où l’avez-vous vue depuis que ce f dm a été tourné?
Elle était cependant si gracieuse, si gentille aux côtés de la charmante Sandra Milowanoff.
Nous avons encore Mad Lopès qui tourna avec Prince il y a quelques années et, ' qui, à l’heure présente, jje doit plus être V la gamine que nous' connûmes.
Nous avons la petite troupe qui forma, pour interpréter les Film d’Alfred Ma-chard, Caillard le metteur en scène de la Visio-Film. On remarquait dans cette troupe: Touzé, la petite Cretot.
Un enfant qui se rendit tout de suite populaire, ce fut Bout de Zan. Il parut dans quantités de films. Les Deux Gamines lui valurent une véritable popularité. Dans La Proie de Gaston Roudès, où il jouait avec pour partenaire Mendaille, il fut extraordinaire de naturel, de verve et d’émotion.
I faut citer, sous peine d’être injuste envers des petits artistes qui ont donné des preuves de leur savoir. Madeleine Aile, née en 1909, qui tourna dans La Nouvelle Aurore et fut Canzonette de Fue-la-Mort.
11 faut citer Fabien Haziza (Nanet, de Travail), Paul Duc(Champi-Tortu), René André (même film), Roger Pineau que / \ nous vîmes dans Chères Images et plus récemment dans l’Empereur des Pauvres, où il personnifiait le fils de Sylvette.
N’oublioris pas jean Paul de Baer qui débuta dans Crépuscule d’Epouvante et que Robert Boudrioz utilisa si heureusement dans Tempêtes. Mentionnons le petit Guichard, qui a tourné tant de fois et en particulier dans Mon Petit, la petite Suzy Beldès, qui fait enrager Aufan, le régisseur général de Gaumont, toutes les fois qu’elle tourne dans les studios de la rue de la Villette; et encore Mlle Chiffon de Natura-Film et les déliceux enfants dont on ne dit pas le nom, dans Vérité, le beau fim d’Henry Roussell, et aussi le gamin qui tourna dans les films Durand aux côtés de Berthe Dagmar.
Celui-là fait preuve d’un grand courage et il lui est arrivé de caresser un des fauves qui tournaient dans le même studio que lui.
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Cette nomenclature suffit à prouver que le jour où on le voudra, tous ces enfants pourront devenir autant de petites vedettes, que le public verrait avec plaisir paraître le plus souvent possible, dans
Votre opinion et la nôtre
Sous cede rubrique, nos lecteurs pourront H émettre leur opinion sur tout ce qui concerne le cinéma. Nous mettons à leur disposition une espace de 25 lignes. Cependant les articles que nous jugerions dignes d’un intérêt général seront insérés en entier. Nos collaborateurs occasionnels à cette rubrique doivent toutefois nous faire connaître leurs nom et j-adresse, mais peuvent signer d'un pseudo.
Ils restent entièrement responsables de leurs articles et la rédaction se réserve le droit d’in- ;
sertion. j
FILMS AMERICAINS
Le combat finirait-il faute de combattants, ou est-ce une trêve. Jean Yvon admire les oeuvres américaines, mais est enthousiasmé par « Les Misérables », « La Xe Symphonie », « La Petite
Créole » est adversaire des films américains, en se plaçant au seul point de vue de patriotismes. René du Sire fait un grand éloge de Vivian Martin, d’Alla Nazimova, mais aime aussi Gina Relly qu elle considère comme « la Reine des Beautés ». Mais dites-donc, Mademoiselle, qui vous a permis de nous appeler « votre cher Parrain? » Sans rancune!
CINEMAS DESHERITES. — MAC HULOTT, UN AFRICAIN
se plaignent des mauvais v programmes que leur donnent chaque senlaine les cinémas de leur ville respective. Ils ajoutent qu’il faut vraiment aimer le ciné pour continuer à fréquenter des établissements qui ne donnent que de films vieux, rayés, etc. Ils donnent des titres de bandes qui n’ont jamais paru sur les écrans anversois. La vérité c’est que dans les rilles où il n’y a pas de concurrence, on en prend un peu à son aise. Il y a des cinémas déshérités c’est exact. Patientons, petit à petit on reformera tout cela et les beaux films paraîtront un peu partout.
POUR AVOIR DE BONNES PLACES
Maurice et Jenny P. s’insurgent contre ceux qui ne voulant pas faire queue aux cinémas envoient des enfants, qui retiennent 4 ou 5 places et arrivent tranquillement au dernier moment.
ARTISTES ITALIENNES
Jocelyne trouve que « les » artistes Italiennes comme Francesca Bertini et Imperia du « Pont des Souplers» ont un jeu des plus artificiels. Ce n’est pas notre opinion, Bertini est souvent admirable et Antonietta Calderain jouah à merveille un rôle difficile de grande courtisane. Des goûts et des couleurs....
les films français, qu’ils soient comiques ou dramatiques.
il faut que les enfants à l’écran cessent en France d’être l’exception.
NEMO.
Succes oblige!
Nous apprenons que M. J. J. LETSCH, Directeur pour la Belgique de la puissante société des films PARAMOUNT et dont nous avons tous suivi avec intérêt depuis bientôt trois ans, les efforts couronnés de succès pour introduire dans notre pays les films PARAMOUNT, vient, après avoir organisé en Hollande une société pour la distribution de la même production, d’être chargé par Mr. Adolphe OSSO, l’actif Administrateur-Délégué de la PARAMOUNT française de la distribution des films de cette société dans le Nord de la France, l’Alsace-Lorraine et le Luxembourg.
Mr. LETSCH devient donc Directeur Général des agences de Bruxelles, Amsterdam, Strasbourg et Lille.
POUR LE FILM BELGE
Francis Martin, le réalisateur et l’interprète du film « Un Soldat Inconnu » vient d’entamer son nouveau film « Un gamin de Bruxelles ».
L’interprétation comprend outre Francis Martin, Mademoiselle Suzanne Christy, Monsieur William Elie, et le petit Léo-Adel, jeune prodige de 10 ans qui réalise d’une façon merveilleuse un «Ketje» de Bruxelles.
Sa création dans le rôle de « Flup » sera retentissante et, dès ce jour, Léo-Adel nous a révélé un nouvel « As » de l’écran.
ECHOS-
Lois Wilson qui a terminé « Monsieur Beau-caire » le nouveau film interprété par Rudolph Valentino est parti en Floride tourner «Another Scandai » d’après une nouvelle de Cosmo Hamilton.
Cecil B. de Mille va tourner « Foot of Clay » une œuvre à grande mise en scène dont les principaux rôles seront tenus par Béatrice Joy et Rod‘ la Rocque.